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LEVEE DU SECRET-DEFENSE SUR L’ASSASSINAT DE SANKARA «Nous attendons maintenant de voir les actes concrets», selon Mariam Sankara


 

 

En visite officielle au Burkina Faso, Emmanuel Macron a notamment annoncé la levée prochaine du secret-défense sur les archives françaises concernant l’assassinat de Thomas Sankara. Mariam Sankara, la veuve de l’ex-chef de l’Etat burkinabè, se félicite de cette décision. Interview.

 

Jeune Afrique : Quelle est votre réaction à l’annonce, par Emmanuel Macron, à Ouagadougou, que la France allait lever le secret-défense sur les archives françaises qui concernent l’assassinat de Thomas Sankara ?

 

Mariam Sankara : Cela m’a fait plaisir. Nous souhaitions la déclassification de ces archives depuis longtemps. C’est donc une bonne chose, mais nous attendons maintenant de connaître le contenu de ces documents et de voir quelle sera la suite de la procédure.

 

Ne craignez-vous pas une simple annonce qui mettra du temps à être suivie d’effet ?

 

Non, je pense qu’il le fera. Le président Macron a fait cette annonce au Burkina, devant toute la population. Les Burkinabè l’attendaient de pied ferme sur cette question et il y a répondu.

 

Pensez-vous que la France a, de près ou de loin, joué un rôle dans l’assassinat de votre mari ?

 

Vu le contexte de l’époque et tout ce qui a pu être rapporté sur ce sujet depuis, nous ne pouvons pas imaginer que la France n’a pas eu une responsabilité. La question est maintenant de savoir quelle a été sa responsabilité exacte dans cette affaire.

Avez-vous toujours bon espoir d’assister prochainement à un procès sur l’assassinat de votre mari ?

 

Oui, nous espérons toujours un procès, mais cela dépendra d’abord de l’avancée des travaux du juge. Quand il aura eu tous les éléments, il pourra clôturer son enquête et permettre l’ouverture d’un procès.

 

Plus largement, qu’avez-vous pensé du discours d’Emmanuel Macron à l’Université de Ouagadougou ?

 

Il a répondu à certaines questions de la jeunesse burkinabè. Mais un discours reste un discours : nous attendons maintenant de voir les actes concrets qui suivront ses différentes annonces.

 

Par Benjamin Roger, Jeune Afrique

 

 


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