HomeMissive à mon oncleL’ONCLE AU NEVEU

L’ONCLE AU NEVEU


Je suis très ravi de te retrouver cette semaine pour te faire part de mes nouvelles. Dans l’ensemble, toute la famille se porte bien et elle me charge de te transmettre ses salutations. Comme tu le sais déjà, chez nous, l’actualité est dominée depuis une semaine par des manifestations de colère contre la présence française au Sahel et l’incapacité du gouvernement à endiguer les attaques terroristes.  C’est ainsi que le 27 novembre dernier, des manifestants, répondant à l’appel d’organisations de la société civile, ont tenté de marcher pour dénoncer l’incapacité du pouvoir à contrer la violence liée au terrorisme. Mais cette marche qui n’avait pas été autorisée par la mairie, a été étouffée par les policiers anti-émeute qui ont tiré des gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants de se rassembler à la place de la Nation, quadrillée par un important dispositif de sécurité. Après cette dispersion musclée, des jeunes ont dressé des barricades de fortune et brûlé des pneus dans plusieurs quartiers de la capitale. Des manifestants ont également vandalisé une partie de la direction de l’état civil, après avoir tenté d’incendier le bâtiment de la mairie de Ouagadougou, dont le maire avait interdit les rassemblements. Au cours de ces violences, un enfant de moins de 10 ans a été blessé par des tirs de gaz lacrymogènes. Deux journalistes ont également été blessés. Mon cher neveu, 48 heures après le passage des manifestants, la mairie de Ouagadougou a organisé, le 29 novembre 2021, une conférence de presse pour dénoncer ces actes de vandalisme, qui, a-t-elle laissé entendre, ne resteront pas impunis. « Des gens ont nourri et entretenu la manifestation du 27 novembre. Plusieurs auteurs des actes de vandalisme du bâtiment de l’état civil, ont été identifiés et seront poursuivis en justice », a laissé entendre le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé. Je t’informe d’ailleurs, mon cher neveu, que le président de la Coordination des organisations de la société civile pour la patrie (COP), Pascal Zaïda, a été arrêté, le 29 novembre dernier, par les éléments de la Police nationale au quartier Gounghin. Pour l’instant, on ne sait pas si son arrestation a un lien avec les manifestations du 27 novembre 2021. Toujours concernant la situation nationale, sache que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est en train de reprendre petit à petit les choses en main, après la vague de contestations de la semaine dernière. Et cela se traduit par des actes forts comme celui du   décret présidentiel daté du 27 novembre 2021 relatif à la nomination du colonel major Kéré Wendwaogo comme   inspecteur général des forces armées nationales.  Au-delà des questions sécuritaires, le président a également annoncé le lancement d’une « opération mains propres », pour vider tous les dossiers pendants de corruption et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè épris de bonne gouvernance et de démocratie. Le président   du Faso a également promis un remaniement gouvernemental dans les prochains jours, avec la constitution d’une équipe réduite.  Enfin, cher neveu, le gouvernement a aussi annoncé le report des festivités de la fête nationale prévues le 11-Décembre à Ziniaré. Autre chose à présent, il s’agit du procès Thomas Sankara dont les dépositions continuent toujours. Le 29 novembre 2021,    c’était au tour de Philippe Ouédraogo, un ancien cadre du Parti africain de l’indépendance (PAI), Ernest  Nongma Ouédraogo, ministre de l’Administration  territoriale  et de la décentralisation  pendant la Révolution et  Mousbila Sankara,  de  faire leurs  témoignages sur les événements du 15 octobre 1987. Quant au  procès  de la contrebande  de carburant, le délibéré est attendu le 21 décembre prochain. Je ne saurais terminer ma missive sans te parler de  la réélection de Mahamadi Sawadogo à la  présidence de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina CCI-BF), pour un mandat de 5  ans. Unique candidat à sa propre succession, Mahamadi Sawadogo a, une fois de plus, bénéficié de la confiance de ses pairs. A l’unanimité des votants, il a ainsi été plébiscité et investi pour tenir les rênes des institutions d’appui au secteur privé burkinabè.  Le Bureau consulaire est composé de 21 membres.

Sur ce, je dis au revoir et à très bientôt. Que Dieu protège le Burkina Faso et ses habitants !

 

Ton oncle

 

 

 


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