HomeBaromètreAFFAIRE DES CANETTES PERIMEES : Le procès d’OBOUF renvoyé au 27 mars prochain

AFFAIRE DES CANETTES PERIMEES : Le procès d’OBOUF renvoyé au 27 mars prochain


Le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, en sa séance du 24 mars 2015, avait entre autres dossiers inscrits à son ordre du jour, celui de l’affaire des canettes périmées mettant en cause le Groupe OBOUF, douze autres prévenus et leur patron, Boureima Ouédraogo. Après avoir examiné les différents dossiers, le tribunal a renvoyé nombre d’entre eux y compris l’affaire des canettes périmées à des dates ultérieures. L’affaire OBOUF a été renvoyé au 27 mars prochain.  Les avocats des prévenus ayant demandé le temps de s’imprégner du rapport d’expertise relatif à l’analyse des boissons qui venait de leur être soumis quelques minutes avant le début du procès. Cela, dans l’optique de pouvoir mieux préparer la défense de leurs clients.

 

Le procès du Groupe OBOUF (Ouédraogo Boureima et frères), dans l’affaire des canettes périmées a été renvoyé au 27 mars prochain. Ainsi en a décidé le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, en sa séance du mardi 24 mars 2015. Et pour cause, les avocats des prévenus, en l’occurrence Me Antoinette Ouédraogo et Me Yacouba Ouattara, ont demandé au tribunal ce renvoi afin de s’imprégner du contenu du rapport d’expertise relatif à l’analyse des boissons qui venait de leur être remis le matin même du procès, soit à 8h10mn. Un renvoi auquel le procureur du Faso a d’abord opposé un refus, étant donné que l’on était dans une procédure de flagrant délit et qu’il y allait de la nécessité d’urgence dans la gestion de ce dossier. Et Me Antoinette Ouédraogo de s’étonner. Pour elle, ce n’est pas la première fois que des avocats demandent le renvoi d’un dossier et on ne doit nullement leur enlever le droit de préparer leur défense. « Où allons-nous ? », s’est-elle interrogée. A moins que, a-t-elle poursuivi, le dossier OBOUF ne soit un dossier spécial qui doit subir un traitement spécial et, pourquoi pas, connaître une fin spéciale. Et de marteler que selon la loi, « chaque prévenu a le temps de disposer de suffisamment de temps pour préparer sa défense. Nous le revendiquons ». Les avocats d’OBOUF ont en effet estimé que le rapport étant purement scientifique, ils auront besoin de quelqu’un pour leur expliquer son contenu et pouvoir asseoir une base solide pour la défense de leurs clients. Et le procureur de revoir sa position en notifiant que le parquet, au risque de voir sa position mal comprise, peut concéder à un renvoi mais, dans les délais les plus courts. Le tribunal retiendra finalement la date du 27 mars prochain, même si la défense des prévenus aurait préféré celle du 7 avril afin que le procès ne se tienne pas dans la semaine sainte.

Ça ne change absolument rien à la défense

 

« Si les avocats estiment qu’ils ont besoin de plus de temps, c’est leur droit. Ça ne change absolument rien à la défense », a estimé pour sa part Me Guy Hervé Kam, l’un des avocats de la partie civile. Selon lui, en tant que partie civile, ils n’ont pas d’observation particulière à faire par rapport à ce report, étant entendu qu’ils sont prêts à défendre le dossier. Quant à Da Hien Daniel de la Ligue des consommateurs du Burkina, même s’il reconnaît ne pas maîtriser les questions judiciaires, il ne trouve pas d’inconvénient à ce report. Pour lui, il est important que le procès se déroule selon les règles de l’art, pour ne pas donner des raisons de croire à une justice biaisée.

En rappel, les prévenus avaient été pris en flagrant délit le 19 février dernier, alors qu’ils falsifiaient les dates de péremption sur des millions de canettes périmées dans un entrepôt du groupe OBOUF. Ils sont poursuivis pour, entre autres, complicité de tromperie, tromperie aggravée de consommateur et emploi de machines propres à la falsification. La salle d’audience du TGI a refusé du monde en cette matinée du 24 mars, tant le sujet intéressait plus d’un. A l’extérieur, des mécontents affichaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « De la considération pour les travailleurs de la SIBEA », « A bas les opérateurs économiques vautours ! », « A bas OBOUF », « OBOUF assassin ». On notait également la présence de quelques mouvements, en l’occurrence celui des Patriotes du Faso, la Génération Thomas Sankara, venus suivre de près le déroulement du procès et réclamer justice pour le peuple. Et c’est avec la ferme volonté de revenir le 27 mars prochain que ceux qui sont venus assister au procès sont rentrés chez eux.

Christine SAWADOGO

 

 


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