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FOOTBALL : La tragédie d’Albert Ebossé


Il a quitté son Cameroun natal pour monnayer son talent de footballeur émérite en Algérie. Mais c’est dans ce pays de Boutéflika que devait se jouer le dernier acte de sa vie. Et de la manière la plus cruelle. Il meurt de façon violente, en regagnant les vestiaires. Et immédiatement, les spécialistes du mensonge et de l’affabulation entrent en scène. Dans  le mépris total de l’évidence, on fait croire au monde entier qu’un objet contondant, jeté depuis les gradins, a frappé mortellement Ebossé. C’est la conclusion cynique servie par les médecins légistes de l’Algérie, de cette Algérie dont le glorieux passé politique déborde les limites du continent africain, voire du Tiers-monde. Mais fort heureusement, la science est universelle et elle se moque des préjugés raciaux et des considérations politiques.

On a voulu tromper la réalité là où il y a eu mort d’homme

Oui, la contre-expertise effectuée à la demande  de la famille du supplicié Ebossé, montre bien qu’il s’agit d’une agression physique barbare ayant entraîné une fracture irrémédiable du crâne. Qui voulait-on donc tromper ?  La vérité ? Aucun fakir ne peut la dompter encore moins la travestir. Et on est simplement scandalisé à l’idée qu’on a voulu tromper la réalité là où il y a eu mort d’homme. Mais sans doute, le plus odieux reste à venir : la raison de ce meurtre.  Mais  la saura-t-on jamais ? En tout cas, en attendant, la morale parle contre l’Algérie, contre le monde du  ballon rond dans ce pays des illustres Ben Bella et de Houari Boumédienne.   La couleuvre est désormais trop grosse pour être avalée. Il faut que l’Algérie officielle s’empare totalement de cette affaire terrible pour faire sortir  la vérité, celle qui honorera le football algérien et tout son univers. Et cela doit être fait le plus tôt possible, avant que la mère de Albert Ebossé ne pleure toutes les larmes de son corps.

On a entendu hier le premier responsable du club de Albert Ebossé. Force est de reconnaître que son argumentaire est faible, lui-même s’exprimant sur le mode du doute. L’expression  « je ne pense pas » est si souvent revenue dans la bouche du patron du club qu’on ne peut lui donner le bon Dieu sans une vraie confession. Et puis, au nom de quelle logique scientifique clame-t-il qu’une contre-expertise médicale n’était pas nécessaire?  Dans un pays où on abhorre les contre-expertises médicales (cas des moines de Tibéhirine), comment ne pas accorder plus de foi aux travaux médicaux effectués au Cameroun ?  En tout état de cause, il est heureux de constater l’engagement du club à indemniser la famille du joueur, à verser son salaire jusqu’au terme de son contrat.  Toute chose qui ne ramènera pas Albert à la vie, mais qui témoigne de la considération du club à l’égard de ce jeune talent surpris par la violence insensée et mortelle des hommes sur la terre d’Algérie.

« Le Pays »


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