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ACCROCHAGES ENTRE GROUPES ARABO-TOUAREGS :Pacifiera-t-on jamais le Nord-Mali ?


Les affrontements tendent à se multiplier entre groupes armés pro-gouvernementaux et tenants de « l’indépendance de l’Azawad », dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

La semaine dernière, des accrochages avaient opposé les mêmes acteurs dans la même zone. Le nouvel accrochage a eu pour cible le véhicule de la branche rebelle du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Celle-ci a pour adversaires, le mouvement touareg d’auto-défense Gatia et ses alliés du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA)-branche pro-Bamako. Les deux camps s’accusent de temps à autres, et réciproquement, de pillages. Jamais les bilans avancés ne sont les mêmes.

Les pourparlers qui perdurent, commencent à lasser les uns et les autres

Difficile de ne pas lier cette discorde au décès du chef traditionnel des Ifoghas, Intalla Ag Attaher. Le décès du dignitaire aurait-il occasionné la libération des idées et des énergies ? L’occasion fait le larron, dit-on. De quoi aussi se demander si, à la faveur de ce décès, l’armée malienne n’a pas profité d’un moment d’inattention pour faire une incursion dans la zone. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est probable que l’aura du défunt chef touareg ait contribué, des années durant, à tempérer les ardeurs des combattants. Aujourd’hui, au lendemain de sa disparition, les instincts belliqueux de certains individus se sont peut-être réveillés.

Ces troubles pourraient aussi être en rapport avec la visite, ce jour, du ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian. Un lien n’est pas non plus à écarter avec la reprise prochaine des pourparlers d’Alger. Certains groupes en effervescence aspirent peut-être à être représentés au prochain round des négociations. Dans ce genre de scénario, il est en effet courant de voir des belligérants s’activer pour se rappeler au bon souvenir de la communauté nationale et internationale. Les groupes en présence cherchent toujours à figurer sur la liste des organisations à prendre en compte. De tels agissements ont d’ailleurs été remarqués lors de précédentes rencontres. Or, ces pourparlers qui perdurent, commencent à lasser les uns et les autres.

Les accrochages entre groupes arabo-touaregs sont de mauvais augure

Il se peut aussi que l’évolution de la situation politique intérieure au Burkina Faso ait eu un impact sur les événements récents du Nord- Mali. En effet, l’ex-président Blaise Compaoré avait été, durant son règne, et en dépit de son rôle de médiateur, longtemps accusé de soutenir les rebelles du MNLA toujours considéré comme un groupe terroriste, pour avoir pactisé avec Ansar Dine, le diable « djihadiste ». Celui-ci ne donne d’ailleurs pas l’impression d’avoir rompu les liens avec ses partenaires qui militent en faveur de « l’indépendance de l’Azawad ». Les Maliens sauront-ils profiter de l’éviction de Blaise Compaoré de la scène politique nationale et sous-régionale pour faire la paix ? A coup sûr, les troubles actuels profitent à Bamako, qui pourrait y puiser des forces pour redorer sa stratégie de reconquête et la mettre en œuvre. Le défi est grand pour les groupes rebelles. A la longue, ils risquent fort de s’épuiser et de se discréditer. Depuis les indépendances, les combattants touaregs se livrent à des attaques. Jusqu’où ira-t-on donc dans ces affrontements entre frères du Nord-Mali ?

Les frères touaregs devraient prendre conscience du fait que ça devient vraiment lassant, ces signatures qu’on renie à la moindre occasion, ces échauffourées entre membres de la même grande communauté, cette situation de « ni guerre ni paix » au Nord-Mali ! Mais, pour d’aucuns, la paix ne profite jamais ! Tel semble être le cas d’Israël dont les dirigeants ont apparemment choisi de vivre en menant une guerre permanente contre les Palestiniens. Ces accrochages entre groupes arabo-touaregs sont de mauvais augure. Ils donnent à croire que ce n’est pas demain la veille qu’on aura la paix au Nord-Mali.

 

« Le Pays »

 


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