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ENQUETE PARLEMENTAIRE SUR LE FONCIER URBAIN : Des associations relèvent des insuffisances


Les membres de la Coordination des associations de lutte pour le droit au logement étaient face à la presse le 21 novembre 2016, à Ouagadougou, pour donner leur point de vue sur  l’enquête parlementaire qui a été menée sur la gestion foncière dans les grandes villes du Burkina Faso.

 

Donner son point de vue sur les résultats de l’enquête parlementaire sur la gestion foncière, c’est l’objectif de la conférence de presse organisée le 21 novembre 2016 par la Coordination des associations de lutte pour le droit au logement. Pour Mathurin O. Nikiéma, président de l’association Namanegb Zanga et porte-parole de la coordination, « cette enquête de l’Assemblée nationale est une œuvre salutaire en ce sens qu’elle a permis de faire la lumière sur une injustice faite depuis près de 2  décennies à des milliers de citoyens. Ces habitants sont bâillonnés par des groupes de personnes véreuses qui les expropriaient de leurs parcelles. Cette enquête est une réponse à notre sollicitation de faire des audits dans toutes les opérations de lotissements qui sont marquées par des irrégularités en matière de gestion foncière et qui ont connu des contestations des demandeurs résidents ». Cependant, les membres de la coordination, tout en ayant foi à la véracité des informations contenues dans le rapport, ont relevé des insuffisances comme la non prise en compte de certaines zones de lotissement, le non approfondissement de l’enquête, etc. Ils ont aussi émis une inquiétude quant à la mise en œuvre  des recommandations de l’Assemblée nationale. Ils   demandent donc, comme beaucoup d’autres personnes, que l’enquête soit approfondie dans certaines zones du Burkina. Ils saluent la recommandation de l’Assemblée nationale selon laquelle, des audits doivent être faits sur les lotissements de Boulmiougou où des milliers de  personnes ont été spoliées de leurs parcelles. Après des témoignages de personnes qui ont subi cette injustice, dont Bibata Soanga, madame Kanyouré Rasmata, Soré Minata, Sanfo Mamadi, etc., des exemples de malversations et de spoliations ont été donnés. (Lire encadré). Les  membres de la Coordination des associations de lutte pour le droit au logement, par la voix de leur porte-parole,  Mathurin O. Nikiéma, exigent aussi que  tous ceux qui ont spolié des terres (parcelles)  les remettent aux propriétaires. En  outre, ils demandent que le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif fassent respectivement leur travail pour que cette enquête ne soit pas « un scénario organisé pour tromper le peuple afin de mieux l’exploiter ». Selon Mathurin O. Nikiéma, le législatif a fait son travail. « Nous demandons à la justice de suivre le cours des évènements en suspendant ses jugements sur les questions foncières dans les zones conflictuelles qui ont fait l’objet de l’enquête parlementaire », a indiqué Mathurin O. Nikiéma. Et  d’ajouter : « Il nous est difficile de comprendre que l’Assemblée nationale demande des audits sur une zone et que la justice continue d’ordonner l’expulsion d’un habitant de cette zone sur la base de documents reconnus faux par l’enquête. (L’ordonnance n° 97-4 rendue le 21/10/2016 relative à l’expulsion de madame Soré Bibata ». Les membres de la coordination ont, par ailleurs, interpelé le gouvernement sur la situation sécuritaire de l’arrondissement 7, suite aux évènements liés à la cérémonie d’installation du maire  dudit arrondissement.

 

Casimir Abatidan NASSARA (Stagiaire)

 

 

Quelques exemples de malversations de parcelles selon la coordination des associations

 

Ÿ A Balkuy : 317 ha sont confisqués par la SOCOGIB sans dédommagement des propriétaires terriens

Ÿ A Sandogo : environ 1726 parcelles sont occupées illégalement (sans attribution ;

Ÿ A Nagrin 2149 personnes ont été victimes de malversation de parcelles dans les numéros bleus (les parcelles ont été attribuées à des colonisateurs pendant qu’aucun résident n’a obtenu sa part) : de même que les autochtones et résidents à Koubritenga.

Ÿ A Nagrin : les fiches de recensement et reçus de paiement de plusieurs personnes (qui ont été victimes de malversations) ont été retirés frauduleusement

Ÿ A Saaba : environ 3826 personnes ont été victimes d’injustice lors des lotissements à Barogo ; actuellement madame Kayouré Rasmata est traînée devant les tribunaux à des fins d’expulsion de sa parcelle ;

Ÿ A Yagma : 18000 personnes sont menacées de déguerpissement par la SOCOGIB.


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