L’ONCLE AU NEVEU
Cher neveu,
Grande a été ma joie lorsque j’ai appris, le 7 janvier dernier, la libération des 46 soldats accusés par les autorités maliennes, de « mercenariat » et qui croupissaient depuis 6 mois en prison, à Bamako. Je sais que leur retour au bercail a été un véritable ouf de soulagement pour leurs familles respectives mais aussi pour tous les Ivoiriens qui commençaient à perdre espoir après leur condamnation. Tout est bien qui finit bien, dit-on! En tout cas, je suis très heureux de cette libération et j’ose espérer que cela permettra de décrisper l’atmosphère délétère qui régnait entre Abidjan et Bamako. Continuez donc de savourer cette libération qui est bien méritée.
Cela dit, chez nous, ici, au Faso, on aurait tant souhaité jubiler comme vous mais la situation du pays inquiète de plus en plus. Aux horreurs passées, est venue s’ajouter une autre qui s’est produite dans la nuit du 29 au 30 décembre dernier à Nouna, une localité située dans la région de la Boucle du Mouhoun. En effet, 28 personnes d’une même communauté, tous des civils, ont, selon des informations, été massacrées par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Cet énième massacre a créé l’émoi au sein de l’opinion et des voix, notamment celles d’Organisations de la société civile, s’élèvent pour exiger que toute la lumière soit faite sur ces crimes. Un appel a même été lancé depuis les Nations unies pour exiger l’ouverture d’une enquête afin d’élucider les circonstances de ce drame. En tout cas, le procureur du Faso près le Tribunal de grand instance de Nouna, tout comme le gouvernement, ont indiqué que des enquêtes sont en cours afin d’éclairer l’opinion. Vivement qu’il en soit ainsi et que les auteurs de ces tueries soient punis! Le pays a enregistré trop de drames de ce genre et il est grand temps que cela cesse et que tous ces crimes de masse perpétrés, connaissent enfin une suite judiciaire.
Les restes des victimes du drame de 1987, seront enterrés au Monument des martyrs
Cher neveu, sauf changement de dernière minute, les restes du père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara et ses 12 compagnons assassinés en octobre 1987, seront très bientôt inhumés au Monument des martyrs, à Ouagadougou. Si l’on en croit, en tout cas, la correspondance des familles des victimes, adressée le 2 janvier 2023, au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, dans laquelle ces familles ont choisi à l’unanimité le Monument des Martyrs pour que leurs proches y soient enterrés. Mieux, pour organiser des obsèques dignes en mémoire de leurs proches, ces familles ont sollicité un délai minimum de trois mois, afin de mieux s’organiser. Cher neveu, il faut noter que cette décision des familles fait suite à une rencontre tenue le 28 décembre 2022 avec le président Traoré, où il leur avait été demandé de faire une proposition de site pour l’inhumation des victimes du drame de 1987.
Cher neveu, je termine ma missive par cette affaire de pénurie de carburant, notamment du Super 91, qui a paralysé la capitale durant une dizaine de jours. En effet, se procurer le liquide précieux était devenu un parcours du combattant, tant il fallait faire le pied de grue durant des heures. Il n’en fallait pas plus pour que des individus véreux se transforment en vendeurs ambulants de carburant aux abords des voies où le litre du Super 91 était vendu parfois à 2 000 ou 2 500 F CFA voire plus par ces derniers. Fort heureusement, la situation est en train de se normaliser depuis quelques jours puisque les longues files d’attente sont de moins en moins visibles. On espère qu’on n’assistera plus à ce genre de situation.
C’est sur cette note que je te dis au revoir. Que Dieu nous aide!
Ton oncle