HomeA la uneATTAQUE D’UNE MOSQUEE A MAIDUGURI : Le welcome sanglant de Boko Haram au général Buhari

ATTAQUE D’UNE MOSQUEE A MAIDUGURI : Le welcome sanglant de Boko Haram au général Buhari


 

A peine estompé l’écho des coups de canon accompagnant l’investiture du général Muhammadu Buhari à la magistrature suprême de son pays que Boko Haram se signale ou plutôt se fait entendre  par l’explosion violente d’une bombe dans une mosquée de Maiduguri. 26 morts s’ajoutent ainsi au macabre tableau de chasse de ce mouvement qui a déjà officiellement fait plus de 15 000 morts et commis de nombreuses atrocités dans le Nord du pays depuis 2009.

Cet attentat-suicide a été en effet perpétré au lendemain de la prise de fonction du nouveau président qui a fait de l’éradication du Boko Haram, une des priorités de son mandat, après sa promesse électorale de lutter contre la corruption, qui lui a valu la victoire.  Et ce n’est pas tout. Hier encore la bête immonde a frappé. Cible choisie : un marché de la même zone, ajoutant ainsi l’horreur à l’horreur.

Les prémisses du califat annoncé par les islamistes prennent de plus en plus forme, au regard de l’ampleur et de l’implantation solide de ces fous de Dieu dans le Nord du pays et pour qui, tuer, violer et saccager tiennent lieu de code religieux.

Buhari, au-delà des effets d’annonce, a-t-il les moyens d’éradiquer Boko Haram ? On peut en douter légitimement, au vu de l’ampleur du phénomène et de la forte assise du mouvement qui nage comme un poisson dans l’eau, dans le Nord du Nigeria. L’échec de l’ancien président à faire face à cette déferlante féroce laisse en effet penser que la lutte sera difficile, complexe et de longue haleine.

La tâche s’annonce immense pour le général Buhari

Telle une hydre, la secte renaît toujours plus vivace, plus coriace et plus féroce. Pour espérer atteindre des résultats significatifs dans cette guerre asymétrique et sans répit que lui imposent les djihadistes, il faudra au général l’appui conséquent des Etats riverains  bien équipés, déterminés et engagés en première ligne comme le Tchad, le Cameroun et le Niger.

Il lui faudra aussi, hormis le renforcement et la consolidation de la coalition anti-Boko Haram, trouver d’autres appuis nécessaires, notamment au niveau de la communauté internationale, en moyens logistiques et matériels pour faire plier et rompre  ceux que Buhari qualifie lui-même de tarés très éloignés de l’islam.

La tâche s’annonce immense et imprévisible pour ce général. Il faut espérer que Buhari, lui-même musulman et natif du Nord, puisse trouver et traiter les racines du mal Boko Haram. Ces données représentent des cordes sensibles sur lesquelles il pourrait efficacement jouer et marquer des points.

Dans un Nigeria première puissance économique du continent malgré la mal gouvernance, l’insécurité et les violences constituent de sérieux handicaps au développement.

Wedraogo Kayarawa


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