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DOSSIER THOMAS SANKARA : Mariam Sankara rassurée du soutien des autorités de la transition


L’épouse du président Thomas Sankara, Mariam Sankara, est allée rencontrer le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et le président du Conseil national de la transition (CNT), Sheriff Sy le 15 mai 2015. Accompagnée des avocats de la famille Sankara, elle a traduit sa reconnaissance aux autorités de la transition pour leur soutien quant au déroulement du dossier de son défunt époux.

 

Mariam Sankara, l’épouse du défunt président burkinabè Thomas Sankara, a été reçue en audience le 15 mai 2015 par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. A sa sortie d’audience, c’est l’un des avocats de la famille Sankara en l’occurrence, Me Ferdinand Djammen Nzépa, avocat au Barreau de Toulouse, qui s’est adressé à la presse en ces termes : « Nous sommes satisfaits par l’entretien que nous a accordé le premier ministre. Nous lui avons soumis un certain nombre de questionnements auxquels il a apporté des réponses très précises notamment sur l’évolution de la procédure. Nous avocats, nous sommes satisfaits parce que tout sera mis en œuvre pour que la procédure qui a été lancée puisse continuer même après la transition. Nous avions quelques inquiétudes sur le sort de cette procédure mais nous sommes sortis de cet entretien, extrêmement rassurés, car il nous a convaincus de ce que le juge d’instruction ne trouvera aucun obstacle sur son chemin pour mener à bien cette procédure. Nous avons été pendant quelques temps dans une impasse parce qu’on ne savait pas si ce dossier allait connaître un aboutissement un jour. Mais avec le nouveau gouvernement de transition, nous avons eu des espoirs et, aujourd’hui, ces espoirs sont confortés par ce que nous avons entendu dans le cabinet du Premier ministre qui nous a garanti la poursuite de ce processus judiciaire ».

A la question de savoir à quel niveau se situait les inquiétudes dont il a parlé tantôt dans sa déclaration, Me Ferdinand Djammen Nzépa a laissé entendre : « Nous avons parlé d’inquiétudes parce que vous savez que la procédure judiciaire n’a pas commencé ces jours-ci ; elle a commencé il y a plus de quinze ans et nous avons été confrontés à des blocages. En 2001, notre action a été rejetée par la Cour suprême. Nous avons engagé d’autres procédures qui n’ont connu aucune issue, qui ont été dans une impasse. La révolution qui s’est produite dans le pays a permis que le processus judiciaire se remette en marche. Notre inquiétude qui était réelle est levée puisque le ministre de la Défense et Premier ministre également, ont donné instruction, conformément à l’article 71 du Code de la justice militaire, à un juge d’instruction militaire, de poursuivre le processus. Pour nous, c’est assez rassurant. Le dossier est donc au niveau de l’instruction. L’instruction commence, les auditions sont en cours et le juge d’instruction militaire va inscrire le dossier à charge et nous, avocats de la famille, des parties civiles, nous apporterons des éléments pour faire avancer le dossier. On sait quand on commence une procédure mais on ne sait pas quand est-ce qu’on la termine. Les investigations vont être menées, les expertises vont se dérouler. Il n’y a pas de délai. Je ne pense pas que tout cela va se terminer cette année ».

« Il y a de l’espoir »

Après le cabinet du Premier ministre, Mariam Sankara s’est rendue, dans l’après-midi de la même journée, au Conseil national de la transition. « Les organes de la transition se sont montrés favorables au dossier Thomas Sankara et n’eût été l’insurrection populaire, je ne serai pas là aujourd’hui. Quand on sait que les députés de la transition sont les représentants du peuple, je me dis que c’est mon devoir de passer les saluer et les remercier pour le travail qu’ils font non seulement pour le dossier Thomas Sankara mais aussi contre l’impunité », ainsi s’est-elle exprimée à sa sortie d’audience avec le président du CNT, Shériff Sy.

Présente sur sa terre natale dans le cadre de la Convention des partis sankaristes et pour être entendue par la Justice à propos de l’assassinat de son époux, Mariam Sankara a félicité le peuple burkinabè pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé le 14 mai dernier. « Le peuple burkinabè surtout la jeunesse a grandi. Cette jeunesse sait ce qu’elle veut », a-t-elle dit. Pour elle, si beaucoup de jeunes sont sortis l’accueillir, c’est parce que la plupart d’entre eux se reconnaissent dans ce qui s’est passé pendant la révolution. Avec l’engouement manifeste des autorités de la transition, Mme Sankara s’est dit optimiste quant au bon déroulement du dossier de son défunt époux. « J’ai été reçue aussi par le ministre qui a manifesté sa volonté de poursuivre ce dossier jusqu’au bout. Au regard de cela, je peux dire qu’il y a de l’espoir. Le président du CNT m’a fait comprendre que ce n’est plus une affaire de moi, ni de mes enfants encore moins de la famille Sankara. C’est devenu une affaire de tous ceux qui sont épris de paix en Afrique et ailleurs. Vu les avancements qu’il y a eu, il serait très difficile de reculer. Le dossier pourrait prendre du temps pour connaître son dénouement, mais il y a de l’espoir », a-t-elle soutenu. Embouchant la même trompette le président du CNT, Sheriff Sy a affirmé que la présence de Mme Sankara dans les locaux du CNT est un témoignage de son engagement pour l’aboutissement du dossier de son défunt époux. « Elle a voulu nous témoigné qu’elle est aussi membre du CNT car elle se reconnaît dans l’insurrection populaire », a-t-il dit, avant de relater les efforts que les députés ont déjà consentis pour l’avancement du dossier Thomas Sankara. « Nous l’avons rassurée que nos députés ont déjà demandé au parlement français d’ouvrir un certain nombre d’archives sur l’affaire Sankara. Nous l’avons assurée aussi de nous battre en tant que citoyens burkinabè et militants panafricanistes pour ouvrir un certain nombre de dossiers pendant que la justice se fasse. L’insurrection populaire et la transition offrent la possibilité qu’un certain nombre de dossiers pendants en Justice soient ouverts et traités. Nous estimons que le dossier Thomas Sankara n’est ni le dossier de la famille Sankara ni le dossier du Burkina, mais le dossier de toute l’Afrique, car toute la jeunesse africaine voudrait savoir pourquoi cet espoir a été anéanti », a-t-il conclu. Bien avant de rencontrer la représentation nationale, l’épouse de Thomas Sankara, Mariam Sankara, avait été reçue en audience à la primature en fin de matinée.

Christine SAWADOGO et Mamouda TANKOANO

 

 


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