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IMPACT DE LA CRISE POLITIQUE SUR LE SECTEUR PRIVE AU TOGO


L’argent n’aime pas le bruit

La crise politique a-t-elle impacté négativement le climat des affaires au Togo ? A cette question, la Chambre de commerce et d’industrie répond par l’affirmative. Chiffres en main, elle montre comment le secteur privé a pris un sérieux coup. Et les résultats d’une enquête réalisée en fin 2017, sont suffisamment édifiants : plus de 70% des entreprises déclarent avoir enregistré une baisse de leurs chiffres d’affaires entre 25 et 50% au second semestre de l’année écoulée. Comme quoi, l’argent n’aime pas le bruit. D’où le cri du cœur du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo, Germain Méba : « Nous voulons vraiment dire à tous les dirigeants (politiques et gouvernement) de s’asseoir pour trouver une solution définitive à ces crises sociopolitiques qui n’ont que trop duré et qui mènent vers le bas l’économie togolaise. Je suis très inquiet. L’argent n’a pas besoin du bruit. Lorsque l’on fait du bruit quelque part, l’argent s’enfuit. Nous voulons un climat serein. Le gouvernement, même les dirigeants des partis politiques, auront besoin de ce secteur privé quand ils vont prendre le pouvoir demain (sic) » Voilà qui est donc clair. Le secteur privé traverse une crise sans précédent au Togo, du fait des turpitudes de la classe politique. Et si rien n’est fait, bien des chefs d’entreprises seront amenés, à leur corps défendant, à mettre la clé sous le paillasson. Or, c’est une lapalissade de dire que le privé, au Togo comme ailleurs, constitue le poumon de l’économie nationale. Si fait qu’aucun pays ne saurait tenir économiquement, sans la contribution du secteur privé. Car, en plus des recettes fiscales considérables qu’il apporte à l’Etat, le patronat joue un rôle immense dans la lutte contre le chômage devenu très endémique.

Un pays en crise n’est pas une destination sûre

C’est pourquoi donc le pouvoir et l’opposition togolais doivent mettre un peu d’eau dans leur vin afin que, pendant qu’il est encore temps, le pire soit évité. Du reste, le président de la Chambre de commerce ne fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte. Car, il est connu de tous qu’un pays en crise n’est pas une destination sûre et de ce fait, attire moins d’investisseurs étrangers. Et Dieu seul sait si des investisseurs, depuis que l’opposant Tikpi Achadam a lâché les chiens en août 2017, ont tourné le dos au pays de Faure Gnassingbé ; lui qui, on le sait, fait des pieds et des mains pour briguer un nouveau mandat. Pour tout dire, c’est Faure lui-même le problème. Car, il suffit seulement qu’il décide de renoncer au pouvoir à l’issue de son mandat constitutionnel en cours, pour que la tension retombe d’elle-même comme une fièvre face à de puissants antalgiques. Et c’est peu dire. Plutôt que de ce supplément d’âme, Gnassingbé-fils préfère mettre son pays à feu et à sang ; l’essentiel étant que son fauteuil soit à l’abri des convoitises.

B.O


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