HomeA la uneJOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : Pour le renforcement du professionnalisme par la formation

JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : Pour le renforcement du professionnalisme par la formation


A l’instar des autres pays du monde entier, le Burkina a commémoré le 3 mai 2016,  la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’évènement a été célébré à Ouagadougou au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) sous le thème : «La presse du Burkina face au défi du renouveau démocratique».

 

« Accès à l’information et aux libertés fondamentales-C’est  votre droit ! ». C’est sous ce thème qu’a été célébrée le 3 mai 2016, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Au Burkina,  le Centre national de presse Norbert Zongo a commémoré  cet évènement sous le thème : «La presse du Burkina face au défi du renouveau démocratique».  Cette journée a été marquée d’une pierre blanche par un panel traitant du thème national. Il  a été développé par 3 éminentes personnalités du monde universitaire et de la recherche, du monde politique et du secteur médiatique. Il s’agit du Pr Serges Théophile Balima, enseignant-chercheur et Directeur général de l’Institut panafricain d’études et de recherches sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC),  Pr Mahamadé Savadogo, enseignant-chercheur de philosophie à l’Université de Ouagadougou et  Pr Etienne Traoré, président du parti « Burkina Yirwa ». Sous la modération de   Béatrice  Damiba, ancienne présidente du Conseil supérieur de la communication, tous ont disposé de 15 minutes pour décliner leur point de vue sur la contribution des médias dans le processus du renouveau démocratique, notamment les acquis, les défis ou les perspectives. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les 3 panélistes ont tous reconnu que les médias, dans leur ensemble, ont vaillamment contribué à l’avènement de la démocratie au Burkina. Le  Pr Serges Théophile Balima, premier à se prononcer sur le sous-thème : « Quelles contributions possibles des médias dans le renouveau démocratique »,  s’est d’abord appesanti sur les acquis engrangés par les médias burkinabè au cours de ces dernières décennies. Selon le DG de l’IPERMIC, les médias dans leur ensemble ont dénoncé la tentation d’abus du pouvoir. « Les médias ont créé des espaces d’interpellation démocratique. Ils se sont constitués en assemblée d’opinion publique. Ils se sont constitués aussi en juge de tribunaux populaires quand par exemple la Justice s’est mise aux ordres obscurs du pouvoir (…) Ils ont soutenu l’expression citoyenne de manière globale et satisfaisante», a-t-il laissé entendre. Pour une contribution pérenne des médias au renouveau démocratique, le Pr Balima pense que les tâches restent nombreuses. Au nombre des défis qui doivent être relevés, il propose aux professionnels des médias, de réformer le champ médiatique afin d’en faire un espace de corporation fondé sur les règles et principes qui font la grandeur de ce métier noble, de résister aux manipulations divisionnistes de certains acteurs publics et privés, de sacraliser davantage les normes et les règles de la profession, de clarifier le champ journalistique, notamment les acteurs  qui sont sur le terrain, car de nos jours, a-t-il dit, on a des journalistes hommes politiques déguisés, des journalistes commerciaux, etc. Pour lui, plus que jamais, le journaliste doit recourir à la diversité des sources avant de diffuser une information. Toute chose qui pourrait, à son avis, lui permettre d’éviter d’être  victime de ce qu’il publie. Embouchant la même trompette, le Pr Mahamadé Savadogo, dans sa communication sur le thème : « Rôle des médias dans la construction du renouveau démocratique : constat et analyse d’un activiste de la société civile »,  pense que les médias, dans leur ensemble, doivent soutenir le combat contre l’injustice et pour le progrès social. « Il ne suffit pas qu’il y ait renouveau démocratique. Il ne suffit pas qu’il y ait libération de la parole. Mais, il faut aussi qu’on avance contre l’injustice pour une meilleure répartition des ressources  de notre pays. Dans ce combat, les Organisations de la société civile (OSC) ont un rôle et ce rôle passe aussi par l’intervention des médias», a-t-il soutenu. Un point de vue partagé par le Pr Etienne Traoré, homme politique qui s’est, d’ailleurs, beaucoup illustré dans la presse nationale par la publication de ses points de vue sur des questions d’actualité, surtout politique. Pour cet homme politique burkinabè, les médias doivent travailler davantage à rester dans leur mission qui est d’informer, de former, d’alerter et d’encourager les populations tout en confortant l’opinion publique. A son avis, pour accomplir ces missions, les journalistes doivent privilégier  l’information à la communication, multiplier  les débats contradictoires sur les sujets d’actualité nationale et internationale, veiller à l’équilibre de l’information, surtout dans les médias publics.

 

Le prix de la meilleure journaliste burkinabè, édition 2016, ouvert

 

Le Pr Traoré a surtout proposé quelques orientations pour mieux encadrer le métier de  journalisme. Il s’agit, entre autres, du renforcement du professionnalisme par la formation à l’éthique et à la déontologie du métier afin de lutter contre les déviances constatées çà et là, du  renforcement des contrôles internes afin de punir les journalistes fautifs, du renforcement de l’indépendance de la presse par une meilleure protection des journalistes afin de lutter contre la paupérisation de ces derniers. Mais bien avant le panel, il  y a eu une cérémonie d’ouverture qui a été présidée par Rémis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication et des relations avec le parlement.  Le 1er acte de cette cérémonie a été le lancement du prix de la meilleure journaliste burkinabè, édition 2016. Les œuvres à soumettre à ce concours doivent avoir été publiées ou diffusées entre le 3 mai 2015 et le 3 mai 2016. Chaque candidate peut déposer au maximum 3 de ses meilleures productions au secrétariat du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), au plus tard le 30 septembre prochain. La remise du prix est prévue pour le 20 octobre prochain. A la suite du lancement du prix de la meilleure journaliste burkinabè, édition 2016, le président du comité de pilotage du CNP-NZ, Boureima Ouédraogo, a souligné que le thème choisi sur le plan national, vise à rendre un vibrant hommage aux hommes et femmes de médias ainsi qu’aux différents organes de presse qui ont largement contribué à l’avènement du renouveau démocratique qui s’annonce au Burkina. Pour sa part, le ministre en charge de la Communication,  Rémis Fulgance Dandjinou, a révélé que le gouvernement s’est engagé à accompagner les entreprises de presse en termes d’aménagement fiscal et juridique, afin d’améliorer les conditions de travail des journalistes professionnels au Burkina. Il a aussi salué les avancées notables qui ont permis au « pays des Hommes intègres»  d’être classé 42e sur 180 au plan mondial en termes de liberté de la presse, selon le rapport du Reporters sans Frontières publié en 2016. Ainsi, le Burkina qui est par ailleurs classé 5e en Afrique et 1er en Afrique francophone, suit immédiatement les Etats-Unis d’Amérique. Une minute de silence a été observée au cours de la cérémonie d’ouverture des travaux de la journée commémorative de la liberté de la presse en mémoire du défunt journaliste émérite, Norbert Zongo, tombé les armes à la main en 1998.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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