HomeA la uneCRISE GAMBIENNE : Jammeh s’agite, Barrow travaille

CRISE GAMBIENNE : Jammeh s’agite, Barrow travaille


 

Malgré les sorties musclées du futur ex-président gambien, Jahya Jammeh, pour réaffirmer sa volonté de demeurer au pouvoir, son adversaire élu, Adama Barrow, ne désarme pas. En effet, l’homme se prépare activement pour prendre les rênes du pouvoir le 19 janvier prochain.  Il vient d’annoncer la mise en place prochaine d’un Plan de développement national. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Adama Barrow est dans son bon droit. Car c’est lui que les Gambiens ont élu et c’est donc normal qu’il se batte pour obtenir ce qui lui revient de droit. La volte-face de Jammeh est un hold-up électorral inacceptable. Même si dans la forme, la saisine de la Cour suprême à laquelle il dit s’en remettre est légale, il reste entendu que l’homme fait dans la surenchère. En tout cas, c’est de bonne guerre qu’Adama Barrow cherche à se doter d’un plan de développement national. Il ne doit pas donner l’impression aux Gambiens d’être intimidé par les déclarations guerrières de Jammeh. Certes, face à une brute épaisse comme Jammeh, il faut rester prudent. Ce d’autant que le satrape, on le sait, est capable de tout. Et il sait qu’il a du soutien. D’ailleurs, un adage dit que « quand un margouillat se coud un pantalon, c’est parce qu’il sait où mettre sa queue ». Si Adama Barrow qui s’était claquemuré dans un silence assourdissant, décide de sortir du bois, c’est qu’il a des garanties solides. Déjà, on peut croire que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) voire la communauté internationale, a pris le problème gambien à bras-le corps. L’organisation sous-régionale n’a-t-elle pas menacé le locataire du State house de l’en déloger, s’il le faut, par la force? Certes, la voie de la force semble plus risquée car Jammeh n’attend que ça pour mettre le pays sous couple réglée et profiter d’une situation de chaos pour se débarrasser d’adversaires gênants. C’est dire si la CEDEAO gagnerait à contraindre la Cour suprême à travailler vite et bien, et surtout à rendre un verdict dans l’intérêt de la démocratie, de la vérité et du peuple gambien.

Il serait de bon ton que la communauté internationale continue de soutenir à bout de bras Adama Barrow  pour sauver la démocratie en Gambie

Mais à quels autres moyens l’organisation sous-régionale pourrait-elle recourir si, malgré tout, Jammeh refusait de lâcher prise ? Dans un tel cas de figure, il appartient au peuple gambien de se mobiliser comme un seul homme derrière Adama Barrow pour contraindre Jammeh à céder le pouvoir. Si le peuple gambien hésite à déloger Jammeh de son palais, il n’aura que ses yeux pour pleurer. Mais réussira-t-il avec le soutien de la CEDEAO, à investir Adama Barrow le 19 janvier prochain? C’est le wait and see. En attendant, il faut saluer le fait qu’Adama Barrow a décidé de s’assumer. Même si rien n’est gagné d’avance, son engagement pourrait au moins contrarier les plans du satrape qui croyait que sa volte-face avait mis tout le monde K.-O. Adama Barrow se doit donc de s’armer de courage car, tout laisse croire que le bras de fer engagé contre Jammeh ne sera pas une partie du plaisir. Certes, l’autocrate n’est pas si serein que cela. A preuve, pendant qu’Adama Barrow travaille, lui continue de s’agiter. C’est en cela qu’il serait de bon ton que la communauté internationale continue de soutenir à bout de bras Adama Barrow  pour sauver la démocratie en Gambie et éviter un précédent dangereux. Car, il ne fait aucun doute que si Jammeh réussit ce coup de force, il fera des émules sur le continent noir.

Dabadi ZOUMBARA


No Comments

Leave A Comment