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DISPARITION D’UN ACTIVISTE CONGOLAIS DANS UN INCENDIE


Mort accidentelle ou crime politique ?

Exit donc Luc Nkulula, du nom de cette figure bien connue du mouvement citoyen congolais Lutte pour le changement (Lucha), basé à Goma. En effet, cet activiste pro-démocratie très engagé, a péri dans l’incendie de sa maison dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 juin dernier. Agé de 33 ans, Luc Nkulula était titulaire d’une licence en droit. Plusieurs fois arrêté, il a été le principal porte-parole du mouvement lors de la rencontre avec le chef de l’Etat, Joseph Kabila, en août 2016. L’origine de l’incendie, jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, n’était pas connue, mais d’aucuns y voient, à tort ou à raison, la main invisible du pouvoir congolais que l’activiste dérangeait au plus haut point. Vrai ou faux ? Difficile d’y répondre. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec la situation socio-politique qui prévaut en RDC, tout ou presque est possible. Les activistes et autres militants pro-démocratie ne sont pas à l’abri d’actes d’intimidation sur fond de crimes politiques ; l’objectif étant de réduire au silence tous ceux qui sont vent debout contre un nouveau mandat du président Kabila.

Si le régime de Kabila est impliqué dans la disparition de cet activiste, l’enquête ne révèlera rien

C’est pourquoi le Comité laïc de coordination (CLC) qui appelle de tous ses vœux, au respect de l’accord de la Saint Sylvestre, demande l’ouverture d’une enquête indépendante afin de faire la lumière sur la mort de Luc Nkulula. Morceau choisi : « Le CLC, dans un souci d’égalité de tous devant la Justice, exige l’ouverture immédiate d’une enquête réellement indépendante pour déterminer les circonstances de la mort de Luc Nkulula et traduire les coupables en Justice », pouvait-on lire dans un communiqué rendu public, hier, 10 juin 2018. Sera-t-il entendu ? On attend de voir puisqu’en RDC, les enquêtes n’engagent que ceux qui y croient. Car, on l’a vu avec l’activiste Floribert Chebeya, assassiné le 1er juin 2010 dans des circonstances jusque-là floues. On a assisté à un simulacre de procès où des lampistes ont été condamnés pendant que les vrais commanditaires courent toujours. Il en est de même avec l’assassinat des deux experts de l’ONU,  qui a donné lieu à la condamnation de pauvres policiers qui, pourtant, ne faisaient qu’exécuter des ordres. C’est dire que si le régime de Kabila est impliqué dans la disparition de cet activiste, l’enquête ne révèlera rien, si ce n’est conclure à un court-circuit électrique.

B.O


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