COUPE DU FASO 2015 : On a frôlé le pire au stade municipal
Les matchs des quarts de finale de la coupe du Faso 2015 se sont joués le samedi 18 juillet 2015. Si le récent champion national, le RCB, est passé à côté de l’élimination face aux Léopards de Saint Camille, le duel au sommet entre l’USFA et l’ASFA-Y a failli prendre une tournure dramatique par la faute de supporters asfasiens qui n’ont pas accepté une décision arbitrale.
On jouait à peine 67 minutes lorsque, suite à un ballon venu de la gauche, le milieu offensif de l’USFA, Mohamed Sylla, d’une détente, joue celui-ci de la tête alors que le gardien de l’ASFA-Y, Mohamed Kaboré, disputait le ballon des deux mains. Cela déséquilibra le joueur adverse. L’arbitre central, Juste Ephrem Zio, n’hésite pas un seul instant à désigner le point de penalty suivi d’un carton jaune, le deuxième, synonyme de rouge pour Mohamed Kaboré. Pendant ce temps, c’est la panique autour de Mohamed Sylla qui a perdu connaissance. Les supporters de l’ASFA-Y, situés à la porte 1 du stade municipal, ne l’entendent pas de cette oreille et veulent déverser leur colère en tentant de pénétrer sur la pelouse, quand les forces de sécurité les dispersent à l’aide de gaz lacrymogène. C’était lors du duel au sommet de ces quarts de finale de la coupe du Faso entre l’USFA et l’ASFA-Y où on a frôlé le pire. Et pourtant, la partie avait bien débuté avec une formation des militaires, l’USFA, qui a très tôt pris d’assaut la défense asfasienne. Celle-ci a dû céder à la 3e minute par un but de Cyrille Kpan, suite à une belle combinaison offensive. A la suite de cette ouverture du score, l’USFA va continuer à avoir une maîtrise sur la rencontre et aurait pu davantage faire la différence jusqu’à la demi-heure de jeu où l’ASFA-Y va véritablement réagir à la 32e minute, avec son attaquant Simplice Yaméogo qui récupère un ballon mal apprécié par deux défenseurs de l’USFA avant d’envoyer une frappe à l’entrée de la surface de réparation que le gardien Arnaud Sako dégage en corner. Le même Simplice Yaméogo revient à la charge à la 42e minute, lorsqu’un peu décalé sur le flanc droit, il reprend un ballon que le gardien de l’USFA met en corner.
Les jaune et vert de l’ASFA-Y ne lâcheront pas prise puisqu’à peine la deuxième période débute, ils obtiennent l’égalisation à la 54e minute, suite à un corner. Jérémie Junior Bakary, d’un centre bien enveloppé de l’intérieur du pied droit, a logé le ballon directement au deuxième poteau dans la cage du gardien de l’USFA, Arnaud Sako. Le jeu s’anime davantage de part et d’autre lorsqu’intervient cette 67e mn et ce penalty suivi d’un carton rouge suite à la charge du gardien Mohamed Kaboré sur Mohamed Sylla. Les supporters de l’ASFA-Y étaient pratiquement en train de faire céder la grille de protection qui sépare la pelouse des tribunes, obligeant les forces de sécurité à user de gaz lacrymogène. En moins d’une minute la tribune de la porte 1 a été vidée. Il y a eu un arrêt de jeu d’environ 25 minutes avant la reprise. Pendant ce temps, ils n’étaient pas nombreux à se préoccuper de la santé du joueur Mohamed Sylla qui avait perdu connaissance suite à un traumatisme crânien. Conduit au CHU Yalgado Ouédraogo, Mohamed Sylla s’est réveillé après 19h, selon des responsables de l’USFA, avant de rejoindre son domicile tard dans la nuit du 18 juillet. Le penalty a été transformé à la 69e mn par Mikayoul Dramé pour le 2 buts à 1, avant qu’Ibrahim Sanfo ne porte l’estocade en inscrivant le 3e but dans le temps additionnel, permettant ainsi à l’USFA de l’emporter par 3 buts à 1. Pour l’entraîneur de l’USFA, Moussa Sanogo « Falcao », ses poulains auraient pu faire la différence lors de la première période, n’eût été leur manque de réalisme. Et d’ajouter qu’il espère pouvoir corriger certaines insuffisances avant les demi-finales. Cependant, son homologue de l’ASFA-Y, Souleymane Ouédraogo, justifie sa défaite par une faute d’arbitrage sans se reprocher une quelconque insuffisance dans le jeu. Dans les autres rencontres, l’EFO a pris le dessus sur l’AS Koupèla par 3 buts à 0, le RCB est venu à bout des Léopards de Saint Camille par 5 tirs au but à 4 après un nul de 0 but partout à l’issue du temps réglementaire et l’ASFB a disposé de CFFEB par 2 buts à 0. Pour les demi-finales, on aura droit aux oppositions ASFB – EFO et USFA – RCB.
