HomeA la uneCONTESTATION DE LA CANDIDATURE DE OMAR  EL-BECHIR AU SCRUTIN DE 2020

CONTESTATION DE LA CANDIDATURE DE OMAR  EL-BECHIR AU SCRUTIN DE 2020


L’opposition se noiera-t-elle dans le Nil ?

Décidé à flinguer la Constitution de son pays, qui limite à deux le nombre de mandats  présidentiels, le pistolero soudanais, au pouvoir depuis trente ans,  trouvera sur son chemin, l’Opposition vent debout contre son projet. Car, celle-ci n’entend pas se laisser enfoncer dans le gosier, la grosse couleuvre que représenterait, pour elle, un troisième mandat de l’homme fort de Khartoum.  Les hostilités qu’elle a ainsi déclenchées contre le pouvoir soudanais, ne pouvaient pas mieux tomber ; elles font aussitôt suite à l’annonce du Parti du Congrès national, le parti au pouvoir, de «vouloir engager les démarches nécessaires pour permettre au président soudanais de se présenter une nouvelle fois ». Il y a donc lieu de croire que la Loi fondamentale soudanaise se présentera au dictateur, sous un nouveau jour, parée de ses ravissants atours, pour son plus grand bonheur ou plutôt son plus grand fantasme, pour que le viol soit consommé !

Face à la manœuvre, l’Opposition est sur le pied de guerre ; c’est tout à son honneur.  Du reste, elle est dans son rôle de vouloir défendre, à tout  prix, la Constitution.  Reste que dans sa croisade contre le projet de maintien au pouvoir du président soudanais, elle court le risque de boire la tasse voire se noyer dans les eaux du Nil. En effet, il faut craindre, hélas, que le combat de l’Opposition ne soit perdu d’avance. Car, on voit mal l’oiseau  Omar prendre le risque de quitter définitivement le « nid » protecteur pour se retrouver à la merci de son redoutable « prédateur » qu’est la Cour pénale internationale (CPI).  Il le sait ; hors du pouvoir, il est vulnérable,  voire « fini » ; ses chances de se faire alpaguer par la CPI, sont bien grandes. C’est dire si cet ancien putschiste n’acceptera jamais de bon gré  de descendre de son piédestal, par instinct de survie.  L’épée de Damoclès de la CPI qui continue à planer au-dessus de son crâne dégarni, pourrait donc, en partie, expliquer sa détermination à s’accrocher à son fauteuil, tel un naufragé à sa bouée de sauvetage.

Il est temps de passer la main

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il pourra compter sur les soutiens de bien de ses pairs africains… en guise de solidarité de la confrérie des  satrapes. Sans compter ceux des pays du Golfe arabique, avec lesquels l’on sait qu’il entretient des relations étroites.  Mais jusqu’à quand l’illustre « wanted » planétaire continuera-t-il à régner sur son pays ? Si dans le bras de fer qu’elle vient d’engager avec le pouvoir sur la question d’un éventuel 3e mandat de El-Béchir, l’Opposition semble avoir peu de chances de le remporter, la communauté internationale « achètera »-t-elle sa bagarre ? Lui viendra-t-elle en appui ? Sera-t-elle même intéressée ? Rien n’est moins sûr. A supposer même que ce soit le cas, ce n’est certainement pas un accroissement des sanctions  internationales qui feront plier le satrape soudanais. A moins que l’annonce de ce 3e mandat, ne participe d’une stratégie de El-Béchir, destinée à obtenir des garanties d’une retraite dorée et paisible, en échange de son renoncement à ce mandat contesté.

En  tous les cas,  le président soudanais devrait penser d’abord à son peuple.

Il doit se donner le supplément d’âme nécessaire pour transcender son ego, dans l’intérêt de la Nation soudanaise plutôt que dans celui de sa personne.  Ce peuple a enduré un pouvoir vieux de trois décennies. C’est bien trop ; il est temps de passer la main. Surtout à une époque où la tentation du 3e mandat aux conséquences incalculables,  est de plus en plus combattue  par les peuples qui aspirent plutôt à l’alternance.  Des exemples de renoncement à un 3e mandat, sont récents sur le continent, le dernier cas en date étant celui du président congolais,  Joseph Kabila.  Comparaison n’est pas raison, certes.  Mais ce qui est possible en RDC, est tout aussi possible au Soudan de El-Béchir. Mieux, cela est même plus que jamais nécessaire.

 

Cheick Beldh’or SIGUE

 


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