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ACCUSATIONS CONTRE KKB EN COTE D’IVOIRE


En Côte d’Ivoire, le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin (KKB), est encore sous les feux de la rampe. Cette fois, pas pour la mission à lui confiée par le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) dans le cadre de l’apaisement des cœurs et du rapprochement de ses compatriotes, mais pour une affaire de mœurs qui risque, quoi qu’on dise ou que lui-même fasse, de porter un coup dur à son image. A l’instar de toutes ces personnalités politiques d’ici ou d’ailleurs, qui ont eu à répondre en son temps devant la Justice, d’accusations de viol sans qu’on ne sache véritablement au bout du compte, où se situe la vérité. Dans le cas d’espèce, le truculent dissident du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) qui se plaisait à porter la contradiction au président Henri Konan Bédié, devenu ministre d’ADO dans les conditions que l’on sait,  fait l’objet d’une plainte déposée contre lui par une jeune chanteuse pour des allégations de viol. L’intéressé s’en défend et a, à son tour, lui aussi, porté plainte pour ce qui paraît, aux yeux de son entourage, être de la diffamation doublée d’escroquerie. Alors, viol réel ou cabale politique sur fond d’escroquerie ou de diffamation ?

 

On se rappelle encore comment l’affaire Ousmane Sonko a secoué le Sénégal

 

 

 Telle est l’équation que devra résoudre la Justice ivoirienne appelée à connaître des deux affaires. En attendant que l’enquête en cours permette de lever le voile, il faut relever que ce n’est pas la première fois qu’une personnalité politique de haut rang, est traînée devant la Justice pour des accusations de viol. L’un des cas les plus emblématiques et qui reste encore frais dans les mémoires, est celui de l’homme politique français, Dominique Strauss-Kahn, alors Directeur général du FMI (Fonds monétaire international) et candidat socialiste attendu à la présidentielle de 2012, dont la carrière politique a été brisée pour des faits similaires ; accusé qu’il était de tentative de viol et d’agression sexuelle par une employée d’hôtel aux Etats-Unis, dans ce qui est resté dans l’histoire comme l’affaire Nafissatou Diallo. Plus près de nous, on se rappelle encore comment l’affaire Ousmane Sonko a secoué le Sénégal en début d’année, du nom de ce leader de l’opposition passé devant les tribunaux pour des accusations de viol qui étaient loin de convaincre bien de ses compatriotes qui y voyaient une cabale politique du pouvoir, pour écarter un adversaire sérieux de la prochaine présidentielle. Mais là s’arrêtent, peut-on dire, les comparaisons. Car, dans le cas de la Côte d’Ivoire, il est difficile de croire qu’avec ses moins de 2% de voix obtenues à la dernière présidentielle, KKB qui passe aux yeux de certains pour le candidat-motard du président Ouattara et dont  l’entrée au gouvernement passe déjà pour une récompense, puisse inquiéter le pouvoir d’Abidjan au point de lui chercher des noises par des moyens détournés. C’est pourquoi, si la thèse de la cabale politique devait prospérer, cela ne devrait, a priori, pas concerner le pouvoir d’ADO. Dans ces conditions, la question que l’on pourrait se poser, est la suivante : qui en veut à KKB et pourquoi ?

 

 

Il appartient aux hommes politiques de faire attention à leurs faits et gestes

 

 

Les regards, logiquement, pourraient se tourner vers son ancien parti, le PDCI. Mais là aussi, l’on peut se demander si malgré son entrée au gouvernement, KKB est suffisamment fort pour être encore une menace pour les intérêts du parti de l’Eléphant qui n’a pas encore renoncé à son rêve de reconquérir le pouvoir d’Etat. A moins que ce ne soit par pure vengeance du parti du Sphinx de Daoukro, pour ce qui paraît être une lointaine trahison. C’est dire si l’on attend de voir les arguments de la thèse du téléguidage politique défendue par certains de son entourage. Sur la question de la diffamation sur fond d’escroquerie, il paraît tout de même assez curieux que ce soit près de quatre mois après, que la victime présumée se décide à porter plainte, pour des faits qui remontent au mois d’avril. Qu’est-ce qui a bien pu pousser la jeune artiste à sortir du bois maintenant ? A-t-elle pris la décision  d’attaquer le ministre devant la Justice de son propre chef ou bien y a-t-il une main invisible qui l’y a encouragée ?  Cela dit, les hommes politiques restent ce qu’ils sont, avec leurs forces et leurs faiblesses. Certains ayant la braguette facile et ne se fixant pas de limites face au pouvoir de l’argent. C’est pourquoi la Justice ivoirienne doit non seulement mettre un point d’honneur à tirer l’affaire au clair, mais aussi et surtout se montrer   intraitable sur la question. Et si KKB est reconnu coupable, qu’il soit puni à la hauteur de la légèreté de son caleçon. Mais s’il est innocent, qu’il soit blanchi pour les besoins de la cause.  En tout état de cause, la leçon que l’on pourrait tirer de cette énième affaire de mœurs, est qu’il appartient aux hommes politiques de faire attention à leurs faits et gestes. Sachant que la moindre de leurs faiblesses pourrait être exploitée par leurs adversaires. Et quand il s’agit d’une question aussi sensible que celle du viol, au-delà de la carrière politique, c’est une image qui pourrait être à jamais ternie de façon indélébile, voire une vie.

 

« Le Pays »

 


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