HomeA la uneAFRIQUE FRANCOPHONE : Quel avenir pour le F CFA ?

AFRIQUE FRANCOPHONE : Quel avenir pour le F CFA ?


Le 25 avril dernier, s’est tenue à Paris, en France, une rencontre sur le franc CFA. Plus précisément, il s’agit de la réunion ministérielle de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et de la France. Est inscrite à l’ordre du jour, la mobilisation des ressources financières au profit des pays membres de la CEMAC que sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad dont les économies, face à la conjoncture mondiale, ont subi beaucoup de chocs. Rappelons au passage que les pays de la CEMAC ont en partage le F CFA avec l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) qui compte huit membres.

Cela dit, s’il est vrai que la réunion ministérielle de Paris a pour objet d’’examiner les voies et moyens en vue de la relance économique des pays de la CEMAC, force est de reconnaître qu’elle intervient dans un contexte où des voix, et pas des moindres, s’élèvent pour décrier le F CFA. En effet, non seulement il est perçu comme un héritage de la colonisation, mais aussi d’aucuns le considèrent, à tort ou à raison, comme étant un frein au développement économique des pays qui le partagent. La clameur était telle que la réflexion en vue de la création d’une monnaie commune aux pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avait été lancée, avant de prendre du plomb dans l’aile à cause des égoïsmes nationaux.

 

La garantie apportée au F CFA et l’assurance de sa convertibilité longtemps serinées par l’ex-puissance coloniale, ne convainquent plus bien des utilisateurs de cette monnaie qui y voient un outil de domination

 

 Il en est de même pour l’Afrique centrale où à l’issue de la dernière conférence de la CEMAC tenue en mi-mars, des recommandations avaient été faites en vue, entre autres, du changement de nom de la monnaie, le retrait progressif des représentants français au sein des organes de décision et de contrôle de la Banque centrale, la clôture du compte d’opération dans les livres de la Banque de France et le rapatriement des réserves au siège de la Banque centrale. Les réflexions, de part et d’autre, se poursuivent. Cela prendra peut-être le temps qu’il faudra, mais tout porte à croire que le F CFA est appelé à mourir de sa belle mort. Car, la garantie apportée au F CFA et l’assurance de sa convertibilité longtemps serinées par l’ex-puissance coloniale, ne convainquent plus bien des utilisateurs de cette monnaie qui y voient un outil de domination. Ils n’ont peut-être pas tort.  Car, sans être titulaire d’une chaire en économie monétaire, on fait le constat que la plupart des pays du continent qui émergent économiquement,  ont battu leur propre monnaie. C’est le cas, par exemple, de l’Afrique du Sud, de l’Egypte et du Nigéria qui connaissent une prospérité socio-économique remarquable. Malheureusement, les pays qui tirent le diable par la queue, se comptent dans la sphère francophone.

 

BO


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