HomeA la uneFIFA : Des chantiers énormes pour le nouveau président   

FIFA : Des chantiers énormes pour le nouveau président   


 

La Fédération internationale de football et associations (FIFA) a un nouveau président. Il s’appelle Gianni Infantino. Il a été élu avec 115 voix au second tour devant le cheikh bahreïni Salman Ben Ibrahim al-Khalifa qui, lui, a obtenu 88 voix. Ainsi donc, tous les pronostics ont été déjoués. Car c’est un jeune homme considéré comme un outsider, même s’il est du sérail, qui succède à Joseph Blatter en place depuis dix-sept ans. Le nouveau président aura fort à faire pour redorer le blason de la FIFA dont l’image a été sérieusement écornée par une série de scandales. Mais le combat le plus rude que le nouveau président devra mener, sera de détruire méthodiquement cette caverne d’Ali Baba que la FIFA a fini par devenir du fait de l’activisme de tous ces « dinosaures » véreux et cupides, pour la ramener aux fondamentaux de cette institution à but non lucratif née à Paris en 1904. La FIFA doit redevenir cet instrument sacré qui rapproche les peuples grâce à la magie du ballon rond. Mais disons-le tout net, il faut plus que du volontarisme pour relever cet immense défi, car la FIFA est décrite comme « une multinationale tentaculaire qui brasse des milliards » grâce à la vente des droits télévisés de la Coupe du monde et aux sponsors (Coca-cola, Adidas…). Elle est surtout minée de l’intérieur par des hommes aux appétits financiers gargantuesques, auxquels il serait périlleux voire suicidaire de s’attaquer. Et lorsque la gangrène de la corruption et de la cupidité gagne la tête, comme c’était le cas sous l’ère Blatter, c’est tout le système qu’il faut nécessairement détricoter à travers une véritable refondation qui mettra l’accent sur la personnalité et la moralité des candidats aux différents postes, et sur une plus grande orthodoxie dans la gestion des finances à travers une reddition sans complaisance des comptes.

Gianni Infantino doit s’entourer d’une équipe compétente

Il est incontestable, en effet, que la FIFA est toujours truffée de margoulins qui ont « dîné avec le diable » Blatter, et il va falloir énergiquement secouer le cocotier pour éviter que les travers de l’équipe sortante ne lui survivent. Les salaires déjà mirobolants que Blatter et sa clique avaient fait un point de…déshonneur à augmenter, devraient être ramenés à des niveaux raisonnables, et les relations forcément compromettantes entre certains cadres de la FIFA et des bookmakers et autres parieurs impénitents, bannies à jamais. En un mot comme en mille, les chantiers qui attendent le nouveau président et son équipe sont énormes. Espérons que pour une fois, il n’y aura pas d’erreur de casting à Zurich, et que celui qui a été élu à la tête de cette mégastructure (avec ses 209 membres, elle en compte plus que l’ONU qui n’en dispose que de 193) s’attèlera à nettoyer les écuries d’Augias, au lieu de succomber à la tentation de garder le statu quo en espérant garder ainsi ses chances de réélection en 2020. Car, s’il ne s’entoure pas d’une équipe compétente et honnête, il sera fatalement éclaboussé et sortira de l’histoire du football comme son prédécesseur, par la plus petite des portes.

Hamadou GADIAGA


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