HomeOmbre et lumièreLA NOUVELLE DU VENDREDI : Entendre sans comprendre.

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Entendre sans comprendre.


Depuis la pandémie du sida, parler de sexe en publique n’est plus un tabou. Dans le domaine de la sensibilisation, la mobilisation fut effective. Les spots publicitaires, les émissions, les colloques, les séminaires se sont succédés et se succèdent. Les maladies sexuellement transmissibles (MST), les grossesses indésirables, les causes et effets ont étés dévoilés. Nous sommes tous invités à observer un comportement mature, une sexualité responsable.

Les villes, les provinces, les villages ont été visités par les professionnels de la santé. Pour la morale, la tradition ou la religion, le plaisir sexuel est un droit sacré réservé uniquement aux couples vivant dans la légalité du mariage. La fameuse abstinence est de rigueur dans l’enseignement traditionnel et religieux.
Pour certains, le fruit défendu est tout simplement une partie de jouissance, une distraction. La nouvelle génération adhère à cette vision. S’éclater ! S’éclater au maximum et profiter de la flamme d’une jeunesse.
A défaut de tuer le germe dans la coquille, la société moderne tente de le maîtriser en imposant une conduite, l’utilisation systématique du préservatif. L’objet a été vulgarisé, popularisé, affranchi, mis à la disposition du consommateur. Dans les mœurs, le complexe de son acquisition, de son utilisation s’est envolé.
Pendant ce temps, dans le milieu dit instruit, intellectuel, branché, un fait nous intrigue, un constat alarmant. Les jeunes filles, élèves ou étudiantes, se retrouvent souvent avec un carnet de maternité, une grossesse dite indésirable. Elles jurent, évoquent pour sauver la face, le coup du sort, un accident, une imprudence. Les jeunes garçons se retrouvent avec le poids d’une paternité précoce. Entre études, formation ou apprentissage comment gérer un foyer ?
Le message sur la prévention est-il vraiment passé ?
Chez les adultes, les enfants hors mariage se multiplient, les couples se passent la bague au doigt avec plusieurs gosses dans la corbeille de noce. Le mariage, ce lien sacré, cette nouvelle vie devient une pure formalité.
Des filles d’un niveau d’étude élevé, croyant ceinturer le mâle par un enfant se retrouvent seules et mères célibataires. Souvent abandonnées en fin de compte par le père, préférant conduire devant le maire, une jeune fille fraîche, savamment conservée.
Avec tout ce tapage médiatique, cette vaste sensibilisation, les ressources mobilisées, on s’interroge :
Le message sur la prévention est-il vraiment passé ?
Dans la cité, la réalité des grossesses surprises s’actualise en dépit des conseils, des mises en garde, des avertissements. Hommes et femmes se partagent la responsabilité. Mais le plus souvent ce sont les jeunes filles qui paient les conséquences ! La fin prématurée d’un parcours scolaire, une ou des années perdues à la fac, une charge sur les épaules. Le pire, une déception sentimentale à vie.
Un peu de précaution sur ce que nous pensons maîtriser.

A force d’entendre sans vraiment comprendre, on finit par ne plus entendre.

Ousseni Nikiema, langage de sourds,
[email protected]
70-13-25-96


No Comments

Leave A Comment