Antoine BATTIONO
Résultats des quarts de finale
ASFA-Y – USFA : 1 – 3
CFFEB – ASFB : 0 – 2
EFO – AS Koupèla : 3 – 0
Léopards de Saint Camille – RCB : 0 – 0 (4 tirs au but contre 5)
Oppositions des demi-finales
USFA – RCB
ASFB – EFO
Que reproche-t-on aux arbitres ?
Que pouvait-on reprocher aux arbitres d’aussi mauvais, qui pouvait amener à les injurier et vouloir s’en prendre physiquement à eux ? Ce sont toujours les arbitres qui ont tort, mais pas les autres. Et pourtant, les arbitres burkinabè ne sont pas les derniers de la classe sur le continent, quand certains entraîneurs, dirigeants et supporters veulent remettre en cause leur niveau international. On se rappelle encore de certains anciens qui ont fait leur preuve sur le continent, avec des finales de coupes africaines de clubs et des CAN. Il ne s’agit pas d’affirmer que les arbitres ne se trompent pas ou ne passent pas à côté de certains de leurs matchs, mais le 18 juillet dernier, au stade municipal, entre l’ASFA-Y et l’USFA, il est difficile de déclarer que le corps arbitral a été mauvais alors qu’il y avait bel et bien faute sur cette action de la 67e minute. Quand nous entendons des personnes, voire des dirigeants affirmer que ces arbitres ne méritent pas d’être internationaux, on se demande où est-ce qu’ils ont pu amener leur club au niveau continental. Le trio dirigé par Juste Ephrem Zio fait partie des meilleurs du continent, puisqu’il est régulièrement en compétitions africaines de clubs. D’ailleurs, Ephrem Zio conduira le trio à Lubumbashi pour le match de la 4e journée de la Ligue africaine des champions entre le TP Mazembé et le club égyptien de Smouhla, après avoir officié Etoile sportive du Sahel (Tunisie) face au Stade malien. Pour avoir officié les CAN des cadets et juniors, le CHAN et la CAN, on ne peut pas déclarer qu’un tel arbitre ne mérite pas d’être international, si l’on n’a pas un autre problème pour masquer des insuffisances à bâtir des clubs solides, capables de rivaliser sur le continent. Les Burkinabè doivent être fiers de leurs arbitres en évoquant bien des noms d’un certain passé tels que les frères Lassina et Losséni Paré et aujourd’hui Juste Ephrem Zio et ses assistants. Que les uns et les autres sachent que Zio figure sur la liste des 12 arbitres du continent africain présélectionnés pour la Coupe du monde Russie 2018, en priant surtout qu’il continue de travailler afin d’être dans la sélection définitive.
A.B
samuel
/
Merci Mr Battiono pour ce commentaire bien fourni. On voit que vous avez fait (pardon! vous faites) des recherches sur les arbitres burkinabé et je vous encourage car ils sont les vrais porte-drapeau de la FBF
21 juillet 2015