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Le bureau de la Coordination nationale des professeurs du Programme emploi-jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN) a organisé une conférence de presse le mardi 26 mai 2020 à la Bourse du travail, pour interpeller l’opinion nationale sur les difficultés liées à leur intégration dans la Fonction publique.

« La situation du PEJEN interpelle plus d’un dans la mesure où dans un Etat de droit, on recrute des jeunes pour les mettre en exploitation pendant trois ans. Et après, on leur dit d’aller s’asseoir à la maison. C’est donc un devoir pour nous, en tant que représentants des camarades, de poursuivre la lutte jusqu’à ce qu’on obtienne satisfaction », a déclaré le porte-parole du PEJEN, Assane Zoromé Revenant sur la genèse des faits, celui-ci a laissé entendre que c’est à la rentrée scolaire 2016-2017 que le pouvoir MPP a procédé à un recrutement de 4 200 professeurs dans le cadre d’un programme intitulé « Programme emploi-jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN). « Deux autres promotions vont suivre cette première, respectivement à la rentrée 2017-2018 et celle de 2018-2019. Aux dires des porteurs de cette initiative, ce programme devra permettre la résolution du chômage des jeunes et du déficit d’enseignants dans les salles de classes au post- primaire et au secondaire », dira-t-il. A l’en croire, ces jeunes, recrutés avec les niveaux DEUG 2 et licence, sont liés au ministère en charge de l’éducation nationale par un contrat de durée d’un an renouvelable deux fois, lequel renouvellement est conditionné par les résultats de l’évaluation annuelle. « A terme, ils sont censés être intégrés dans la Fonction publique, notamment pour ceux qui le désirent », a-t-il poursuivi. Mais plus de trois ans après, force est de constater que ce programme ambitieux n’a pas produit les résultats escomptés, au regard des difficultés auxquelles les professeurs du PEJEN sont confrontés quant à leur intégration dans la Fonction publique. Alors que le 17 mars 2016, dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères, le ministre Jean Martin Coulibaly, répondant aux raisons qui justifient le statut des PEJEN, soutenait que « la contractualisation est une précaution visant à asseoir une politique saine. Il faut se rassurer de la volonté des intéressés d’exercer le métier d’enseignant avant d’entreprendre des mesures d’intégration à la Fonction publique pour éviter les procédures longues de désintégration pour ceux qui désisteront éventuellement ». Ce qui veut dire, a soutenu Assane Zoromé, qu’après trois ans de contrat sur le terrain, l’intégration doit être automatique ou du moins que toutes les procédures se devraient de favoriser cette intégration. Au regard de ce qui précède, la Coordination nationale des professeurs du PEJEN, estimant avoir été roulée dans la farine par le pouvoir MPP, n’entend pas rester les bras croisés. « En fin de compte, nous avons 681 professeurs ayant servi 3 ans dans l’enseignement, qui sont laissés pour compte. Pour justifier ce taux d’échec, les autorités font savoir, à travers les médias, que les professeurs PEJEN n’ont pas le niveau. Nous rappelons que nous avons tous été recrutés avec au moins un BAC + 2 comme tout enseignant officiant au post- primaire et mieux, nous avons bénéficié de six mois de formation dans les écoles ENS et IDS. Au stade actuel, ces enseignants ont la conviction que le programme PEJEN ressemble plus à une exploitation sans scrupule des jeunes de la part de l’Etat censé leur apporter des moyens de vie décents », a-t-il martelé. Non sans inviter le pouvoir MPP à avoir un minimum de reconnaissance, de considération à l’endroit « des fils du pays qui se sont engagés dans le programme gouvernemental dénommé Programme emploi-jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN). C’est plus qu’un sacrifice que d’être un professeur du PEJEN. De servir gratuitement l’Etat sans salaire pendant trois ans pour se retrouver au chômage un jour. Dans la mesure où le programme avait pour objectif de résoudre le chômage des jeunes et également celui du manque d’enseignants dans les classes. Nous avons entamé des actions auprès du ministère de sorte à nous faire entendre. Mais à l’étape actuelle, le gouvernement compte toujours organiser un concours. Nous ne sommes pas contre ce concours en tant que tel, mais nous disons toujours que la loi 080 portant organisation générale de la Fonction publique a des dispositions qui permettent à l’Etat d’intégrer les professeurs du PEJEN à partir de la sélection de leurs dossiers », a-t-il tranché pour conclure.

Seydou TRAORE


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