LA CODER A LA RENCONTRE DE SES ELUS NATIONAUX : Pour un forum sur la réconciliation nationale
La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) a rencontré, le 14 février 2017, ses élus locaux. Objectif, faire le point de ses activités depuis sa création aux élus nationaux et recueillir leurs avis et suggestions en vue d’enclencher le processus de la réconciliation nationale. Pour y arriver, les membres de la CODER préconisent la tenue d’un forum national.
L’instance dirigeante de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) et les députés issus des partis politiques membres de cette coalition étaient en conclave le 14 février dernier au siège de l’ADF/RDA à Ouagadougou. Après avoir fait le point des activités de la coalition menées depuis le 16 octobre 2016, les premiers responsables de la CODER ont proposé des actions qui pourraient permettre aux Burkinabè de se réconcilier avec eux-mêmes. Pour eux, il faut organiser un forum national qui permettra de poser les bases d’une réconciliation vraie et durable au pays des Hommes intègres. «Ce dialogue va nous permettre de pouvoir nous dire les vérités et à partir de ces vérités, nous allons aller à la justice et à la réconciliation nationale. Nous pensons aussi que les rencontres, les sorties que nous faisons doivent avoir pour but de nous permettre de rencontrer tous ceux qui peuvent apporter quelque chose dans le processus de réconciliation nation nationale au Burkina. L’objectif est qu’à terme nous puissions organiser un forum national sur la réconciliation nationale. Mais ce forum a pour but d’unir notre démarche, de nous entendre sur un minimum consensuel, sur comment aller à la réconciliation nationale. Aujourd’hui, tout le monde parle de réconciliation nationale, mais de quelle réconciliation nationale s’agit-il ? Quelle est la procédure pour aboutir à la réconciliation nationale ? Il y en a qui estiment qu’il faut aller à la réconciliation nationale sans la justice, il y en a aussi qui estiment qu’il faut aller à la cage justice pour aller à la réconciliation nationale, il y en a qui disent qu’il faut passer par la justice, pas la justice moderne, mais la justice transitionnelle. Il faudrait qu’à un moment donné, nous puissions accorder nos violons sur le processus de la réconciliation nationale. Ce n’est qu’après avoir accordé nos violons sur ce processus de réconciliation nationale, qu’on pourra l’engager véritablement. La CODER entend porter cette voix auprès de tous ceux qui peuvent œuvrer à ce que cette réconciliation soit une réalité dans notre pays », a déclaré Gilbert Ouédraogo, président en exercice de la CODER. Dans les jours à venir, la CODER entend prendre son bâton de pèlerin pour parler réconciliation auprès des responsables d’institutions du Burkina. Il s’agit du président du Conseil constitutionnel, de celui du MBDHP, de l’ambassadeur de France et celui des Etats-Unis d’Amérique au Burkina et du président du Faso. Une conférence publique sera également organisée à Bobo-Dioulasso pour recueillir les propositions des populations allant dans le sens de la réconciliation nationale. Mais avant, la CODER invite les acteurs de la société civile, la presse ainsi que tous ceux qui sont capables d’apporter leur contribution pour la paix au pays des hommes intègres, à le faire. «Nous n’avons jamais dit que la réconciliation devait se faire en enjambant des cadavres. Au contraire, nous ne sommes pas contre la justice. Mais, nous voulons que la justice ne soit pas une justice des vainqueurs, qu’elle ne soit pas une justice sélective. Nous voulons que la justice soit la même pour les vaincus et pour les vainqueurs. C’est à ce prix que la réconciliation nationale se fera. Sinon, toute autre forme de justice ne pourrait pas conduire à la réconciliation nationale », a conclu Gilbert Ouédraogo.
Issa SIGUIRE