HomeOmbre et lumièreACCIDENT MORTEL DE ROUTE A MOGTEDO/ GANZOURGOU : La population en colère barre la voie

ACCIDENT MORTEL DE ROUTE A MOGTEDO/ GANZOURGOU : La population en colère barre la voie


Un accident de la circulation survenu sur la RN 4, précisément à Mogtédo, a provoqué la colère de la population qui a barré ladite voie pendant toute la journée du lundi 6 février 2017. Les véhicules stationnés faisant une longue file de plus de 15 km sur la voie.

Ce fut une journée chaude et mouvementée pour les populations de la commune de Mogtédo : une dina, appelée « Bay boss », transportant des passagers en direction de Ouagadougou, a écrasé Lassané Kaboré, un vieux de près de 70 ans qui voulait traverser la voie, selon un témoin. Adama Tapsoba, boutiquier, un autre témoin, raconte : « Vendant du café près de ma boutique, j’entendis soudain, un bruit sur la voie : « piim ». Ayant constaté que c’était un vieux qui venait d’être écrasé, j’ai pris peur et je me suis enfui. C’était affreux ».

Le véhicule n’a pas été incendié, mais ses vitres et pneus ont subi la fureur des manifestants. Pourquoi un accident remonte tant la colère des populations ? Idrissa Kaboré, un des responsables des manifestants explique : « Cette portion de la RN 4 qui traverse notre commune a connu des dizaines d’accidents durant ces deux dernières années. Rien que dans la semaine, on a compté 4 accidents sur cette portion. On en a marre… Et à chaque fois nous n’avons cessé d’interpeler les autorités et d’attirer leur attention sur la situation. Mais ces dernières semblent faire la sourde oreille. A maintes reprises nous avons souhaité plus de « gendarmes couchés » sur ce tronçon. Chose qui n’a jamais été réalisée jusqu’aujourd’hui. Pour le présent, et instantanément, les jeunes se sont mobilisés pour rapidement ériger 6 « gendarmes couchés » artisanaux. Et cela, pour nous faire entendre. Nous donnons un ultimatum d’une semaine aux autorités pour la réalisation de « gendarmes couchés » sur le tronçon concerné.  Passé ce délai, nous allons ériger nous-mêmes des « gendarmes couchés » à intervalles d’un mètre sur toute la distance concernée, de la sortie du marché jusqu’au secteur 4 Ouidi ». Des mécontents de ce barrage, il y a aussi les chauffeurs et les passagers qui n’ont trouvé d’autres choix que de se rendre au marché et dans les maquis aux alentours. Certains dormaient sous les arbres ou au bord de la voie. Tafounout Ghoumar, chauffeur nigérien, fatigué d’attendre, morfondait en ces termes : « Pourquoi nous prendre tous en otage ? Nous sommes innocents. Mon programme est foutu tout comme mes passagers ».

Des causes de ces multiples accidents, certains manifestants indexent aussi la vitesse des transporteurs. En effet, si des efforts sont faits pour la limitation de la vitesse, cela ne paraît toujours pas bien appliqué au passage de Mogtédo. Les autorités, alertées, se sont rendues promptement sur les lieux pour jouer à l’apaisement. En effet,  madame le gouverneur du Plateau Central, Benno Fatimata Nana/Yatassaye, le haut-commissaire du Ganzourgou, Robert Zoungrana, et les autorités communales, après le constat, ont rencontré les manifestants pour trouver une solution : promesse a été faite vivement aux mécontents que des travaux de réalisation de ralentisseurs démarreront la semaine prochaine. C’est cette solution qui a permis de libérer enfin la voie aux environs de 17h 30mn. Une question se pose tout de même : « La règle qui dit que tant que ça ne chauffe pas on ne réagit pas au pays des Hommes intègres est-elle vérifiée ? ».

 

Par SIDPASOLGDE

 

 

 

 

 


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