JUSTICE


C’était l’information phare de la journée du mardi 26 mai 2020 et il s’agit de l’incarcération de Jean-Claude Bouda, ancien ministre de la Défense et des anciens combattants.

L’ancien ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, n’en finit pas avec ses déboires en justice. Dans un post publié hier dans la journée, il évoque une plainte déposée contre lui par le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). En effet, le REN-LAC poursuit l’ancien ministre « pour des faits de délit d’apparence, d’enrichissement illicite, de fausses déclarations d’intérêts et de patrimoine et délit d’acceptation de cadeaux indus » (lire aussi l’encadré). Selon nos informations, Jean-Claude Bouda a été incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) depuis hier, mardi 26 mai 2020. « Je tiens à informer l’opinion publique que suite à une plainte du REN-LAC, je me suis mis à la disposition de la Justice afin que la vérité soit manifestée dans les affaires me concernant. l’Etat de droit a toujours été pour moi une valeur fondamentale dans une démocratie », a-t-il écrit, avant son interpellation. L’on se rappelle, à la suite de la célébration de fête de l’indépendance du Burkina, des images relayées sur les réseaux sociaux, montraient une villa que le ministre de la Défense d’alors avait bâtie. On se souvient que son nom avait également été cité dans une affaire de malversations au niveau du Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA).

La rédaction

La réaction du REN-LAC

« Le REN-LAC a appris, avec satisfaction, ce mardi 26 mai 2020, par voie de presse, le dépôt de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, M. Jean-Claude Bouda.
En avril 2019, le REN-LAC avait introduit une plainte auprès du Procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou pour des faits de délit d’apparence, d’enrichissement illicite, de fausses déclarations d’intérêts et de patrimoine et délit d’acceptation de cadeaux indus concernant l’ancien ministre Bouda. La plainte a été enregistrée en mai 2019 et des membres de notre Réseau ont été entendus en octobre de la même année, dans le cadre de l’instruction du dossier.
La plainte du REN-LAC s’est fondée sur l’acquisition d’un patrimoine immobilier par M. Bouda, dont le coût s’évaluerait à près du demi-milliard de francs CFA. M. Bouda n’avait que trois ans de fonction ministérielle. Dans sa déclaration d’intérêts et de patrimoine effectuée à sa prise de fonction, ce bien immobilier n’apparaissait nulle part. Et les ressources qu’il avait déclarées ne pouvaient non plus lui permettre une telle acquisition.
Le REN-LAC considère cette première étape du dossier Bouda comme une avancée dans le cadre de la lutte anti-corruption et pour l’assainissement de la gouvernance au Burkina Faso.
Tout naturellement, il en attend un traitement diligent, afin que toute la lumière soit faite autour de cette affaire. Toutefois, au-delà du ministre Bouda, tous ceux qui ont fait de l’enrichissement illicite leur sport favori, doivent commencer à rendre compte au peuple. C’est aussi le lieu d’appeler à l’élucidation d’autres affaires emblématiques de crimes économiques (affaires Guiro, Kanis, etc.) actuellement en souffrance au sein de l’appareil judiciaire. »

 

 


No Comments

Leave A Comment