HomeA la uneTENSIONS ENTRE LE POUVOIR ET L’OPPOSITION AU SENEGAL : L’intérêt du peuple doit primer sur tout

TENSIONS ENTRE LE POUVOIR ET L’OPPOSITION AU SENEGAL : L’intérêt du peuple doit primer sur tout


Le feuilleton politique au Sénégal dont le premier épisode s’est joué à travers le rejet du projet de révision constitutionnelle qui visait à supprimer deux institutions de la République jugées budgétivores, est loin de connaître son épilogue. En effet, après le dépôt de la motion de censure de la coalition de l’opposition contre le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui refusait de se présenter devant les élus du peuple pour sa Déclaration de politique générale (DPG), le pouvoir a répondu par la convocation d’une session extraordinaire pour empêcher le vote de ladite motion. Et cela, en sus d’avoir limogé les présidents des deux institutions que sont le Conseil économique, social et environnemental et le Haut conseil des collectivités territoriales. C’est dire si la météo politique au pays de la Teranga, est loin d’annoncer des éclaircies. Il faut bien, au contraire, craindre que la tempête ne se mue en un véritable cyclone qui pourrait emporter l’Assemblée nationale et nécessiter, de fait, la convocation d’élections législatives anticipées pour ramener la sérénité dans le ciel de Dakar.  Mais en attendant, l’on pourrait se délecter de tout le charme du jeu démocratique dans ce pays qui rivalise, en la matière, avec l’Afrique du Sud.

 

Le bras de fer pourrait se solder par de graves conséquences

 

En effet, la démocratie sénégalaise brille de mille feux et il y a de quoi clouer le bec à ceux qui affirment que l’Afrique noire n’est pas prête pour la démocratie. Toutefois, l’on peut bien avoir de sérieuses inquiétudes. Car l’on a de sérieuses raisons de croire que les acteurs politiques ne se croient pas sur une aire de jeu mais dans une véritable arène de combat. L’on sait, en effet, que c’est une vendetta politique que la coalition Benno Bokk Yakar mène contre le duo Diomaye-Sonko auquel elle n’a pas encore pardonné d’avoir pourri le mandat de Macky Sall. Même si l’on ne peut pas véritablement plaindre les nouveaux dirigeants sénégalais qui ont fait preuve d’une grande naïveté politique en croyant qu’ils peuvent gouverner avec une Assemblée nationale majoritairement dominée par leurs adversaires, l’on peut, tout de même, déplorer l’attitude de l’opposition qui fait preuve d’une rancune très tenace. On peut d’autant plus déplorer l’attitude de l’opposition, qu’elle ne sert pas forcément les intérêts du peuple sénégalais qui, si le bras de fer devait se poursuivre, pourrait être pris en otage. Et pour cause.   Car, le bras de fer pourrait se solder par de graves conséquences.  En effet, il pourrait se solder par un ralentissement du fonctionnement de l’Etat qui pourrait se retrouver privé de ressources juridiques et financières pour répondre aux besoins sociaux et économiques des populations. Et cela ne constitue pas de bonnes nouvelles pour l’économie sénégalaise qui, malgré les embellies annoncées avec la manne pétrolière, tarde à se remettre du ralentissement consécutif à la conjoncture politique de la fin du règne de Macky Sall et aux contrecoups de la crise économique internationale liée à la crise en Ukraine.

 

Il faut que les protagonistes de la crise acceptent de mettre de l’eau dans leur … thé

 

Mais en plus de subir les effets du ralentissement du fonctionnement de l’Etat, le contribuable sénégalais devra serrer davantage la ceinture pour supporter le coût d’une nouvelle élection si le bras de fer se soldait par la dissolution de l’Assemblée nationale comme cela semble se profiler à l’horizon. Il n’est pas non plus exclu que les débats qui, pour l’instant, se mènent au sein de l’hémicycle, se déportent dans la rue pour rappeler ainsi les heures sombres du pouvoir de Macky Sall. C’est donc en raison de tous ces risques, que l’on est en droit d’espérer que les acteurs de la scène politique sénégalaise se garderont de trop tirer sur la corde. La question que l’on peut se poser légitimement, est la suivante : existe-t-il une autre issue à cette crise ?  On est tenté de répondre par l’affirmative. Et pour cause. On est en Afrique et tous les conflits finissent par trouver une solution sous l’arbre à palabres. Il faut donc que les protagonistes de la crise acceptent de mettre de l’eau dans leur … thé pour trouver une solution négociée non seulement favorable aux acteurs politiques qui ont pris la vie de la nation en otage, mais aussi au peuple sénégalais dont ils sont censés défendre les intérêts. Et au Sénégal, ce ne sont pas les forces morales pour faire entendre raison aux acteurs politiques, qui manquent. On pense naturellement à la puissante confrérie des mourides de Touba. Mais on a aussi des raisons de croire en la forte maturité politique des hommes politiques sénégalais eux-mêmes qui, en dépit souvent de fortes tensions, n’ont jamais entrainé leur pays dans les abysses de l’abime. Ils l’ont d’ailleurs récemment prouvé à travers le dialogue national qui a permis de tenir la dernière présidentielle dont les résultats ont porté Diomaye à la tête du pays.

 

« Le Pays »

 

 


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