EMBUSCADE CONTRE DES SOLDATS BURKINABE AU MALI : Quand AQMI tient sa promesse
Cinq morts et sept blessés, selon le communiqué du ministère burkinabè de la Défense et des anciens combattants. C’est le bilan macabre de l’attaque meurtrière dont ont été victimes les Casques bleus burkinabè de la Mission multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), hier 2 juillet dernier dans le Nord-Mali, plus précisément entre Goudam et Tombouctou. Pour un grand traumatisme, c’en est un pour l’armée burkinabè qui, depuis la mise en place de la MINUSMA, aura, par cette attaque, perdu un nombre élevé de soldats. On se rappelle qu’elle avait déjà été victime d’une autre attaque en août 2014, qui avait coûté la vie à trois soldats. Et cette dernière attaque, tout comme la précédente, a été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) qui avait d’ailleurs promis de rendre gorge à tous les pays qui auront pris part à la lutte contre le terrorisme dans les septentrion malien. Promesse tenue donc par les barbus ! Cela dit, tout se passe comme si les fous d’Allah bénéficiaient de complicités à plusieurs niveaux. Sinon, comment ont-ils pu tendre une embuscade à un moment et à un endroit insoupçonnés, convaincus que les soldats burkinabè y tomberaient ?
Les multiples attaques perpétrées contre la MINUSMA sont la preuve que lutte contre le terrorisme au Nord-Mali est loin d’être terminée
En tout cas, il est plus que jamais urgent que l’ONU qui vient de prolonger le mandat de la MINUSMA, veille à la sécurité de ses hommes, soit
en leur donnant plus de moyens, soit en leur conférant un mandat plus offensif qui leur permettra d’aller à la traque des djihadistes qui cherchent à tout prix à reprendre du poil de la bête. Car, à l’allure où vont les choses, il faut craindre que le moral des troupes ne soit atteint avec cette comptabilité macabre qui n’en finit pas. La preuve est que quand ce ne sont pas des soldats burkinabè qui tombent dans une embuscade, ce sont des soldats nigériens qui sont attaqués à l’arme lourde. Quant aux soldats tchadiens et français, on n’en parle pas, tant ils ont payé un lourd tribut. Tout bien considéré, ces multiples attaques perpétrées contre les forces de la MINUSMA et très souvent contre l’armée malienne, sont la preuve que lutte contre le terrorisme au Nord-Mali est loin d’être terminée. Acculés jusque dans leurs derniers retranchements, les djihadistes, conscients qu’ils n’ont rien à perdre, vont multiplier les embuscades et les attaques kamikazes ; ce qui ne manquera pas de semer la psychose aussi bien chez les forces internationales en présence qu’au sein des populations déjà fort éprouvées. Dans la forêt de Wagadou, à l’ouest du pays tout comme à Fakola au sud, les djihadistes donnent la preuve qu’ils sont là et qu’il faut toujours compter avec eux. Que tous ceux qui croyaient que la signature de l’accord de paix d’Alger mettrait fin au conflit malien, se ravisent. Car les djihadistes n’ont pas encore dit leur dernier mot.
B.O
