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DOSSIER SALIFOU NEBIE:Le collectif « Justice pour Salifou Nébié » exige un traitement diligent


Le collectif « Justice pour Salifou Nébié » a animé une conférence de presse, le samedi 27 septembre 2014, à Ouagadougou. Objectif : interpeller la justice pour un traitement diligent du dossier Salifou Nébié et appeler les Organisations de la société civile à une unité d’actions de lutte.

 

Le collectif « Justice pour Salifou Nébié » exige que toute la lumière soit faite sur la mort du juge constitutionnel. Les membres de ce collectif ont fustigé, lors de leur conférence de presse, le 27 septembre, le manque d’informations sur le dossier Salifou Nébié, retrouvé mort le 24 mai sur la route de Saponé. « Quatre mois après le décès de Salifou Nébié ,et suite aux tergiversations constatées au niveau de la Justice sur la conduite de cette affaire, l’opinion publique reste toujours sans information sur ce dossier. C’est silence radio. La justice ne communique pas, de même que le gouvernement. N’eut été la déclaration du Procureur général près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Wenceslas Ilboudo, qui y avait vu un homicide volontaire, le rapport de l’autopsie faite par le légiste français, Stéphane Chochois, paru dans un article du journal « Jeune Afrique » conclut que le juge Nébié serait mort d’un accident routier. Nous avons appris les résultats de l’autopsie dans la presse. Il n’y a pas d’informations sur le dossier » a indiqué le président du Mouvement brassard noir (MBN), Boukaré Conombo. Même constat pour l’un des amis du juge défunt, Germain Bittiou Nama, qui a assisté à la conférence de presse. « J’ai eu à passer deux fois devant le juge d’instruction, mais je ne connais pas l’évolution du dossier. Mais l’impression que j’ai, c’est que c’est un dossier qui piétine. C’est vrai qu’il est d’une certaine complexité, mais mon souhait est que l’on trouve les moyens de le voir évoluer plus rapidement que ça ne l’est. Je crois que même le syndicat des magistrats a attiré l’attention sur le fait que le dossier piétine. Le souhait commun est que l’on trouve les moyens de faire évoluer rapidement le dossier. Aussi bien les juges que les amis et parents du juge souhaitent que très rapidement, la vérité se sache sur ce qui s’est véritablement passé le 24 mai », a relevé le Directeur de publication du journal « L’Evènement ». Le président de l’Association « Bâtir le Nahouri », Issaka Luc Kourouma, a également soutenu que le traitement réservé au dossier du juge Nébié se fait de manière timide. « Les juges ne communiquent pas. Quand vous allez à eux, c’est le secret d’instruction. Donc, on ne sait pas exactement ce qui se trame. Est-ce que les juges se basent sur le rapport d’autopsie du médecin légiste français ou sur le rapport des médecins burkinabè ? Nous voulons le savoir parce que les gens pensent qu’un rapport d’autopsie, c’est un évangile. Un rapport d’autopsie, c’est une pièce à témoignage. Le juge n’est pas obligé d’en tenir compte. C’est exactement comme un rapport qui peut aider mais pas le juge n’est pas tenu de prendre cela en compte. Aujourd’hui, nous ne savons pas sur quel pied ils sont entrain de danser», a-t-il affirmé.

Face aux tergiversations constatées au niveau de la Justice sur la conduite de l’affaire Salifou Nébié, a expliqué le président du MBN, des Organisations de la société civile (OSC) ont pris des initiatives de lutte pour faire aboutir le dossier. Ainsi, ces OSC regroupant des associations, mouvements syndicaux et des droits humains, s’étaient réunies, le 5 juillet dernier, à Pô dans la province du Nahouri, en conférence publique d’information et de sensibilisation sur la mort de Salifou Nébié. A cette occasion, une déclaration dite de Pô a été faite, selon Boukaré Conombo, par les OSC réunies au sein du collectif « Justice pour Salifou Nébié », appelant toutes les population à se mobiliser pour une « Journée nationale de rejet de la banalisation de la vie humaine ». A l’en croire, l’initiative de cette journée dont la date reste à fixer, vise également à exiger la lumière sur l’affaire Salifou Nébié et « tous les autres crimes de sang impunis ». En attendant, les membres du collectif ont interpellé l’autorité judiciaire afin qu’elle fasse diligence dans le traitement du dossier. « D’abord, que la justice communique et ne laisse pas s’éteindre cette affaire. Ensuite, nous faisons appel au gouvernement pour qu’il mette du sérieux, qu’il fasse diligence pour que ce dossier réussisse, sinon, nous ne baisserons pas les bras. Et vous allez voir les manifestations qui vont suivre incessamment », a prévenu Issaka Luc Kourouma.

Saïdou ZOROME


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