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ETAT DE DEGRADATION AVANCEE DES ROUTES DANS LA REGION DE L’EST : Les populations expriment à nouveau leur colère


Ce matin du 19 avril 2017, c’est une marée humaine qui a envahi les artères  principales de la ville de Fada N’gourma. En effet, suite à l’appel de la CCVC /Gourma, ce sont des fonctionnaires, commerçants, ouvriers et élèves qui ont battu le pavé pour se retrouver à la Place des martyrs afin de manifester leur ras-le-bol quant à l’état de dégradation avancée des routes de la région de l’Est.

 

Les membres du bureau de la CCVC  à la première ligne des marcheurs, ont parcouru un circuit d’environ 8 km à l’intérieur de la ville, avant d’arriver au gouvernorat où les attendait le 1er responsable de la région, le colonel Ousmane Traoré. Avant tout propos, les marcheurs ont entonné en signe d’amour et de fierté pour la patrie et de combativité, dira le coordonnateur de la CCVC, Adolphe Tankoano, le Ditanyé. Après l’exécution de l’hymne national, le coordonnateur de la CCVC, s’adressant au gouverneur, a rappelé qu’à l’instant où il parle, les quatre autres provinces de la région de l’Est vivent la même ambiance, c’est-à-dire que les populations sont dans les rues. Et si toutes les provinces de la région sont dans la rue, c’est parce qu’elles ont besoin de communiquer entre elles et avec d’autres localités du pays, à travers de bonnes routes. Pour cela, elles sont dans la rue pour réclamer la réfection et /ou l’entretien des routes (RN 4, RN 18, RN 19, RN 24…) et de certains ponts qui menacent de céder, ajoute t-il. Adolphe Tankoano a rappelé au gouverneur que cette marche est la énième du genre et que des messages ont été adressés aux hauts-commissaires des provinces, au gouverneur de la région et même au Premier ministre. Malheureusement, toutes les réponses à ces messages ont été les mêmes, c’est-à-dire sans propositions concrètes de début des travaux. C’est pourquoi dira-t-il, cette fois la CCVC préfère s’adresser à Dieu et non aux anges.

Pour le délégué des marcheurs, Dieu ici c’est Rock Marc Christian Kaboré, président du Faso, et il lui demande d’être un médecin, un bon médecin qui sait se mettre à l’écoute des malades et leur apporter des soins adéquats et non un médecin qui viendra après la mort du patient. En effet, dans la lettre adressée au président du Faso et remise au gouverneur, ils ont rappelé que les routes de la région de l’Est dans leur ensemble n’ont plus été entretenues depuis  2012, provoquant ainsi une dégradation avancée de ces voies. Toute chose qui impacte négativement sur la vie sociale, économique, touristique et culturelle de la région ; pire qui entraîne quelques fois des désagréments comme de multiples accidents de la circulation ou des décès de malades liés aux secousses lors des évacuations. Il en appelle alors au bon sens de responsabilité du président du Faso en ces termes : « Nous en appelons donc à votre haute responsabilité. Excellence, gouverner c’est prévoir, dit-on. N’attendez donc pas l’irréparable avant d’agir. Nous ne souhaitons pas être victimes d’un quelconque drame pour ensuite bénéficier de compassion du gouvernement. Agissez donc, Excellence, pendant qu’il est encore temps ». A l’issue de la remise de ladite lettre, M. le gouverneur prenant la parole, a tenu à saluer tout d’abord l’esprit républicain de la marche qui s’est déroulée, sans heurt ni casse. Il a ensuite signifié aux marcheurs que lui-même vit le calvaire de la route, car l’empruntant régulièrement pour des raisons de service. Du reste, il a ajouté que le gouvernement est conscient de l’état des routes de la région de l’Est. C’est pourquoi des marchés ont été passés et les entrepreneurs ayant obtenu ces marchés  se sont installés depuis deux semaines. Cependant, les questions de réfection des routes sont tellement sensibles qu’il a demandé l’indulgence des populations  afin de donner le temps qu’il faut aux entreprises pour qu’elles livrent des travaux bien exécutés à la fin.

C’est sur ces mots du gouverneur que les marcheurs se sont retirés assez perplexes en scandant qu’ils sont fatigués des promesses,   mais veulent plutôt du concret. Ceux-ci se sont retrouvés à la Place des martyrs  en vue de se féliciter et s’encourager pour la mobilisation et, avant de se quitter, ils disent rester en veille et en cas de besoin, le sifflet du rassemblement va retentir.

 

Mardia Amal BANGOU (Correspondant)

 

 

 


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