HomeA la uneGRANDE REUNION DE L’UA SUR LA LIBYE : Les fruits tiendront-ils la promesse des fleurs ?

GRANDE REUNION DE L’UA SUR LA LIBYE : Les fruits tiendront-ils la promesse des fleurs ?


Quelle est la solution pour sortir la Libye de la guerre civile ? Faut-il une solution militaire ou politique ? Autant de questions qui ont été abordées hier 20 janvier 2015 à Addis–Abeba en Ethiopie, par le groupe international de contact  pour la Libye, un groupe que l’Union africaine (UA) a créé le 3 décembre 2014, pour coordonner  toutes les actions en faveur  d’un retour à la paix dans ce pays qui, depuis 4 ans, ressemble à  un champ de ruines. L’idée de la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini–Zuma, de réunir tous les voisins de la Libye, les pays du Golf, les pays européens, plus les cinq grands de ce monde, soit une vingtaine de pays, afin de mettre un terme à cette foire d’empoigne, est à saluer. Même s’il faut déplorer le fait que l’UA n’a pas pris la mesure du péril à temps. Mais,  c’est toujours bon de prendre des initiatives de ce genre, car, comme le dit l’adage, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Espérerons que l’UA, qui a certainement entendu toutes les critiques formulées à son encontre, va désormais s’assumer en s’engageant un peu plus dans le dossier libyen.

L’attentat de l’Hôtel Corinthia qui accueille régulièrement des diplomates et journalistes  à Tripoli, et qui a été la cible, mardi dernier, d’une attaque terroriste ayant fait plusieurs victimes et qui porte la marque de la branche libyenne  de l’Etat  islamique, vient rappeler à tous qu’il urge  de mettre fin à ce chaos qui s’installe progressivement au pays de Mouammar Kadhafi. S’il est heureux de constater que les Africains veulent revenir en force sur le dossier libyen après quatre ans d’absence, on pourrait cependant se poser cette question : avec quels moyens pourront-ils mettre fin à la chienlit libyenne, quand on sait que les sources de financement de l’UA viennent d’ailleurs ? Dans un tel contexte, que  peut donc faire  l’UA dont seulement 40 pour cent du budget de fonctionnement est financé par les cotisations de des Etats membres ? C’est en cela qu’il faut se féliciter de la présence de la communauté internationale à cette rencontre.

Il faut espérer que les résolutions ne dorment pas dans les tiroirs

Une telle présence peut avoir son pesant de dollars. Un engagement financier de sa part peut, en tout cas, faire bouger les lignes.

Mais d’ores et déjà, il faut espérer que toutes les résolutions  qui seront prises à l’issue de ce 24e sommet, ne dorment pas dans les tiroirs. La réunion des chefs d’Etat qui débutera  le 30 janvier prochain, sera l’occasion pour les têtes couronnées du continent de se pencher davantage sur la question afin d’harmoniser leurs vues. Surtout que maintenant, tous sont d’accord pour une solution politique. Même le Niger et le Tchad qui prônaient la solution militaire, ont rejoint l’Algérie, estimant qu’il faut plus que jamais dialoguer avec les différents protagonistes, afin de mieux combattre les islamistes qui pêchent en eau trouble.   Qu’à cela ne tienne, il faut espérer que les fruits, à l’issue de cette rencontre, tiendront la promesse des fleurs pour le plus grand bonheur de ce pays, et que la rencontre avec les acteurs de la crise libyenne, prévue pour le 15 février prochain, sera le début de la concrétisation des résolutions prises en terre éthiopienne.

Seydou TRAORE


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