HomeA la uneABLASSE OUEDRAOGO DU FASO AUTREMENT à propos du gouvernement de transition : « Je voudrais demander à Adama Sagnon de rendre service à la transition en démissionnant »

ABLASSE OUEDRAOGO DU FASO AUTREMENT à propos du gouvernement de transition : « Je voudrais demander à Adama Sagnon de rendre service à la transition en démissionnant »


Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso autrement, était à Bobo-Dioulasso le 24 novembre 2014. En marge des activités culturelles qu’il a tenues à Bobo, l’homme a déposé son manteau d’homme de culture pour répondre à trois questions des journalistes sur la situation nationale. Dans les lignes qui suivent, il donne sa lecture sur le gouvernement de transition qui a été dévoilé le 23 novembre 2014.

« Le Pays » : Le Burkina Faso vient d’être doté d’un gouvernement de transition. Quel est votre commentaire à ce sujet?

Ablassé Ouédraogo : Encore une fois, je peux dire avec force que le Burkina Faso est un pays béni de Dieu. Voilà qu’il s’est doté d’une feuille de route pour douze mois, à travers la signature de la Charte de transition. Et si on fait une analyse, on se rend compte que la liste du gouvernement qui a été publiée hier soir (ndlr : dimanche 23 novembre) est conforme au contenu de la charte. Il faut que les uns et les autres comprennent qu’il s’agit d’un travail à faire en 12 mois et l’objectif de la transition est d’amener le Burkina Faso à l’organisation d’élections présidentielle et législatives  libres, transparentes, propres, apaisées et acceptées par tous, de sorte qu’en décembre 2015 il n’y ait pas de difficultés au Burkina. Quand je regarde la composition du gouvernement, je ne peux que faire deux commentaires. Nous voyons que le président de la transition, président du Faso, prend en main le portefeuille des affaires étrangères, ce qui est facile à expliquer. 12 mois paraissent longs, mais c’est en réalité court. Et il faut mobiliser les ressources nécessaires pour assurer à notre pays une organisation parfaite des élections. Il faudrait donc que le président du Faso qui est lui-même diplomate et ayant des réseaux à l’extérieur, appuie sur tous les leviers qu’il possède pour permettre à notre pays d’avoir les garanties quant aux financements de ces importantes élections. Deuxièmement, vous voyez aussi que le Premier ministre a pris le portefeuille de la Défense nationale. C’est aussi simple à comprendre. Nous sommes au Sahel. Pour des raisons sécuritaires, il faudrait que l’Armée puisse, à tout moment, répondre suivant les besoins. L’Armée elle-même traverse des difficultés et il faut quelqu’un pour que nous ayons une Armée performante. A mon avis, mieux qu’un militaire, je ne pense pas que le travail pourrait être fait. Nous disons qu’on a la chance d’avoir une équipe de 26 personnes qui vont conduire la transition. Notre pays a besoin de restaurer l’autorité de l’Etat et de combattre l’impunité, l’injustice. Il faut donc mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

L’homme qu’il faut à la place qu’il faut ; cependant, il y a des contestations par rapport à la nomination de certains ministres…

Vous me donnez une bonne opportunité. Il s’agit du ministre de la Culture et du tourisme, Adama Sagnon. Moi en tant que Burkinabè, je voudrais demander à Adama Sagnon de rendre service à la transition et partant, au pays, en acceptant de démissionner de lui-même. Nous sommes dans une situation où le travail du gouvernement n’a pas encore commencé et lui est contesté. Vous savez, le nom de Norbert Zongo est lourd à porter. De toutes façons, tous les dossiers de justice qui n’ont pas encore connu de solution devront impérativement être résolus. Donc je pense que Adama Sagnon rentrerait dans l’Histoire en prenant lui-même l’initiative de démissionner pour libérer la transition et libérer le Burkina Faso. C’est ça être un grand homme. Tout compte fait, il est encore jeune et il a l’avenir devant lui.

Les organes de transition ont du mal à se mettre en place surtout du côté des OSC où le choix de ses représentants posait problème. Comment expliquez-vous cela ?

Je ne suis pas surpris car aucune œuvre humaine n’est parfaite. Et c’est normal que les gens soient intéressés à la mise en place de la transition dans notre pays. Mais ce que je dis, c’est que chacun doit savoir la place qu’il doit occuper. De toutes façons, notre pays a besoin d’utiliser l’ensemble de ses fils et filles. On n’a pas besoin de faire la bagarre de 25 postes dans le gouvernement ou 90 places dans le CNT. Nous disons que c’est une phase transitoire pour une période de 12 mois. Ce ne sont pas les individus qui m’intéressent. Si au bout de ces 12 mois, nous avons des résultats quant aux attentes de la population, nous aurons réussi notre transition. Chacun doit se mettre au-dessus de ses intérêts individuels au profit de l’intérêt général de la Nation.

Propos recueillis par Josias Zounzaola DABIRE


Comments
  • GUY ZONGO, A PROPOS DE L’ASSASSINAT DE SON PERE NORBERT ZONGO

    “La Justice a été manipulée”

    «La justice, censée être le défenseur de la veuve et de l’orphelin, a été manipulée. Et de très mauvaise manière».C’est Guy Zongo, fils de Norbert Zongo, qui parle. Et il n’hésite pas à décocher des flèches sur le juge d’instruction Wenceslas Ilboudo, le procureur général Abdoulaye Barry et l’ex-procureur du Faso, Adama Sagnon. «Je voudrais leur dire que tôt ou tard, chacun répondra de ses actes devant Dieu». Il fustige aussi, sans détour, l’attitude «irresponsable» de Blaise Compaoré. Et il le dit, droit dans les yeux du président: «L’héritage que vous laissez, à nous, vos enfants, est trop lourd (ton père a tué mon père, ta famille a ruiné ma famille)». Déception totale aussi par rapport à certains militants du Collectif contre l’impunité: «Certains ont fait un revirement spectaculaire. Je veux parler d’Hermann Yaméogo et de bien d’autres. C’était un ami de mon père mais je ne peux plus avoir confiance en lui… Certains ont fait de l’assassinat de papa un fonds de commerce, d’autres un fonds de positionnement politique». Et ce n’est pas tout. Dans cette interview, Guy Zongo affiche ses convictions, argument après argument: les derniers jours avant l’assassinat de son père le 13 décembre 1998, les suspects sérieux épinglés par la commission d’enquête indépendante, le ranch dont certains avaient programmé la disparition et bien d’autres sujets d’intérêt public sont passés au crible.

    Le Reporter

    25 novembre 2014
  • Monsieur Ablassé était à Bobo pour le Lancement de la ère Biennale des Littératures d’Afrique Noire.
    Certes activité culturelle, mais vous auriez aider en le précisant.
    Bien cordialement

    27 janvier 2015

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