HomeA la uneBARREAU DU BURKINA FASO : De nombreux défis à relever en 2017

BARREAU DU BURKINA FASO : De nombreux défis à relever en 2017


Le Barreau du Burkina a organisé une cérémonie au cours de laquelle, il a présenté ses vœux au bâtonnier Me Mamadou Savadogo. La traditionnelle cérémonie de présentation de vœux a eu lieu le 20 janvier 2017, devant le local de la Maison  de l’avocat à Ouagadougou.

2017, année de défis pour le Barreau du Burkina Faso. C’est ce qui est ressorti du discours de la Secrétaire de l’Ordre des avocats, Awa Savadogo. Discours au cours duquel, au nom de l’ensemble du Barreau, elle a présenté au bâtonnier, à sa famille et à tous ceux qui lui sont chers, «des vœux de paix, de bonne santé et de succès dans toutes ses entreprises». L’heure était aux vœux, mais aussi à la rétrospective et aux défis à relever. En effet, Awa Savadogo a relevé que l’année 2016 a été marquée par des évènements heureux et des évènements malheureux. Et pour l’occasion, une minute de silence a été observée par les avocats et leurs invités, au nombre desquels le ministre de la Justice, garde des sceaux,  René Bagoro, pour rendre hommage à tous ceux des leurs qui ont perdu un parent ou un être cher.

2016 a emporté avec elle les difficultés qu’ont traversé les uns et les autres. Et 2017 porte tous les espoirs du Barreau burkinabè pour la résolution des problèmes que les avocats rencontrent quotidiennement dans leur travail.  Comme l’a d’ailleurs souligné Awa Savadogo, «l’exercice de la profession d’avocat commande le plus grand respect des principes et des règles déontologiques par les avocats eux-mêmes. Mais, cette profession exige aussi que les avocats soient protégés dans l’accomplissement de leur mission de service public ». D’où la requête de la  mise en oeuvre de l’assurance groupe responsabilité  solidarité, et la sécurité sociale des avocats. Une autre difficulté relevée : le classement des dossiers aux audiences correctionnelles «qui est une nouvelle pratique qui tend à s’imposer aux avocats comme une règle, alors qu’elle ne repose sur aucun fondement légal, remettant en cause les pratiques séculaires des juridictions».  Awa Savadogo estime qu’il est urgent de  statuer et de mettre en place un cadre de concertation entre avocats et magistrats.  La porte-parole des avocats du Burkina, Awa Savadogo, a aussi affirmé que sur le terrain où l’avocat est appelé à assister, à représenter et à défendre soit un client, un ami, un parent, ou un voisin, il subit des violences morales et même physiques. Malheureusement, dit-elle, depuis l’application du Règlement n°05/CM/UEMOA relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA qui admet la présence de l’avocat en enquête préliminaire, les avocats sont pris à partie lorsqu’il se présentent dans les locaux de la police judiciaire pour assister leurs clients qui sont interpellés. En témoigne le cas de « l’avocat qui a été renvoyé manu militari d’une gendarmerie à Ouagadougou, pris par les cols pour être mis dehors par l’officier de police judiciaire qui devait entendre son client ». «Les avocats s’inquiètent et attendent une vive réaction de votre part, pour que de telles situations ne se reproduisent plus jamais», a lancé Awa Savadogo à l’endroit du bâtonnier, Me Mamadou Savadogo. Celui-ci a tenu à rassurer les avocats en ces termes : «La réaction sera déterminée et ira crescendo jusqu’à obtenir l’application totale de la loi». En tout cas, Mamadou Savadogo a laissé entendre qu’il a compris les attentes des avocats et promet de faire de son mieux pour les satisfaire. Pour terminer son propos, il n’a pas manqué de souhaiter une bonne année à tous et à toutes. Année au cours de laquelle « il devra marquer la cadence à suivre », signification du cadeau qui lui a été offert par les avocats en ce début d’année.

Retenons qu’en marge de la cérémonie de présentation de vœux, le bâtonnier s’est prononcé sur le procès qui a tenu en haleine toute la presse nationale. II s’agit de celui mettant en cause des soldats de l’ex-RSP qui projetaient d’attaquer la MACA pour libérer les généraux de l’armée qui y sont détenus. Le bâtonnier s’est dit «très satisfait du déroulement du procès, mais n’a pas apprécié le fond» parce que, dit-il, « il faut qu’il y ait en tout temps et en tout lieu, un procès équitable ».

Françoise DEMBELE


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