Annulation de l’émission “Sur la brèche”: le MJS demande la démission de Rémis Fulgance Dandjinou
L’annulation de l’émission “Sur la brèche” où Tahirou Barry, ministre démissionnaire de la Culture, était invité, continue de faire des vagues. Dans cette déclaration, le Mouvement des Jeunes socialistes (MJS) demande la démission de Rémis Fulgance Dandjinou : « Le MJS (Mouvement des Jeunes socialistes) condamne la violation de la liberté de la presse faite par le ministre de la Communication, Monsieur Rémis Fulgance Dandjinou. Ses actes sont inacceptables et constituent une grave violation de la Constitution du Burkina Faso. En conséquence, le ministre doit démissionner de son poste. La liberté de la presse est une valeur non-négociable. L’article 8 de la Constitution du Burkina Faso garantit non seulement la liberté de la presse, mais aussi à chaque citoyen le droit de s’exprimer. Le ministre Dandjinou a violé l’article constitutionnel à de multiples reprises en empêchant Monsieur Tahirou Barry de participer à l’émission « Sur la brèche » à travers une ingérence de ses services dans les choix rédactionnels de la Télévision Nationale. Concrètement, il a empêché un citoyen de s’exprimer et aussi compromis la liberté de presse de la Radio Télévision du Burkina (RTB). Le Burkina Faso n’est pas un Etat féodal et le respect de la Constitution est primordial. Chaque citoyen, paysan ou ministre, doit obéir au texte fondateur de notre chère patrie. C’est pourquoi nous exigeons du Gouvernement qu’il revienne au respect absolu et sans condition de l’article 8 de la Constitution. Egalement, nous demandons à ce que monsieur Rémis Fulgance Dandjinou quitte ses fonctions. Par ses agissements, il a mis en danger le respect des droits constitutionnels des citoyens burkinabè. Cela n’est pas compatible avec une fonction de ministre au service de la République. Monsieur Tahirou Barry a le droit d’être interrogé et de donner son opinion dans l’arène publique. La Radiotélévision du Burkina (RTB) doit pouvoir librement remplir sa mission d’information et servir de lieu de débat démocratique. Nous ne pouvons pas tolérer que la décision d’un ministre s’impose à la presse et aux médias. Ces libertés sont des piliers indispensables au bon fonctionnement de nos institutions. Le Burkina Faso doit être un havre de démocratie, d’égalité et de liberté pour tous les citoyens. Nul ne doit voir ses droits restreints par l’arbitraire et la volonté d’un seul homme. C’est pourquoi le Mouvement des Jeunes socialistes soutient le journaliste Jérémie Sié Koulibaly et l’ensemble de la rédaction de la Radiotélévision du Burkina (RTB) ».
* Annulation de l’émission “Sur la brèche”: les journalistes de la TNB « condamnent une immixtion » du ministre de la Communication
A travers la note suivante, la rédaction de la RTB-Télé donne des précisions sur l’annulation de l’émission “Sur la brèche” prévue le dimanche 5 novembre 2017. Dans le jargon journalistique, on appelle un tel document, une note de la rédaction. Lisez plutôt : « Suite à la polémique née du rendez-vous manqué de l’émission « Sur la brèche » du dimanche 5 novembre 2017, avec pour invité Monsieur Tahirou Barry, ministre démissionnaire, la Rédaction de la Télé apporte cet éclairage. Au moment où l’animateur Jérémie Sié Koulibaly réglait les derniers détails de l’émission sous la coordination du Rédacteur en chef, Jean Emmanuel Ouédraogo, il a été interpelé par le Directeur de la télévision, Monsieur Yakouba Bonkoungou, pour lui signifier l’impossibilité de recevoir son invité. A l’issue d’une rencontre tenue aujourd’hui entre les journalistes de la rédaction et la hiérarchie, le directeur de la télévision, Monsieur Yakouba Bonkoungou, a avoué avoir reçu des injonctions du ministre de la Communication, Monsieur Rémis Fulgance Dandjinou, de ne pas recevoir Monsieur Tahirou Barry pour les raisons suivantes : La prise de fonction du nouveau ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme ; l’interview que le Président du Faso devait accorder à TV5 ; la situation nationale. Tout cela s’est déroulé à l’insu de la Directrice générale de la RTB, Mme Danielle Bougaïré. Par conséquent, la rédaction condamne cette immixtion inacceptable qui porte atteinte à la liberté d’informer, au principe de service public qui garantit aux citoyens l’accès équitable aux médias publics et expose les journalistes à la vindicte populaire, en dépit des saccages que les locaux de la RTB ont subis en octobre 2014. Les journalistes de la Télévision prennent l’opinion publique à témoin et invitent les autorités politiques au respect strict de la liberté de presse et du principe de service public comme cela est inscrit dans les statuts de la RTB ».
* Réaction du ministère de la Communication : « Si quelqu’un estime qu’il a un carton rouge à me donner, qu’il me le donne », dixit Rémis Fulgance Dandjinou
« J’ai suivi le journal, j’ai écouté la déclaration de la rédaction. Je prends acte que nous avons une rédaction à la Télévision nationale, qui est très engagée pour la défense de la liberté de la presse, pour la liberté d’accès des uns et des autres aux médias…J’ai lu que j’étais suffisant, que je faisais le malin. J’ai mon vécu que j’assume. Je suis quelqu’un d’assez simple dans ma façon d’être. Si quelqu’un estime qu’il a un carton rouge à me donner, qu’il me le donne. Regardez les textes qui régissent la presse depuis le CNT, je ne suis pas directeur de publication des médias. Je ne peux pas décider de ce qui se passe à l’intérieur des médias. L’immixtion est à quel niveau ? Je ne suis pas directeur de publication, c’est un EPE. C’est le Conseil d’administration qui décide. Je prends un exemple concret : cela fait une année que je me bats pour qu’on change le décor de la télévision nationale et ça a traîné jusqu’à ce que la dernière fois, ils ont convoqué un conseil d’administration extraordinaire. J’ai même déjà été censuré à la RTB. Est-ce que je m’en suis plaint ? ». Voilà la réaction du ministre Rémis Fulgance Dandjinou, en marge du Conseil des ministres d’hier, mercredi 7 novembre 2017.
Anonyme
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guouverner bien notre pays et raiglé l’afair des anciens v a d s de notre burkina faso
9 novembre 2017