HomeA la uneCRISE POLITIQUE AU PAYS DE KABILA : Vivement un père Noël pour la RDC !

CRISE POLITIQUE AU PAYS DE KABILA : Vivement un père Noël pour la RDC !


 

Les évêques de la RDC, qui assurent la médiation entre les signataires de l’accord d’octobre dernier et le camp de l’opposant emblématique Etienne Tshisékedi, veulent des résultats avant Noël de sorte à sortir le pays de l’impasse politique avec son cortège de barricades dressées et de morts. En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que les prélats ont exclu la possibilité que leur effort de paix soit transformé par les participants au dialogue, en une tribune de tirades byzantines alors que la RDC est en train de se consumer. Et ils l’ont fait savoir à tous en des termes qui s’apparentent à un ultimatum. Avant Noël, exigent-ils, les assises doivent impérativement accoucher d’avancées significatives allant dans le sens d’une sortie heureuse de la crise. Et les évêques d’ajouter que « si aucun compromis ne se dégage d’ici là, ce sera la preuve d’un manque de volonté politique ». Tous les acteurs politiques sont donc interpellés, mais l’Eglise a surtout insisté sur la responsabilité des gouvernants qui, selon elle, doivent poser des actes palpables à l’effet de « rassurer le peuple congolais ».

La probabilité est forte que la fête de la nativité soit célébrée en RDC sans la paix du Christ

Autrement dit, la balle est beaucoup plus dans le camp de Joseph Kabila fils que dans celui de l’opposition regroupée autour du vieux lion, Etienne Tshisékedi. Or, tout indique que le dictateur manque de volonté politique pour justement rassurer le peuple congolais. Il lui aurait suffi, s’il avait été dans cette disposition d’esprit, d’accéder simplement aux requêtes de l’opposition qui, faut-il rappeler, ne sont pas trop lui demander. En effet, demander à un président de se souvenir du serment qu’il a prononcé en toute liberté devant la Nation et en vertu duquel il s’est engagé à respecter religieusement la Constitution, lui demander en outre de prendre des mesures de décrispation du climat politique en libérant les détenus politiques,  ne sont pas des revendications maximalistes. Il s’agit simplement de lui rappeler son devoir et sens de responsabilité. Chose qui irrite au plus haut point Joseph Kabila qui, en guise de réponse, a choisi de semer la désolation par le crépitement des armes. Dans ces conditions, la probabilité est forte que la fête de la nativité soit célébrée en RDC sans la paix du Christ. Et ce, d’autant plus que l’on voit mal l’opposition s’accommoder de l’arbitraire de Joseph Kabila au point de l’accompagner dans sa marche forcée vers la confiscation du pouvoir. Et pour en rajouter à l’angoisse des Congolais, la personne à qui profite le crime, c’est-à- dire Joseph Kabila, refuse de dire si oui ou non, il fera valoir ses droits à la retraite à la fin de la transition que l’opposition a dû faire violence sur elle-même pour lui concéder, à condition que la période concernée n’aille pas au-delà de 2017. De ce point de vue, l’on peut se risquer à affirmer que l’ultimatum lancé par les têtes mitrées, a de fortes chances de ne pas être observé. Dès lors, la bonne question qu’il convient de se poser est de savoir ce que va devenir la RDC après l’injonction des hommes de Dieu. Plusieurs scenarii pourraient être envisagés. Le premier scénario pourrait consister en une insurrection du peuple congolais, à l’image de celle que les Burkinabè ont menée dans leur pays en fin 2014 pour contraindre Blaise Compaoré à lâcher prise et à prendre le chemin de l’exil. Seulement, comparaison n’est pas raison. Car Ouagadougou n’est pas Kinshasa. En effet, le triomphe du peuple burkinabè sur l’arbitraire de leur président, n’est pas le fait d’une génération spontanée. Il a été construit méthodiquement et porté par des acteurs dont certains ont une tradition de militantisme forgée dans les associations estudiantines et syndicales. Peut-on en dire autant du peuple congolais ? Sans lui faire injure, l’on peut courir le risque de répondre malheureusement par la négative. Mais on peut croire, comme Jean-Paul Sartre, que « l’homme est un être condamné à être libre ». Quelle que soit l’adversité à laquelle il fait face, cela ne devrait pas être un alibi pour se résigner mais plutôt un stimulus pour s’émanciper. Le peuple congolais a intérêt à intégrer cet enseignement du philosophe existentialiste. Car, il n’est pas né pour grandir et mourir dans les chaînes.

L’apocalypse n’est pas à écarter, à moins que l’Esprit Saint touche le cœur de tous ceux qui ont juré la perte de la RDC

L’autre scénario pourrait être une riposte qui prendrait la forme de rébellions locales. Le dernier scénario pourrait être carrément une guerre civile. Ces deux dernières possibilités feraient l’affaire du dictateur et de tous ceux qui sont à l’affût, tels des vautours, attendant et souhaitant que le pays vole en éclats pour pouvoir profiter en toute impunité de ses immenses richesses. C’est pourquoi l’on comprend que les hommes de Dieu se plient en quatre et mouillent leur soutane, aujourd’hui plus que jamais, pour conjurer la catastrophe qui se profile à l’horizon et qui se rapproche dangereusement du fleuve Congo, à chaque fois qu’un Congolais est fauché par les balles assassines des sicaires de Joseph Kabila. Et ce dernier a été encouragé en cela par la Cour constitutionnelle qui, on se rappelle, avait pris la lourde responsabilité de lire à la Gondwanaise, la loi fondamentale de la RDC, pour permettre au dictateur de tricher avec la démocratie. Bref, la mort rôde et l’apocalypse n’est pas à écarter. A moins que l’Esprit Saint que les évêques ne manqueront pas d’évoquer dans leurs prières, touche le cœur de tous ceux qui ont juré la perte de la RDC. Vivement donc, en cette période de la nativité, un père Noël pour la RDC et  qu’il songe à mettre dans sa hotte, tout ce qui peut contribuer à amener les hommes et les femmes du Congo à avoir une haute idée de la politique, c’est-à-dire l’art de gérer la citée conformément à l’intérêt général. Car, c’est ce qui a toujours fait défaut au Zaïre d’hier et à la RDC d’aujourd’hui.

« Le Pays »


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