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DEMOBILISATION DE COMBATTANTS MAÏ-MAÏ EN RDC


Chose promise chose due. Le chef des miliciens Maï-Maï qui opèrent dans la région de Béni et Lubero, Kambale Mayani, avait promis de démobiliser ses combattants. C’est désormais chose faite. En effet, une centaine sur 1 500 combattants Maï-Maï de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC), s’est rendue  le 21 mai 2020, à la MONUSCO, la mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. Un véritablement ouf de soulagement donc pour les autorités congolaises, notamment le président Félix Tshisekedi qui avait décidé d’intensifier les opérations militaires dans le nord-est du pays et de tendre la main aux milices qui souhaitent déposer les armes. C’est aussi, et c’est peu dire, une bonne nouvelle pour les populations de Béni et de Lubero, qui ne savaient plus à quel saint, sinon à quelle armée, se vouer tant elles étaient victimes d’exactions de la part des miliciens Maï-Maï.

Il ne faut pas tomber dans un optimisme béat

En tout cas, c’est un pas vers la pacification du nord-est de la RDC. Pour autant, faut-il croire à une paix durable ? Rien n’est moins sûr. Ce d’autant que ce n’est pas la première fois que des milices déposent les armes en RDC. On se rappelle que nombre des miliciens Maï-Maï qui avaient déposé les armes en 2013, avaient quelques temps plus tard, changé leurs fusils d’épaule en regagnant le maquis. C’est dire s’il ne faut pas tomber dans un optimisme béat. Tout laisse croire que c’est le terrain qui commande la manœuvre. Lorsque ces miliciens se sentent acculés comme c’est d’ailleurs le cas actuellement, ils acceptent volontiers de déposer les armes. Mais lorsque le rapport de force est en leur faveur, ils trouvent des prétextes pour reprendre les armes. En vérité, c’est une véritable danse de tango à laquelle se livrent ces miliciens au grand dam des populations du nord-est de la RDC. Il faut donc espérer qu’avec le nouveau locataire du palais de marbre, dont ils viennent de saisir la main tendue, l’on puisse construire une paix durable. Et cela passe nécessairement par un programme bien élaboré de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. En tout état de cause, cette démobilisation des combattants Maï-Maï qui s’apparente à un cadeau de Ramadan est bonne à prendre. Car, elle permettra à n’en pas douter aux populations de Béni et de Lubero d’avoir un tant soit peu du répit. En tout cas, en ces temps de Covid-19, c’est un mal de moins.

 DZ

 


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