HomeA la uneCELEBRATION DU 11-DECEMBRE  

CELEBRATION DU 11-DECEMBRE  


« Cohésion nationale et engagement patriotique pour un développement durable du Burkina Faso dans un contexte d’insécurité et de Covid-19 ». C’est le thème retenu, cette année, pour la commémoration du 60e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale.  Après que l’Etat a pris la décision, en 2007, d’organiser, de façon tournante, la fête nationale du 11-Décembre, c’est à Banfora, chef-lieu de la Région des Cascades, que revient, cette année, l’honneur et le privilège d’organiser les festivités de l’indépendance. Comme à son jour de noces, la demoiselle Banfora s’est parée de ses plus beaux atours. L’enjeu est de taille : celui de réserver un accueil digne de ses hôtes de marque, au premier rang desquels le Président du Faso, Roch March Christian Kaboré, fraîchement réélu au sommet de l’Etat.   La fête est bel et bien là ! Peut-on s’exclamer.  Car, le doute était permis quant à la tenue effective de l’événement, après l’appel à son report par des dignes filles et fils de la région. Ces derniers avaient même adressé une pétition au Président du Faso, au Premier ministre et au gouvernement pour le report des festivités. Le même appel avait été lancé aux ressortissants ou non des Cascades, et un comité de pétition avait été, à cet effet, mis en place pour amener ceux qui le souhaitaient, à venir signer. Que dénonçaient les initiateurs de la pétition ?  Un grand retard dans l’exécution des chantiers du 11-Décembre, qui pourrait faire, selon eux, le lit de travaux bâclés. Le contexte sécuritaire national en général et celui régional en particulier (attaques à Yendéré, Dangbandougou, Ouangolo-Burkina, Sidéradougou, Tiéfora) et la crise sanitaire nationale liée à la Covid-19, avaient également été brandis comme arguments pour justifier leur démarche.

 

Les défis sécuritaires et sanitaires actuels, cachent mal bien d’autres challenges

 

Que la fête soit belle, et le succès au rendez !  C’est le mal que l’on puisse souhaiter à la présente commémoration, à présent que l’on y est enfin ! Et en termes de succès, celui-ci devrait se manifester au triple plan organisationnel, sécuritaire et sanitaire.  Au plan organisationnel, on peut, d’ores et déjà, se féliciter que l’Etat ait tenu le pari de l’effectivité de l’édition. En agissant à la hâte pour tenir les délais, sans doute le gouvernement a-t-il pris en considération les critiques formulées par les ressortissants de la Cité du paysan noir, qui n’étaient certainement pas sans fondements. Mais l’essentiel n’est pas d’y être allé fissa pour rattraper le temps perdu.  Quid de la qualité des ouvrages livrés ?   Gageons, en tout cas, que les leçons ont été tirées des erreurs des éditions précédentes.  Mais si tel n’était pas le cas, cela donnerait, hélas, raison à ceux qui se sont insurgés contre la tenue, à bonne date, de la présente édition, et offrirait le malheureux sentiment que l’on fait du sur-place.   C’est dire si l’Etat burkinabè devrait mettre un point d’honneur à assurer le suivi des réalisations.  Aussi, on dira de ces festivités qu’elles ont été un succès si le défi sécuritaire est également relevé. On croise les doigts pour que tout se passe sans encombre et que la fête se termine en beauté.  Au plan sanitaire enfin, le défi de taille à relever est de mettre tout en œuvre pour que le lieu des festivités ne soit pas un foyer de propagation de la Covid-19.  Vigilance ! D’autant que les chiffres en rapport avec les nouvelles contaminations, sont en nette hausse. Après ces festivités, le Burkina ne doit pas se retrouver à gérer une plus grande expansion de la maladie qui annihilerait les efforts consentis jusque-là.  Pour le reste, ce 60e anniversaire donne une fois de plus, l’occasion d’une véritable introspection.  Qu’a fait le Burkina Faso, ancienne Haute-Volta, de ses six décennies d’accession à la souveraineté nationale et internationale ? Force est, en tout cas, de constater que les défis sécuritaires et sanitaires actuels, cachent mal bien d’autres challenges qui sont loin d’avoir été relevés, comme ceux du développement et de la bonne gouvernance.

 

CBS


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