HomeFocusFAGEAC : Vers une baisse sensible de la fécondité à Ouagadougou

FAGEAC : Vers une baisse sensible de la fécondité à Ouagadougou


L’Institut supérieur des Sciences de la population (ISSP) de l’université de Ouagadougou a entrepris depuis 3 ans, en collaboration avec le Laboratoire population-environnement-développement (LPED) de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en France, un projet de recherche intitulé « Familles, genre et activités en Afrique subsaharienne (FAGEAC) : quels changements dans la gestion du bien-être des ménages? » La cérémonie de présentation des résultats dudit projet a eu lieu le jeudi 20 février 2014 dans les locaux de l’ISSP.

«Une persistance de la polygamie à Ouagadougou soit 7,8 % des femmes et 3,5% des hommes en union de polygamie ; une inégalité entre hommes et femmes dans l’accès à l’éducation soit une proportion de 38,2% de femmes sans instruction et 24,6% chez les hommes ; une diminution du taux de fécondité avec l’instruction soit une baisse sensible de la fécondité dans les prochaines années ; 3 ménages sur 10 dans la ville de Ouagadougou n’ont pas accès à l’électricité ou à l’eau potable et très peu de ménages disposent des toilettes adéquates, etc. ». Tels sont, entre autres, les résultats de la recherche du projet « Familles, genre et activité en Afrique subsaharienne (FAGEAC)  : quels changements dans la gestion du bien-être des ménages », entrepris par un groupe de chercheurs de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’université de Ouagadougou, dont l’atelier de dissémination s’est tenu le 20 février dernier . Ce projet de recherche, qui a concerné 3 villes de l’Afrique de l’Ouest, notamment Cotonou, Ouagadougou et Lomé, a pour objectif général, selon sa coordinatrice, Bilampoa Gnoumou, d’analyser les recompositions familiales à l’œuvre en milieu urbain à travers les rapports sociaux de sexe et la satisfaction des besoins du ménage. A l’en croire, les dynamiques démographiques et sociales observées au cours des dernières décennies en Afrique sont parlantes. En effet, elles rendent compte d’importants changements au sein de l’organisation familiale,  d’où la complexification des modèles familiaux, la relative perte de prérogative de la logique lignagère sur la formation des unions, les progrès en matière de scolarisation, notamment des femmes, la montée du divorce, le recul de l’âge au premier mariage, etc. Ce projet, a-t-elle ajouté, a bénéficié de l’appui financier de l’Agence nationale de la recherche (ANR) basée en France et son exécution a connu aussi la participation du Centre d’étude et de formation en population (CEFORP) de l’université d’Abomey-Calavi au Bénin, et de l’Unité de recherche démographique (URD) de l’université de Lomé au Togo. La cérémonie de l’atelier de restitution des résultats du projet de recherche a connu la présence du Directeur de l’ISSP, Dr Jean-François Kobiané, et du Vice-président de l’Université de Ouagadougou, qui ont félicité et encouragé les chercheurs dudit projet, pour le travail abattu. De l’avis du Directeur de l’ISSP, la recherche FAGEAC vient montrer une fois encore l’expertise de l’ISSP dans les questions du genre et son engagement à travailler avec l’ensemble des partenaires intervenant dans le domaine pour, non seulement la production des connaissances, mais aussi et surtout, leur utilisation dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques de développement. Et au Vice-président de l’Université de Ouagadougou d’ajouter que  la portée du thème développé n’est pas à démontrer, car la question du genre, a-t-il rappelé, occupe une place de choix parmi les priorités transversales de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) 2011-2015. Par ailleurs, il se tiendra du 17 au 28 mars prochain à l’ISSP, une formation régionale en genre qui sera organisée en 4 modules, dont un module sur les violences faites aux femmes, un module sur genre et éducation et un autre sur genre et santé de la reproduction.

Mamouda TANKOANO


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