HomeA la uneEXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : Tout fraudeur doit être traité comme un terroriste

EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : Tout fraudeur doit être traité comme un terroriste


Interpellé par l’Assemblée législative de transition (ALT) sur les conséquences de la fermeture ou l’abandon des sites miniers d’orpaillage du fait de l’insécurité liée au terrorisme, le ministre en charge des mines a enfoncé une porte déjà ouverte en déclarant que plus de la moitié de l’exploitation artisanale d’or échappe au contrôle de l’Etat. « La fraude de l’or est accentuée par le terrorisme parce qu’il y a des sites qui sont hors de contrôle dans des zones dites rouges, exploitées par les terroristes », a-t-il ajouté. Et il suffit de regarder de très près pour comprendre que toutes les régions frappées de plein fouet par le terrorisme, abritent des sites miniers. De la région de l’Est à celle du Sud-Ouest en passant par le Sahel, le Centre-Nord et la Boucle du Mouhoun, toutes sont connues pour être des zones minières. C’est d’ailleurs la raison principale qui fait qu’elles attisent la convoitise des groupes armés terroristes qui cherchent à les mettre sous coupe réglée. L’objectif étant de piller au maximum notre or. Or, tant que ces gens sans foi ni loi continueront à avoir la haute main sur nos ressources minières, le pays ne connaîtra pas la paix. C’est pourquoi j’apprécie la décision prise par les autorités, de procéder à la fermeture de certains sites miniers. Cela pourrait contribuer à assécher leurs sources de financement et les empêcher ainsi de se faire une santé militaire après les cuisants revers qu’ils subissent à l’issue d’affrontements avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) et leurs supplétifs. Cela dit, il faut veiller à la sécurisation de ces sites d’or parce que les terroristes sont ainsi faits qu’ils sont capables de tout.

 

La pagaille et la fraude se nourrissent du laxisme

 

Il ne faut leur donner aucun répit de sorte à ce qu’en manque de logistique et de financement, ils soient obligés de signer leur reddition. Dans le même temps, j’invite les autorités à ouvrir grandement l’œil et le bon sur les agissements de certaines sociétés minières qui semblent faire du contexte sécuritaire délétère de notre pays, une rente de situation. Si bien qu’elles prétextent du terrorisme pour empêcher l’accès de certains compartiments de leur mine, aux agents publics chargés du contrôle. Voyez-vous ? C’est une attitude qui frise tout simplement la déloyauté et qui mérite d’être sévèrement sanctionnée. On savait déjà que des sociétés minières de la place ne jouent pas franc-jeu. Mais de là à vouloir en rajouter avec des comportements ostensiblement frauduleux, c’est un pas de trop qu’elles auraient dû se garder de franchir. Malheureusement, si l’on en est arrivé là, c’est parce que le pouvoir a laissé faire. Car, comme on le sait, la pagaille et la fraude se nourrissent du laxisme. Or, Dieu seul sait si notre Administration publique est laxiste si bien que même des agents chargés du contrôle peuvent biaiser un rapport si on leur tend quelques billets de banque. Ce n’est pas moi qui le dis. Les faits parlent d’eux-mêmes. Autant certains patrons de sociétés minières font dans le clair-obscur, autant certains services de contrôle font montre d’un clientélisme démesuré ; les uns et les autres préférant privilégier leurs intérêts personnels au détriment de ceux de l’Etat. Ces pratiques, il faut le dire, existaient bien avant l’avènement du terrorisme dans notre pays. Certes, comparaison pour comparaison, mais un fraudeur d’or n’est rien moins qu’un terroriste qui mérite d’être traité comme tel.

 

« Le Fou »


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