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ENROLEMENT DES BURKINABE DE L’EXTERIEUR


Tout ça pour ça ?

Débutée le 4 janvier dernier, l’opération d’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur, dans la perspective des élections présidentielle et législatives de 2020, tire inexorablement  à sa fin. Quelque cinq jours avant la fin de cette opération, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a tenu à faire le point de la situation aux Hommes de médias. C’était le 22 janvier dernier à Ouagadougou. Au total, 14 185 de nos compatriotes de l’étranger, se sont enrôlés. Toute chose qui a surpris plus d’un, y compris moi-même fou, quand on sait que les chiffres attendus étaient de l’ordre de 1 500 000 à 2 000 000 d’électeurs à l’étranger. Personnellement, je me suis posé beaucoup de questions. Que s’est-il passé ? Pourquoi nos compatriotes de l’extérieur n’ont-ils pas voulu s’enrôler massivement ? Faut-il y voir un signe de désaffection ?

Je suis d’autant plus surpris que pendant des années, nos compatriotes de l’extérieur n’avaient de cesse de dénoncer une forme d’exclusion dont ils se disaient victimes, liée au fait qu’ils n’étaient pas autorisés à prendre part au choix des dirigeants du pays. Alors même, disaient-ils, qu’eux aussi, même étant à l’étranger, contribuent au développement du pays à travers des actions d’investissements. Ce qui n’est pas faux. Et je pense d’ailleurs que c’est en prenant en compte une telle critique, somme toute justifiée, que le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré a mis les bouchées doubles pour que tous les Burkinabè, en âge de voter, de l’intérieur comme de l’extérieur, puissent prendre part aux prochaines échéances électorales. Je ne comprends donc pas pourquoi après tout ce boucan et tous ces moyens colossaux débauchés, on se retrouve avec un chiffre aussi dérisoire de moins de 15 000 enrôlés dans les ambassades et consulats. Tout ça pour ça ? J’entends déjà certains dire  que le pouvoir n’a pas facilité l’opération en délocalisant les sites d’enrôlement dans certaines localités éloignées des capitales.

Nombreux sont nos compatriotes qui ne sont pas intéressés

Ils ont peut-être raison. Mais quand je regarde le nombre de personnes enrôlées, exemple, à Paris (263) et à Abidjan (2 604), je tombe des nues parce que je me rends compte que nombreux sont nos compatriotes qui ne sont pas intéressés. Sinon, on aurait pu dépasser les chiffres donnés dans les deux capitales sus-citées, tant je sais qu’ils sont nombreux les Burkinabè qui y vivent et qui ont l’âge de voter. Je sais de quoi je parle. C’est dire donc que le problème est ailleurs. Mais je ne saurais en dire plus. En tout cas, j’ai entendu certains dire aussi que c’est parce que l’on a exigé la carte consulaire qu’une grande partie de notre diaspora n’a pas pu se faire enrôler. Là aussi, les faits ont prouvé le contraire puisque certains d’entre eux se sont enrôlés avec leur CNIB. Ce n’est pas moi qui le dis. Ce sont des choses qui peuvent être vérifiées sur le terrain par ceux qui ne me croient pas. De toute évidence, moi, je me ferai enrôler dès début février prochain pour être sûr que ma voix comptera lors des prochaines élections qui cristallisent déjà  beaucoup d’attentions. Et j’invite tous mes compatriotes à en faire autant. Car, c’est à nous de décider de qui va nous diriger au risque de nous le voir imposé.

 

« Le Fou »


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