HomeA la uneGOUVERNEMENT ACHI II : Chose promise chose due

GOUVERNEMENT ACHI II : Chose promise chose due


Le gouvernement Achi II a été rendu public le 20 avril 2022. L’on fait le constat que le nombre de portefeuilles est passé de 42 à 32. L’on peut donc dire que chose promise chose due, puisque le président de la République, Alassane Ouattara, avait promis un gouvernement resserré en vue de réduire le train de vie de l’Etat. Mais en dehors de cela, il n’y a pas de grand changement. En effet, les postes clés restent entre les mains de leurs détenteurs, c’est-à-dire les fidèles parmi les fidèles du locataire du palais de Cocody. A titre d’exemple, Birahima Ouattara, surnommé photocopie en raison de sa ressemblance à son frère, garde le portefeuille de la défense. Vagondo Diomandé occupe toujours son fauteuil de ministre de l’Intérieur tandis que Kandia Camara reste aux Affaires étrangères. Au total, on note une douzaine de départs car certains ministères tels que celui de l’Artisanat, ont été supprimés.  Le dévoilement de ce gouvernement resserré a lieu au moment où Tiémoko Meyliet Koné, fraichement nommé au poste de vice-président, vient de prêter serment. C’est dire si les organes de l’Etat ivoirien sont désormais au complet. Il ne reste plus donc qu’à aller au charbon. En tout cas, ce gouvernement Achi II qui se réunira aujourd’hui pour son premier conseil, fera face à d’énormes défis. Le premier est sans conteste celui de la lutte contre la vie chère qui a pris de nombreux Ivoiriens à la gorge tant et si bien que beaucoup avaient commencé à hausser le ton contre le gouvernement précédent. Et c’est sentant le danger venir qu’ADO a voulu anticiper en congédiant la première équipe gouvernementale pour en asseoir une nouvelle en vue de donner plus de crédit et de rythme à son combat contre la vie chère. Car, on le sait, sous nos tropiques, les émeutes de la faim ont déboulonné bien des régimes, à l’image de celui d’Omar-el Béchir au Soudan en 2019.  Le second défi reste la lutte contre le péril terroriste qui a déjà fauché des vies en Eburnie.

 

 

Le plus urgent pour le régime Ouattara, c’est de travailler à apporter des résultats tangibles aux Ivoiriens

 

 

La réduction du train de vie de l’Etat ne reste pas moins un challenge car, la réduction du nombre de maroquins ne saurait, à elle seule, suffire à résoudre définitivement cette épineuse question. Un autre défi et non des moindres, reste la réconciliation nationale. Même si des efforts ont été faits dans ce sens, force est de reconnaître que le train de la réconciliation n’a pas encore atteint sa vitesse croisière. C’est certainement l’une des raisons majeures qui justifient la reconduction de certains membres du précédent gouvernement, en commençant par le Premier ministre Patrick Achi. Il est évident que tant que les filles et fils de la Côte d’Ivoire ne se seront pas réconciliés, il sera difficile voire impossible de construire une paix durable sur les bords de la lagune Ebrié. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ADO a désormais tous les leviers qu’il peut actionner pour obtenir des résultats et dérouler sa politique. Ces organes devraient également lui permettre de mieux préparer sa succession. Mais veut-il vraiment partir en 2025 ? Rien n’est moins sûr. S’il n’a pas tenu parole en 2020, rien ne garantit qu’il le fera en 2025 ce d’autant qu’il a longtemps conditionné son départ des affaires à la non participation de ses prédécesseurs à savoir le Sphinx de Daoukro, Henri Konan Bédié et le Christ de Mama, Laurent Gbagbo. Cela dit, le plus urgent pour le régime Ouattara, c’est de travailler à apporter des résultats tangibles aux Ivoiriens. C’est le seul moyen qui lui permettra de boucler son troisième mandat dans la paix et la quiétude.  

 

DZ      


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