HomeA la uneCANDIDATURES POUR LA PRESIDENTIELLE EN TUNISIE : En attendant le plébiscite de Kaïs Saïed

CANDIDATURES POUR LA PRESIDENTIELLE EN TUNISIE : En attendant le plébiscite de Kaïs Saïed


En Tunisie, le compte à rebours pour la présidentielle du 6 octobre prochain, a quasiment commencé. En effet, 6 au départ, ils ne sont finalement que trois candidats à l’arrivée. Ainsi, en a décidé l’Autorité supérieure indépendante des élections (ISIE) qui semble avoir passé outre la décision de la Justice administrative qui, naguère, avait autorisé les candidats recalés à compétir. En fait, on voyait venir les choses. Car, le président Kais Saïed, il faut le dire, a tellement verrouillé le système que la probabilité était forte que tous les candidats capables de lui tailler des croupières, soient recalés par l’ISIE. Et pour cause : elle a édicté les conditions, pour ne laisser la place qu’à des candidats motards. Et ce, dans un contexte où la crédibilité des institutions est d’autant plus sujette à caution surtout quand on sait que ces dernières sont dirigées par des hommes-liges de l’universitaire président. Lequel se prépare à aller à un plébiscite après avoir travaillé à faire place nette pour s’ouvrir le boulevard d’une réélection sans coup férir.

 

Le changement n’est pas pour demain

 

Comment peut-il en être autrement quand on voit comment le président Kais Saïed a travaillé à renforcer ses pouvoirs par l’adoption, en 2022, d’une Constitution aussi controversée qu’elle a fait couler beaucoup d’encre et de salive par l’instauration d’un régime hyper-présidentiel en rupture avec la précédente loi fondamentale qui limitait volontairement le rôle du chef de l’Etat.  Toujours est-il que le faible taux de participation lors de l’adoption de cette Constitution, traduit la désaffection des populations tunisiennes obligées de subir les dérives autocratiques de leur président qui a œuvré au musèlement des voix critiques tout en concentrant l’essentiel du pouvoir entre ses mains, dans un contexte où la liberté de la presse reste fortement préoccupante. Et c’est peu dire que les Tunisiens qui ont lutté pour plus de liberté à travers le printemps arabe, ne sont pas loin, si ce n’est déjà fait, de la désillusion avec Robocop qui, dans sa vision de restructuration du système politique, a travaillé à brader les acquis de la révolution. En tout état de cause, avec ce deuxième mandat qu’il se prépare à aller chercher au bout d’une élection qui apparaît déjà comme une simple formalité, c’est peu dire que le changement n’est pas pour demain et que les Tunisiens ne sont pas au bout de leurs peines.

 

 « Le Pays »

 


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