HomeA la uneJEAN CASTEX AUX COTES DES SOLDATS FRANÇAIS DE L’OPERATION BARKHANE AU TCHAD  

JEAN CASTEX AUX COTES DES SOLDATS FRANÇAIS DE L’OPERATION BARKHANE AU TCHAD  


Le Premier ministre français, Jean Castex, réveillonnera avec les soldats français de l’opération Barkhane, le 31 décembre 2020, au Tchad. Il sera accompagné de Florence Parly, ministre française des Armées et du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. A l’occasion, Jean Castex prévoit de s’entretenir, par visioconférence, avec les responsables de la force Barkhane avant de passer la soirée à N’Djamena avec les soldats. Il ne manquera certainement pas de prendre la mesure réelle de la situation sécuritaire au Sahel. Ainsi, le chef du gouvernement français se rend au pays d’Idriss Deby, l’un des plus anciens dirigeants en place sur le contient africain avec une trentaine d’années de longévité au pouvoir. C’est, du reste, la France qui avait facilité à l’époque son accession au pouvoir, en l’aidant à chasser Hissène Habré, le 2 décembre 1990 et à se faire désigner président de la République du Tchad, le 28 février 1991, après l’adoption d’une Charte nationale. Qu’à cela ne tienne ! Jean Castex vient remonter un tant soit peu le moral des jeunes soldats français, vaillamment engagés dans la bande sahélo-saharienne en proie à des attaques terroristes quasi quotidiennes.  En rappel, pour faire face à cette crise sécuritaire, la France avait marqué sa présence militaire avec un effectif de plus de 5000 hommes depuis l’envoi de 600 soldats supplémentaires en 2020. Le renfort en hommes et en matériel militaire peut sembler inefficace, face à l’enrôlement de nouveaux terroristes dans les villages déshérités du Sahel et aux méthodes lâches et barbares utilisées. Ce 28 décembre, trois soldats français ont encore donné de leur vie dans une opération militaire au Mali, portant à 47 le total des soldats français tombés au front. Pendant combien de temps encore la France continuera-t-elle de payer un si lourd tribut contre le terrorisme et pour la défense de la souveraineté des pays qu’elle a jadis colonisés ? Au-delà de certaines considérations militaro-stratégiques, c’est un sacrifice humain que les nations africaines et le monde entier se doivent de  reconnaitre à sa juste valeur.

 

La véritable solution est d’aider les pays du G5 Sahel à s’autonomiser en matière de lutte contre le terrorisme

 

Cela dit, il est évident que la France doit revoir sa copie en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique. Car, jusque-là, la seule constante connue, c’est la ferme opposition à toute négociation avec les terroristes. On se rappelle encore la déclaration du président français, Emmanuel Macron, dans un entretien avec l’hebdomadaire Jeune Afrique : « Avec les terroristes, on ne discute pas. On combat ». Cependant, les accords d’Alger en 2015 entre le pouvoir central malien, les groupes armés pro-Bamako et l’ex-rébellion à dominante touareg du Nord du Mali, prévoient un dialogue avec certains groupes politiques et autonomistes, en excluant toute négociation avec les groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l’Etat islamique (EI). Etait-ce là un début de reconnaissance de la nécessité de négocier avec les groupes terroristes ? La position officielle de la France peut-elle évoluer à cet effet ? En tout état de cause, il est nécessaire de trouver une solution afin d’éviter que l’opération Barkhane ne continue de s’enliser profondément dans le sable inhospitalier du Sahel.   Cela dit, la France doit se rendre à l’évidence que la véritable solution est d’aider les pays du G5 Sahel à s’autonomiser en matière de lutte contre le terrorisme. Toute vision allant dans cette direction aura des chances d’aboutir.

 

Monique NARE


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