HomeBaromètreCONCOURS DIRECTS DE LA FONCTION PUBLIQUE La CDAIP dit non à la réduction des postes

CONCOURS DIRECTS DE LA FONCTION PUBLIQUE La CDAIP dit non à la réduction des postes


Dans la déclaration ci-dessous parvenue à notre rédaction, la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) s’insurge contre la réduction du nombre de postes à pourvoir, cette année, dans la Fonction publique. Lisez !

 

Non à la réduction des effectifs de recrutements aux concours directs de la Fonction publique ! La vaillante jeunesse insurgée et résistante a droit à des emplois en nombre important et décents !Le gouvernement MPP et alliés, en son conseil des ministres du 18 avril 2018, ont pris une décision anti-jeunesse, antisociale : la réduction des recrutements à la Fonction publique de 40%. De plus de 20 000 postes pour près d’un million de candidats en 2017, l’on est passé, en 2018, à 14 414 postes pour près de 1,5 million de candidats attendus. La raison officielle avancée par le gouvernement pour justifier une telle coupe sombre du nombre de postes : réduire le train de vie de l’Etat !

Les CDAIP de la ville de Ouagadougou, structures populaires et révolutionnaires de lutte qui sont nées sur les barricades de la Résistance Populaire au putsch de septembre 2015, par la présente déclaration, appellent toute la jeunesse patriotique et révolutionnaire et l’ensemble du peuple qui ont fondé de forts et légitimes attentes et espoirs en matière d’emplois et de bien-être social sur l’Insurrection et la Résistance populaires héroïques, à refuser et combattre les politiques anti-jeunesse et antisociales du pouvoir en place.

Jeunesse populaire, patriotique et révolutionnaire du Burkina Faso,

Que devons-nous comprendre par cette décision de remise en cause du droit de la jeunesse à l’emploi aux conséquences catastrophiques, par le pouvoir en place dans le contexte socio-économique actuel d’aggravation des conditions de vie de notre peuple ?

Nous devons comprendre que l’Etat dont l’animation est actuellement assurée par le MPP et ses alliés (y compris leurs OSC satellites) demeure, et même de manière plus aggravée, un Etat néocolonial appliquant des politiques néo-libérales aux ordres des institutions financières internationales impérialistes comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Un tel Etat ne peut que fabriquer le chômage, car sa priorité n’est pas d’utiliser les ressources nationales (argent de l’or, du coton, impôts, taxes, etc.) pour créer des emplois pour la jeunesse mais de les collecter pour rembourser les dettes dont l’argent a toujours été détourné par les élites bourgeoises qui se sont succédé à sa tête. Sommé par ces fameux bailleurs de fonds qui lui intiment l’ordre de liquider le service public au profit du privé, l’Etat des riches, celui du MPP et de toutes les forces bourgeoises, raconte des mensonges sur un supposé poids important de la masse salariale sur le budget national et s’en sert comme raison pour ne plus recruter dans la Fonction publique. En même temps, il se refuse de dire au peuple quel est le poids des budgets et caisses noires à la Présidence du Faso, à l’Assemblée nationale et dans les grandes institutions sur ce même budget national, et surtout combien coûtent au contribuable burkinabè les détournements de milliards qui défraient quotidiennement la chronique. Mais, réduire les effectifs signifie-t-il que les masses paysannes laborieuses, la plus grande partie du peuple, ont suffisamment de techniciens d’agriculture pour les appuyer à moderniser l’agriculture ? Que l’éducation (du préscolaire au supérieur) a suffisamment d’enseignants pour sortir de sa crise structurelle actuelle ? Que le personnel soignant est suffisant pour que les gens du peuple soient bien pris en charge ? Que les effectifs des FDS sont en nombre suffisant pour assurer la sécurité des personnes, de leurs biens et l’intégrité du territoire ? Bien entendu que les réponses à ces questionnements non exhaustifs sont NON et NON ! De quel développement parle-t-on donc dans ce pays, à travers le PNDES du MPP et alliés ? Alors que l’Etat prétend qu’il n’y a pas d’argent pour investir dans les secteurs fondamentaux du développement du pays, alors que son objectif est de ramener la masse salariale aux normes de l’UEMOA (les fameux 35% du budget), qui sont celles de la Banque mondiale et du FMI, le même Etat s’adonne à des dépenses de prestige, dont la récente illustration est l’achat de véhicules de luxe à hauteur de 3 milliards de F CFA pour ces hommes et ces femmes qui le dirigent : ministres, directeurs d’institutions, etc. Ceux-ci ne sont-ils pas concernés par la réduction du train de vie de l’Etat ?  Cela apporte la preuve, une fois de plus, que cet Etat est celui des riches et non celui du peuple dont la jeunesse est frappée terriblement par le chômage.

