RECOUVREMENT ET RAPATRIEMENT DES BIENS MAL ACQUIS : Le REN-LAC dénonce « l’inaction de la transition »
La conférence de presse animée le 26 février 2015, à Ouagadougou, par le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), avait pour but de demander aux autorités de la transition de s’engager avec détermination et fermeté dans l’action, pour le recouvrement des avoirs et biens mal acquis des dignitaires du régime déchu de Blaise Compaoré, afin de les restituer au peuple. L’appréciation globale du REN-LAC vis-à-vis de la gestion de la gouvernance par les autorités de la transition, la déclaration des biens des personnalités des organes de ladite transition, ont également été au menu des échanges entre les hommes de médias et les conférenciers.
Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) est déçu de « l’inaction » des autorités de la transition, en ce qui concerne le recouvrement des avoirs et biens spoliés au peuple burkinabè par les dignitaires de l’ancien régime. Il l’a fait savoir au cours de la conférence de presse qu’il a animée hier 26 février 2015. Selon le secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC, Salgado Nacanabo, s’il faut espérer que les audits entrepris dans les différents ministères permettront d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des coupables, il n’en demeure pas moins que l’attente du peuple sur la question est « presqu’entière ». A son avis, la question est certes complexe, mais il y a tout de même une faible ou un manque de volonté politique. «C’est effectivement une question complexe, mais quand on veut aborder une question complexe, on s’entoure de toutes les intelligences avant de démarrer. Or, apparemment, les autorités ont voulu faire dans le m’as-tu-vu dès le départ, en soutenant qu’elles allaient régler les comptes sans mesurer l’ampleur de la question, sans savoir qu’elle est délicate et en même temps pressante. Il y a des choses qu’il faut faire dans l’ordre et à temps. Les autorités ne semblaient pas conscientes de cela. A moins qu’elles n’aient agi de la sorte que pour endormir la conscience du peuple et perdre ou gagner du temps, pour que les choses continuent d’être comme avant. La question est complexe mais la volonté politique est soit faible, soit complètement absente », a-t-il affirmé. Toutefois, pour Salgado Nacanabo, au plan national, « il est encore possible, avec le concours des institutions financières, d’initier des actions fortes, tout comme en ce qui concerne les biens immobiliers mal acquis. Il est impératif de procéder à leur identification, dans la perspective de leur confiscation ». Quant aux avoirs et biens mal acquis se trouvant à l’étranger, il a relevé avec amertume l’inaction de la transition, en ce qui concerne leur rapatriement. A l’en croire, malgré l’existence des instruments juridiques internationaux ouvrant des voies à l’Etat en vue d’engager des actions dans ce sens, les autorités n’ont encore donné « aucun signal fort », alors que « le déficit de ressources auquel se disent confrontées les autorités de la transition pourrait être comblé si des actions efficaces étaient entamées pour recouvrer les avoirs et biens illicites de ceux ayant spolié le peuple durant les 27 ans de règne de Blaise Compaoré ». Tout compte fait, a souligné le chargé de plaidoyer et de lobbying du REN-LAC, Bruno Kéré, le REN-LAC, à travers ses relations au plan international, essaie de demander aux organisations sœurs de mettre la pression sur leurs Etats, de sorte que ces derniers puissent mettre en œuvre la coopération spontanée, laquelle consiste pour un Etat donné, à décider de son propre chef d’engager des actions visant à détecter les biens mal acquis et à entamer des procédures pour le recouvrement au bénéfice de l’Etat d’origine. Par ailleurs, M. Nacanabo a tenu à rappeler que la collecte des informations visant à renforcer les actions initiées par sa structure, dans le sens du recouvrement des avoirs et biens mal acquis, se poursuit.
Aucune déclaration de patrimoine au Journal officiel
Comme il fallait s’y attendre, l’affaire OBOUF s’est invitée aux échanges. Interpellé sur la question, le secrétaire exécutif adjoint a laissé entendre que l’affaire OBOUF n’est qu’une face de l’iceberg. « Peut-être que c’est un morceau que les autorités ont choisi pour redorer leur blason », a-t-il ajouté.
