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AN I DE L’ATTAQUE TERRORISTE DE GRAND- BASSAM : Garder l’arme au pied


La Côte d’Ivoire se rappelle, un an après, l’attaque terroriste du dimanche 13 mars 2016 à la station balnéaire de Grand Bassam. Les hommages aux victimes ont débuté le samedi 11 mars 2017, avec un concert des artistes baptisé « Gala de la vie ». Et ce lundi 13 mars qui marque le clou de la cérémonie d’hommages, il est demandé à tous ceux qui vivent sur le sol ivoirien d’observer une minute de silence à 12h45, heure à laquelle les terroristes ont appuyé sur la gâchette pour se livrer à un véritable carnage. Revendiqué le même soir par l’organisation terroriste Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, l’une des branches d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), cet attentat avait fait 19 morts dont trois militaires des forces spéciales ivoiriennes. Et soulignons que cette commémoration se tient, tout de même, en l’absence du président ivoirien, Alassane Ouattara, qui est en France depuis le 11 mars pour un séjour d’une semaine, ponctué par une audience avec son homologue français, François Hollande. Une absence qui pourrait donner matière à conjectures du côté de la lagune Ebrié. Mais fermons cette parenthèse pour dire que le plus important, c’est que depuis qu’elle a essuyé sa première « furia djihadiste », la Côte d’Ivoire n’a pas tardé à organiser la traque des auteurs directs et indirects. En faisant appel immédiatement à une des sections africaines du Bureau fédéral d’investigation (FBI) américain basée à Dakar au Sénégal et à des enquêteurs marocains, allemands, français et maliens, les autorités ivoiriennes ont pu interpeller, quelques jours seulement après, 15 suspects tout en réussissant à identifier le cerveau de l’attaque qui répondrait au nom de Kounta Dallah qui court toujours. Mais en l’espace de deux semaines, son bras droit et chauffeur aurait été arrêté. En avril 2016, le logisticien du groupe aurait été également appréhendé à Bamako. Et à quelques deux semaines de l’an I de cet attentat, plus précisément le jeudi 23 février 2017, les fins limiers sénégalais ont réussi à débusquer un autre suspect à Dakar. Toutes ces prouesses, il faut le reconnaître, ne sauraient se faire sans la franche coopération transfrontalière, le partage des renseignements entre la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso qui a aussi aidé à l’arrestation de nombreux suspects. Concomitamment à ces actions, la Côte d’Ivoire avait activé le code rouge de son Plan d’action contre le terrorisme qui a permis de déployer 10 000 éléments des forces de sécurité sur tout le territoire national et au moins 290 hommes en civil, dans la surveillance des sites sensibles.

Attention à ne pas céder au triomphalisme

Depuis donc cet attentat de mars 2016, on peut dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. On n’a plus entendu parler d’incursion djihadiste sur le territoire ivoirien. Alors, cet anniversaire douloureux peut paraître comme un exceptionnel symbole pour les Ivoiriens, si cette journée du 13 mars 2017 se termine sans aucune perturbation quelconque. En ce sens que le pays est en passe de relever le défi sécuritaire dans cette guerre asymétrique. Si les autorités ivoiriennes disent avoir eu à déjouer de nombreux attentats et être sur leur garde depuis 2012, on voit bien que cela n’a pas empêché l’attaque du 13 mars 2016. C’est donc dire que face à la nébuleuse djihadiste, rien n’est gagné d’avance et il faut toujours garder l’arme au pied. Aucun dispositif sécuritaire n’étant, d’ailleurs, pour l’heure totalement fiable. Avec le modus operandi qui est le leur, les terroristes frappent toujours au moment où l’on s’y attend le moins. Cela dit, on ne ferait pas injure aux dirigeants ivoiriens, en disant  qu’ils ont tout intérêt à ne pas céder au triomphalisme ni à verser dans une autosatisfaction béate, sous prétexte d’avoir la meilleure formule d’anticipation face à cet ennemi souvent insaisissable, qui s’est aventuré pour la première fois sur le littoral, un certain 13 mars.

Drissa TRAORE


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