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GRACE PRESIDENTIELLE ET REMISE DE PEINES POUR DES PRISONNIERS EN COTE D’IVOIRE


Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), a accordé, le 8 avril dernier, la grâce présidentielle à un millier de prisonniers et une remise de peines à 1004 autres. Au total, plus de 2000 détenus bénéficient de cette mesure dont l’objectif est de désengorger les prisons surpeuplées du pays. Et partant, de lutter plus efficacement contre le coronavirus en brisant la chaîne de contamination. Seulement voilà : cet acte d’ADO que l’on pourrait qualifier de mansuétude en faveur de personnes privées de leur liberté, ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique ivoirienne. En effet, pendant que certains applaudissent des deux mains, d’autres y voient un acte sélectif parce que certains prisonniers politiques ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires. Et le pouvoir a beau expliquer que sont exclus de ces mesures, les auteurs d’infractions militaires, de crimes de sang, de vols, d’homicides volontaires et de troubles à l’ordre public, rien n’y fît.  Si, sous d’autres cieux comme au Niger, par exemple, Mahamadou Issoufou a pu gracier son plus farouche opposant, Hama Amadou, ADO pouvait-il lui aussi gracier Gbagbo ou Blé Goudé pour ne citer que ces deux figures emblématiques, comparaison n’étant pas toujours raison ? Chacun y ira de son commentaire.

C’est un vrai ouf de soulagement pour bien des familles

En tout cas, le chantier de la réconciliation nationale reste encore vaste en Côte d’Ivoire, malgré les résultats économiques mirobolants. Mais, comme le dit l’adage, « il n’est jamais trop tard pour bien faire ». ADO peut encore se rattraper en faisant un geste fort à l’endroit de l’opposition ivoirienne. S’il veut que les générations futures retiennent de lui, l’image d’un homme de paix, un digne fils d’Houphouët Boigny, il doit, durant le temps qu’il lui reste aux affaires, œuvrer à pacifier la Côte d’Ivoire en réconciliant les Ivoiriens avec eux-mêmes. Et plus tôt il le fera, mieux cela vaudra.  Certes, c’est plus facile à dire qu’à faire d’autant qu’en face, on ne lui facilite pas la tâche. Car, on le sait, un parti comme le FPI de Laurent Gbagbo est toujours resté droit dans ses bottes, inflexible. Comment peut-on donc accorder le pardon à des hommes politiques constamment dans le déni ? En tout état de cause, en graciant un millier de prisonniers et en accordant une remise de peines à d’autres, ADO se montre bon prince. Car, après tout, ce sont des Ivoiriens qui retrouvent ainsi leur liberté de mouvements dont certains étaient privés depuis plusieurs mois voire des années. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un vrai ouf de soulagement pour bien des familles. Et si cette libération de prisonniers peut contribuer à décrisper un tant soit peu l’atmosphère politique et sociale en Eburnie, c’est tant mieux.

Dabadi ZOUMBARA


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