DEMANDE D’ASSISTANCE DU PROCESSUS ELECTORAL EN COTE D’IVOIRE
A moins d’un an de la présidentielle, la Côte d’Ivoire a décidé de faire appel à l’Onu pour l’assister dans le processus électoral. Dans ce cadre, une délégation des Nations unies a été reçue mardi dernier par la Commission électorale indépendante (CEI). Officiellement, il est attendu de l’organisation onusienne, qu’elle détermine les besoins de la CEI, même si cette assistance demandée intervient dans un contexte où la Commission continue d’essuyer le feu roulant des critiques de l’opposition, notamment pour sa composition. Dans un tel climat délétère où les couteaux n’ont pas toujours été vraiment rangés, une sollicitude onusienne envers Abidjan, suffira-t-elle à faire retomber la tension et à régler les problèmes ? Rien n’est moins sûr. Et ce n’est pas tout : la nature de l’assistance souhaitée n’est pas sans susciter l’interrogation suivante : se fera-t-elle dans les strictes limites prescrites par la demande abidjanaise ? Une réponse affirmative à cette interrogation, ne doit souffrir d’aucune ambiguïté, au risque, pour la Maison de verre, de se mettre encore à dos une frange de la population ivoirienne qui garde toujours en mémoire, l’amer souvenir du rôle de certification des résultats, joué par l’organisation onusienne à l’issue des élections de 2011. On connait la suite… Une chose est sûre: pour un aboutissement réussi du processus électoral en perspective, le salut ne viendra pas de l’ONU. Il viendra, avant tout, des Ivoiriens.
Gageons qu’au finish, les acteurs politiques s’accorderont sur l’essentiel
Et ce faisant, il importe que certains préalables soient levés, notamment la délicate, très sensible et lancinante question de la composition de la CEI qui a longtemps constituée un sérieux point de frictions entre les différents acteurs politiques ivoiriens. En tous les cas, tant que le prérequis d’une CEI consensuelle ne sera pas réglé, il faut craindre que le vieux débat de la structuration et de la composition de l’organe, ne revienne à la surface. Cela dit, compte tenu des tensions qui persistent dans le contexte politique actuel et qui font craindre de nouveaux troubles à l’approche du scrutin présidentiel, l’on ne peut reprocher au pouvoir ivoirien, de demander l’accompagnement de l’ONU dans le processus électoral jusqu’à la date fatidique. Si une telle assistance peut contribuer à se prémunir contre le mauvais sort, c’est tant mieux pour la Côte d’Ivoire ! D’autant qu’en prime, il est fait mention d’une évaluation du contexte politique, assortie d’une rencontre avec tous les acteurs politiques, aux fins d’assurer un climat apaisé dans la course à la fonction présidentielle. Gageons donc qu’au finish, les acteurs politiques s’accorderont sur l’essentiel dans le souci franc et partagé d’une élection paisible et transparente profitable à tous les Ivoiriens.
« Le Pays »