  1. Nous devons également comprendre que le pouvoir MPP et alliés qui ont la charge d’animer l’Etat néocolonial, ont définitivement trahi l’Insurrection et la Résistance populaires et se présentent sous leur vrai visage de pouvoir néolibéral et antipopulaire. Jetant par-dessus bord ses promesses d’emplois pour la jeunesse (300 000 par an, avait promis Roch Kaboré pendant sa campagne en 2015), il s’érige en véritable bourreau de cette même jeunesse. Non content de liquider, par son incapacité d’impulser une relance de l’économie, de nombreuses petites et moyennes entreprises, le pouvoir en place, sans vergogne et pour satisfaire ses maîtres impérialistes, décide d’une coupe sombre et sans précédent dans les effectifs des recrutements à la Fonction publique. Du coup, l’on se trouve dans une situation désespérante où le soi-disant secteur privé qui ploie sous le poids de la crise économique et financière et écrasé de surcroît par les multinationales étrangères ne peut pas être pourvoyeur d’emplois, et où l’Etat, malgré le manque criard de ressources humaines dans tous les secteurs fondamentaux du développement, décide de recruter de moins en moins. Notre peuple, particulièrement sa jeunesse, a pourtant réalisé l’Insurrection et la Résistance populaires dans l’espoir d’un mieux-être dont la principale clé est l’accès à l’emploi. Par sa politique actuelle de l’emploi, le sort que le pouvoir en place réserve à la jeunesse, est l’émigration, le refuge dans la prostitution, la drogue, les trafics en tous genres et dans les mains des terroristes où de nombreux jeunes trouveront à s’employer.

Jeunesse populaire, patriotique et révolutionnaire du Burkina Faso,

Que devons-nous faire face à un présent et à des lendemains sombres que nous réserve le pouvoir actuel ?

  1. Nous devons exiger du gouvernement la restitution des 40% des emplois en moins pour la session des concours directs de cette année 2018, l’augmentation des effectifs de recrutements dans la Fonction publique proportionnellement aux besoins réels pour le développement de notre pays, l’amélioration des conditions de dépôts (en ligne et sur les sites physiques) et la prolongation du délai des dépôts des dossiers pour la présente session ;
  2. Nous devons nous organiser encore plus et approfondir la lutte pour défendre le service public, les emplois en nombre suffisant et décents pour la jeunesse, qu’elle soit diplômée ou non diplômée. Pour cela, les CDAIP invitent la jeunesse populaire à renforcer ses rangs dans la ville de Ouagadougou, à mettre en place des CDAIP là où ils n’existent pas encore, afin de créer avec d’autres organisations démocratiques un front de lutte pour l’emploi et contre l’Etat néocolonial et le néo-libéralisme, fossoyeurs de l’avenir de la jeunesse ;
  3. Pour les CDAIP, nous devons nous convaincre que la poursuite de la lutte pour un véritable changement en faveur du peuple par la voie révolutionnaire, est une nécessité. C’est le seul moyen qui permettra de résoudre véritablement la question de l’emploi pour la jeunesse et partant, la question du développement économique et social en faveur des gens du peuple.

Pour des emplois en nombre important et décents pour la jeunesse, en avant !!!

Vive la jeunesse combattive de la ville de Ouagadougou et du Burkina Faso !

 

Ouagadougou, le 5 juin 2018

 

Pour la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou,

 

Président

Elie TARPAG


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