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JOUEUR AFRICAIN DE L’ANNEE 2018


 Mohamed Salah récidive pour la deuxième année consécutive

« C’est toujours difficile de confirmer lorsque vous avez gagné un trophée comme celui du meilleur joueur. L’année dernière, il y avait trop de pressions après que je l’ai gagné. Tout le monde disait : il ne le gagnera pas une deuxième fois». Et voilà que le prodige du football égyptien, Mohamed Salah, récidive pour la deuxième année consécutive en devenant au soir du mardi 8 janvier dernier à Dakar, le joueur africain de l’année 2018. Il devance sur le podium, son coéquipier de Liverpool, le Sénégalais, Sadio Mané et le Gabonais d’Arsenal, Pierre-Emerick Aubameyang. Devenant du coup, le quatrième joueur à avoir été sacré deux fois consécutivement, après le Sénégalais El Hadji Diouf (2001 et 2002), le Camerounais Samuel Eto’o (2003 et 2004) et l’Ivoirien Yaya Touré (2011 et 2012). Même s’il a réalisé une Coupe du monde 2018 en demi-teinte, l’enfant du pays des Pharaons, qui faisait déjà figure de favori aux yeux des observateurs du football continental, a réussi une grosse performance au cours de la saison 2017-2018 avec Liverpool. Club avec lequel  il décroche le titre de meilleur buteur de la Premier league avec 32 buts, battant ainsi le record de buts sur une saison en championnat d’Angleterre devant de grands noms de la Premier league tels que l’Anglais Alan Shearer, l’Uruguayen Luis Suarez et le Portugais Cristiano Ronaldo qui sont restés à 31 buts. Mieux, il fait une bonne campagne en ligue européenne des champions avec son club Liverpool avant d’être victime d’une  blessure lors de la finale face au Real de Madrid, alors qu’il faisait partie des vedettes très attendues à cette compétition. Conséquence : Mohamed Salah ne pourra pas donner la pleine mesure de son talent à la Coupe du monde où l’Egypte a enregistré trois défaites pour autant de matchs malgré ses deux buts.

Depuis deux saisons, Mohamed Salah illumine de son talent et de sa classe les pelouses de la Premier league

Avec ce sacre de joueur africain de l’année, c’est une double consécration pour l’Egypte au sortir de la journée du 8 janvier 2019 où dans la matinée, le pays se voyait confier par la CAF, l’organisation de la CAN 2019. Connaissant les supporters égyptiens pour leur sang chaud et leur forte pression populaire, Mohamed Salah peut enfin rêver d’un sacre continental avec les Pharaons d’Egypte au soir de la compétition le 13 juillet prochain au Caire. La star égyptienne qui a vu le jour, il y a 26 ans, dans une famille modeste près de la localité de Basyoun, qui semblait déjà destiné à une grande carrière de footballeur, a signé sa première licence en première division égyptienne avec le club d’Arab Contractors alors qu’il n’avait que 17 ans. Très vite, son talent aiguise les appétits dans des clubs rivaux du Caire et dans les deux plus grands clubs d’Egypte que sont Al Ahly et Zamalek qui veulent se l’arracher. Pour éviter d’être au cœur de ce qui aurait créé une véritable guéguerre, leurs dirigeants décident de le laisser filer pour le club du FC Bâle en Suisse. Deux saisons ont suffi pour que celui que les fans surnomment Mo Salah, tape dans l’œil du club anglais de Chelsea où il n’est pas parvenu à s’imposer au vu de son talent. Il n’en démord pas et est prêté en Italie, d’abord à la Fiorentina avant de débarquer à l’AS Roma où ses performances font écho et c’est un autre club de Premier league, Liverpool qui casse la tirelire pour l’enrôler. Les Reds ne le regrettent pas puisque depuis deux saisons et en association avec son poursuivant au Ballon d’or africain, le Sénégalais Sadio Mané, Mohamed Salah illumine de son talent et de sa classe les pelouses de la Premier league.

Antoine BATTIONO


Comments
  • L’attribution du titre du meilleur joueur africain est devenue una tradition dans le ballon-pied africain. Au-délà d’une cérémonie, c’est, selon les dirigeants.es du ballon pied, une promotion d’un sport collectif, le plus célèbré et le plus pratiqué par rapport à d’autres sports par les jeunes.
    Or cette promotion n’est pas effective. Je vois même que ce prix est néfaste. Depuis les premières éditions, le récipiendaire est un jour du continent, qui évolue dans les championnats européens. Pourquoi ne pas exclure ces joueurs, qui se sont exilés du prix. D’un côté on peut voir une insulte envers les joueurs des clubs africains. Ne méritent-ils pas?
    En attribuant toujours aux joueurs, qui évoluent dans les ligues européennes, le prix du meilleurs footballeur africain devient une doublure du prix accordé au meilleur joueur européen. Ce qui est aussi navrant, c’est avec l’argent des Africains.es qu’on paye ce prix à un joueur.
    Je crois que dans le future on doit refléchir sur le sens de ce prix, ou il faut chercher des financements étrangers et donc continuer à attribuer ce prix à un joueur d’une ligue de football européen ou bien réserver à un joueur, jouant dans une ligue africaine.
    Comme Africain, je ne vois pas une fierté dans ce prix, sinon plus une mise en scène d’une confédération incapable d’organiser sérieusement la compétition footbalistique continentale dans le respect et les délais. On va toujours accuser un pays, mais quid la CAF, qui ne se donne pas les moyens.

    11 janvier 2019

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