« Tous les membres du Conseil national de la transition n’ont pas procédé à la déclaration de leur patrimoine auprès du Conseil constitutionnel. Les patrimoines des membres du gouvernement déclarés auprès du Conseil constitutionnel ont été transmis au Premier ministre mais à ce jour, l’on n’a noté la publication d’aucune déclaration de patrimoine au Journal officiel », a annoncé M. Nacanabo, concernant la déclaration des biens de certaines personnalités. « On a l’impression qu’au sein de la transition, il y a des gens qui tracent des pistes et d’autres les brouillent, les effacent, que certains construisent et que d’autres détruisent. Sur cette question de déclaration des biens, c’était la chose la plus simple pour eux. Surtout qu’on n’a même pas l’impression que certains ont des fortunes colossales à déclarer. Qu’est-ce qui peut justifier le fait que quelqu’un, qui n’a peut-être qu’une maison, une mobylette, fasse deux ou trois mois sans pouvoir déclarer son patrimoine, quitte à ce qu’on dise que c’est mal fait. Certains et pas des moindres, jouent les intellectuels en disant que c’est à l’entrée en fonction et qu’il n’y a pas de délai. L’entrée, c’est l’entrée. Cela pour dire que l’intéressé, avant d’entrer en fonction, devait arriver avec sa déclaration de biens. Parce que, dès qu’ils entrent, ils auront d’autres gains. Et ils en ont eu. S’ils avaient déclaré leurs biens en entrant, cela aurait été plus simple pour eux et pour nous tous. Parce que cela ne souffrirait d’aucun débat. Si aujourd’hui, quelqu’un vient déclarer qu’il a dans ses avoirs 10 milliards de F CFA, nous pouvons douter et nous demander si ce n’est pas maintenant qu’il se les a octroyés. Eux-mêmes ne pensent pas à la complicité dans laquelle ils se sont engouffrés », a-t-il lancé.
Selon le chargé de plaidoyer et de lobbying du REN-LAC, Bruno Kéré, des informations en leur possession font ressortir qu’à ce jour, aucune déclaration n’a été publiée au Journal officiel. « (…) On pourrait dire que les déclarations se situent au niveau du gouvernement ou au niveau du secrétariat général du gouvernement. Pour nous, le plus important n’est pas le processus ou le cheminement, mais le résultat attendu. Parce que l’esprit de la déclaration du patrimoine est de permettre aux citoyens de pouvoir exercer une sorte de contrôle sur le patrimoine des dirigeants. Si ces déclarations ne sont pas rendues publiques, bien évidemment, nous allons nous poser des questions et il y a un manquement qu’il faut forcément dénoncer », a-t-il confié.
Colette DRABO
Mefoom
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Vous ne voulez pas votre argent , beaucoup de gens savent que y a des Supers Ambassadeurs qui ont contribué à faire sortir les fonds de quelques uns .
28 février 2015Exemple : ceux qui ont bénéficié des larges de la famille & alliés une ou de fois par mois reviennent au Burkina Faso soit pour convoyer les fonds à placer ou convoyer l’or pour vendre dans leur pays d’exercices , tout le monde le sait et taisent , c’est pas donner à un Ambassadeur professionnel ( diplomate de carrière) d’avoir les moyens et la capacités d’être là 3 fois souvent 4 fois par mois comme son Excellence l’Ambassadeur Idriss Rao Ouédraogo qui a reçu sa lettre de fin de mandat et est arrivé au pays avec la conviction que les premiers du pays vont l’exonérer au détriment des autres , afin qu’il puisse continuer à gérer les bien de François et de Alizzette Gando qui ont été la garantie de sa nomination au détriment d’une Dame de profession Diplômât qui était nommé comme Ambassadrice à New Delhi on a annulé et nommé Idriss .
Posez lui la question sur les fond que François et sa Belle Mère ont placé en Asie ? et l’or qu’il commercialisait en Asie .
Renommé lui et renommé les autres aussi Merci
Le sage
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Les parents sont une fois de plus interpellés, quant à l’éducation de leurs rejetons.
28 février 2015Bintoa Konaté
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Le recouvrement des biens mal acquis verra difficilement le jour avec cette transition pour la simple raison que ce sont les mêmes qui sont toujours là. Au lendemain de la chute du régime passé, des voix ont préconise le gel des avoirs de ces dignitaires mais je ne crois pas que cela ait été fait. Les autorités présentes préfèrent encore pressuré ce peuple pauvre que de faire pression sur les cols blancs. Qui juge qui? Des caïmans de la mem mare!
1 mars 2015rastafou
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Bien vu les autorités de la transition sont très inactifs dans ce sens et c’est un mauvais signe, peut-être que ces anciens dignitaires ont leurs complices dans cette transition qui les protègent
1 mars 2015