CRISE A L’UNPCB : Les « frondeurs » promettent de prendre en otage la campagne cotonnière
A la suite de leur manif qui s’est soldée par la répression des manifestants, les cotonculteurs qui exigent le départ de Karim Traoré, président de l’UNPCB, ont promis de prendre en otage la campagne cotonnière 2015/2016 si ce dernier restait à son poste. Ils l’ont fait savoir lors de leur Assemblée générale (AG) tenue, le mercredi 25 mars 2015.
La crise qui sévit dans la grande famille de l’UNPCB (Union nationale des producteurs de coton du Burkina) a atteint son paroxysme, et risque de s’empirer encore si rien n’est fait pour une issue favorable. Les forces de l’ordre sans aucun ménagement, ont réprimé violement les frondeurs lors de leur manif devant le siège de la faitière pour exiger le départ du président, Karim Traoré, faisant des blessures et des arrestations, le mardi 24 mars 2015. Toute chose qui n’a fait qu’envenimer la tension. Comme réplique, ces manifestants se sont retrouvés au cours d’une Assemblée générale le mercredi 25 mars 2015, pour décrier le traitement subi, et ont promis de prendre en otage la saison cotonnière à venir, si Karim Traoré ne rend pas le tablier.
Revenant sur la genèse des faits, ces producteurs ont estimé que Karim Traoré s’est rendu coupable de faits graves et doit à cet effet libérer son bureau. François Tani, producteur de coton à Koumbia, quant à lui, s’est indigné contre le gouvernement qui sans daigner prendre au sérieux la situation de « détournement qui culpabilise Karim Traoré », n’a rien trouvé de mieux que de leur infliger des tortures inhumaines lors de leur manif. Tout en reconnaissant qu’aucune demande d’autorisation à manifester devant le siège n’avait été déposée dans le temps réglementaire, François Tani s’est insurgé contre l’agissement des forces de l’ordre, qui seraient allées jusqu’à renverser leurs repas par terre, «A Lèna, si la SOFITEX vient pour la mise en place des structures pour le début de la campagne, il faudra qu’elle traite avec Karim Traoré, la gendarmerie et la police. Ce sont eux leurs producteurs. Qu’on ne compte plus sur nous », s’est exprimé un producteur de Lèna. Selon ce dernier, les six personnes arrêtées la veille seraient tous de ce village, et il a fallu l’intervention de personnes ressources pour obtenir leur libération aux environs de 22 heures. Toute chose qui a irrité tout le village qui a opté de ne plus produire de coton.
A entendre les interventions des uns et des autres, il va s’en dire que la saison cotonnière rencontrera des difficultés cette année.
Josias Zounzaola DABIRE