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CONDAMNATION EN APPEL DE VITAL KAMERHE


Reconnu coupable de « détournement » de fonds publics, en appel, Vital Kamerhe a néanmoins vu sa peine réduite de 20 à 13 ans de travaux forcés ; ce qui correspond, dans les faits, à la prison. L’homme d’affaires libanais, Samih Jammal, 79 ans, a, pour sa part, vu ses vingt ans de réclusion se muer en six années d’emprisonnement. Quant à Jeannot Muhima Ndoole, troisième coaccusé dans ce procès dit « des cent jours », sa condamnation a été réduite de moitié, passant de deux à un an d’enfermement.  Ainsi en ont décidé les juges d’appel qui viennent ainsi de sceller le sort de l’ancien Directeur de cabinet du président congolais, Félix Tshisekedi, et de ses coaccusés. Pour rappel, Vital Kamerhe et Samih Jammal ont été reconnus coupables du détournement de plus de 50 millions de dollars de fonds publics engagés dans le programme « des cent jours », lancé par Félix Tshisekedi dans les mois qui ont suivi son accession au pouvoir.  Sans surprise, la confirmation de la culpabilité de Vital Kamerhe a provoqué l’ire de l’Union pour la nation congolaise (UNC), la formation de celui qui fut le principal allié de Félix Tshisekedi lors de la campagne présidentielle qui a porté ce dernier au pouvoir.  Dénonçant « un procès politique », l’UNC ne compte pas rester les bras croisés ; elle vient de sonner la mobilisation de ses troupes en appelant à des manifestations tous azimuts, comme s’il s’agit, pour elle, de laver un affront avec les détergents de la colère et de la protestation.

 

Ce verdict semble avoir sonné le glas de la carrière politique du leader de l’UNC

 

 

Que feront les partisans et sympathisants de l’ancien président de l’Assemblée nationale sous le régime Kabila, qui n’exigeaient ni plus ni moins que l’acquittement de leur champion ?  Répondront-ils à l’appel par des troubles à l’ordre public voire pire ? Si tel est le projet, c’est un pas qu’ils doivent se garder de franchir. Car, ni la violence, ni le désordre ne sauraient être la solution à leur désarroi.  Et pour autant que le droit ait été dit, la sagesse commande qu’ils se plient au verdict plutôt que de vouloir absoudre leur leader de ses péchés et se substituer à la Justice.  « Dura lex, sed lex ». L’Etat de droit a ses exigences auxquelles nul ne devrait se soustraire, pas même un ancien allié de chef d’Etat en exercice.  Cela dit, ce verdict semble avoir sonné le glas de la carrière politique du leader de l’UNC et à moins d’un spectaculaire coup de pouce du destin, on ne voit pas de quelle manière il pourrait revenir de cet enfer.  Et il faut croire que les rodomontades de son parti qui n’écarte pas la possibilité de « suspendre sa participation aux institutions », n’y feront rien. Le parti ira-t-il jusqu’à se retirer du gouvernement ? Plus facile à dire qu’à faire. Certes, un tel scénario affaiblirait l’Union sacrée dont est membre l’UNC. Certes, ce scénario engendrerait un nouveau round de négociations difficiles entre les composantes de la très hétérogène majorité. Mais avec ses cinq ministres au gouvernement, on peut déjà se demander si le parti de Kamerhe osera renoncer à ses privilèges pour sauver un homme politiquement… fini ou presque.

 

CBS

 

 

 

 

 


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