REJET DES REQUETES DE L’ETAT NIGERIEN PAR LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO : Un camouflet pour Tchiani et ses frères d’armes
Le verdict est tombé en fin de matinée d’hier, tel un couperet. La Cour de Justice de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) juge « inécevables » les requêtes de l’Etat nigérien contre les dirigeants ouest-africains. En effet, Tchiani et ses frères d’armes qui ont renversé le président Mohamed Bazoum, estimant que les sanctions prises contre le Niger suite à leur coup de force du 26 juillet dernier, sont illégales, avaient saisi la Cour communautaire dans l’espoir de les voir levées. Malheureusement pour eux, ils en ont pris pour leur grade puisqu’ils ont été déboutés. Pour un camouflet, c’en est un pour les autorités du Niger qui auraient souhaité que soient annulées ces sanctions qui, faut-il le reconnaître, ont d’énormes conséquences néfastes sur les populations qui manquent pratiquement de tout : nourriture, médicaments, électricité, etc. Rappelons qu’avant l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO, le Niger avait aussi été débouté en référé sur la même affaire par la Cour de Justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) siégeant à Ouagadougou au Burkina Faso. Que faire face à une telle situation et ce, au regard de la difficile réalité que vivent les Nigériens ? Les tombeurs de Bazoum vont-ils, forts du soutien de Ouagadougou et Bamako, continuer à raidir la nuque, au péril de leurs compatriotes ? Ou vont-ils faire profil bas en engageant des discussions franches et ouvertes avec les dirigeants de la CEDEAO qui, en prélude à leur sommet ordinaire du 10 décembre prochain, posent la libération de Mohamed Bazoum comme préalable à la levée ou a l’allègement des sanctions ? Certes, il est vrai qu’il n’existe pas de problème sans solution. Mais encore faut-il que les protagonistes acceptent de se parler.
La donne pourrait changer avec l’entrée en scène du médiateur togolais Faure Ghassingbé
Ce qui est loin d’être le cas entre les dirigeants ouest-africains et les nouveaux maîtres de Niamey. D’autant que les derniers se sont montrés très peu ouverts au dialogue au point qu’ils ont éconduit des émissaires de la CEDEAO. Toutefois, la donne pourrait changer avec l’entrée en scène du médiateur togolais Faure Ghassingbé. C’est, du reste, sur ce dernier que repose désormais l’espoir du Niger. Réussira-t-il à obtenir des concessions de part et d’autre aux fins de soulager les peines des Nigériens ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite surtout quand on sait qu’au sein de la CEDEAO, se trouvent des va-t-en-guerre qui veulent en découdre, fût-ce par l’usage de la force, avec les putschistes de Niamey. En tout cas, pour l’heure, tous les regards sont tournés vers Abuja où se réuniront le dimanche prochain les dirigeants ouest-africains. Que vont-ils décider ? C’est la question que tout le monde se pose.
B.O