HomeA la uneCRISE SECURITAIRE ET HUMANITAIRE A L’EST

CRISE SECURITAIRE ET HUMANITAIRE A L’EST


Ludovic Dramane Thiombiano et ses camarades, élus et responsables de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de la région de l’Est, ont donné de la voix dans la matinée du 7 mai 2020 à l’effet d’attirer l’attention des gouvernants sur la situation sécuritaire, humanitaire et socioéconomique difficile qui prévaut dans leur région. C’était au cours d’un point de presse qu’ils ont animé au siège du parti du Lion, à Ouagadougou. Entre autres solutions pour venir à bout du terrorisme dans cette partie orientale du Burkina Faso, les hommes de Zéphirin Diabré ont proposé la mise en branle d’une nouvelle opération militaire qu’ils ont surnommée «  Ogapo », qui veut dire le dénouement final.

« Le dénouement final », en langue gourmatchema «Ogapo », est le nom de l’opération militaire que proposent des militants et responsables du parti du Lion de la région de l’Est, afin, disent-ils, de passer au peigne fin les 5 provinces de la région de l’Est et les « expurger » des terroristes et des grands bandits qui les écument. Cette proposition a été faite au cours d’un point de presse tenu hier, 7 avril 2020, au siège de l’UPC et animé par Ludovic Dramane Thiombiano, député et ses camarades, tous des élus et responsables dudit parti de la région de l’Est du Burkina Faso. Cette proposition, parmi tant d’autres (voir encadré), fait suite à un constat fait par ces derniers. En effet, Ludovic Dramane Thiombiano et ses camarades ont rappelé quelques faits. Pour eux, la région de l’Est qui fait actuellement l’objet d’attaques terroristes, était considérée avec son «  infortunée  » sœur du Sahel, comme les « pénitenciers » du Burkina Faso. A cela, ils ajoutent que les expressions telles que « la Gnagna profonde » et autres noms similaires, suffisaient, selon eux, à décourager certains agents de l’Administration publique sous certains régimes et sous celui-ci. Autre chose, autre lieu, les animateurs du point de presse ont affirmé que cela fait deux ans que plusieurs communes comme Matiacoali, Yamba, Madjoari, Bartiébougou, Foutouri n’auraient plus d’autorités administratives et politiques. «  Le pouvoir public local a plié bagage et se retrouve dans le chef-lieu de la région qui, du reste, selon certaines informations, est aussi menacé », a signifié Ludovic Dramane Thiombiano. Il poursuit en indiquant que depuis le début du mois de janvier, « il ne se passe pas une seule journée sans qu’on ne parle de viols, d’attaques armées, de tueries, d’enlèvements et de menaces dans cette partie du Burkina ». Autres faits et pas des moindres : « les terroristes ont implanté leur drapeau par endroits, et contrôlent même les pièces d’identité des usagers de la route », a confié Ludovic Dramane Thiombiano. Et de s’interroger : «  On se demande s’il y a un gouvernement digne de ce nom, à même de garantir la paix définitive dans cette zone et sur l’ensemble du territoire national. »

L’allégement du couvre-feu sollicité

Cette rencontre avec les Hommes de médias a aussi permis aux animateurs du point de presse de revenir sur la situation socioéconomique peu reluisante et qui, à leurs yeux, tire ses causes des nombreuses attaques que subit leur région. Pour ces élus et militants de l’UPC, l’économie s’est « écroulée » à cause de l’insécurité. Et à cela s’ajoutent les mesures de fermeture des marchés à cause de la maladie à coronavirus, ce qui leur faire dire que les acteurs économiques de l’Est sont en train de faire faillite. «  A ceci s’ajoutent la famine, les maladies et les aléas naturels », a ajouté Ludovic Dramane Thiombiano. Au vu de cette situation qu’ils qualifient d’abandon de leur région, ces élus et responsables du parti du Lion, comptent, dans les jours à venir, adresser une lettre à Roch Marc Christan Kaboré, président du Faso, afin, pour eux, de lui rappeler le serment qu’il a prêté de protéger le Burkina Faso et ses habitants. Ils ont, par ailleurs, demandé l’allègement du couvre-feu dans cette partie du pays, afin de soulager les populations. Des populations qui, toujours selon eux, sont sous couvre-feu depuis 14 mois.

Boureima KINDO

 

 

Les propositions de l’UPC pour venir à bout du terrorisme dans l’Est

« Pour notre part, en plus d’interpeller le pouvoir et d’assister les populations en détresse dans la limite de nos moyens, nous proposons au gouvernement les actions concrètes ci-après :
-une opération « Ogapo » (dénouement final) à travers laquelle les FDS et les volontaires de défense vont passer au peigne fin les 5 provinces de la région, pour les expurger des terroristes et des grands bandits qui les écument. « Ogapo » devra tirer leçon des succès et des échecs de « Otapoanu », impliquer fortement les détenteurs du savoir traditionnel du Gulmu et associer toutes les forces vives de la région ;
-un retour des populations déplacées, une fois l’opération menée avec succès ;
-la création d’un Centre de « déradicalisation » : Les experts et les populations cibles sont unanimes sur le fait que la plupart des attaques sont menées par des fils du Burkina. De ce fait, il faut que l’Etat tende la main à ceux des nôtres qui veulent sortir du bourbier terroriste. Mieux, il faut que l’Etat burkinabè arrache une partie de sa jeunesse qui s’est retrouvée dans les bras des obscurantistes. Le Centre de « déradicalisation » sera dirigé par des leaders religieux influents, des experts des sciences sociales et des officiers de notre armée. Il pourra avoir pour mission la prévention de la radicalisation des jeunes, l’inculcation des valeurs nationales aux publics vulnérables, et l’accompagnement idéologique et psychologique de ceux qui souhaitent abandonner le mal et se réinsérer dans la société,

-la prise de mesures de relance économique et d’accompagnement social dans la région ;
-un retour des agents et des symboles de l’Etat dans la région. »


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